« Vichy debout, soulève-toi » : un soir sous les flambeaux contre la réforme des retraites
Une retraite aux flambeaux s'est déroulée, ce mardi, en début de soirée, dans la cité thermale. Le cortège était composé de 330 manifestants, selon la police, et 400, selon l'intersyndicale locale.
Alors qu'une nouvelle journée de mobilisation sociale s'annonce pour le 7 mars, une retraite aux flambeaux s'est déroulée, ce mardi 21 février, à Vichy. La première dans la cité thermale, alors que d'autres ont déjà été organisées à Moulins et Montluçon durant les précédentes semaines. Quatre cents personnes ont participé à la manifestation, selon les organisateurs, et 330, selon la police.
Formé sur la place de La Poste, le cortège des manifestants a pris la direction de la rue de l'Hôtel-des-Postes, puis a emprunté la rue Clemenceau afin de remonter la rue de Paris en direction du quartier de la gare, où les participants ont alors marqué un arrêt. Le temps de se rassembler et de scander : « Vichy debout, soulève-toi » et de brûler un cercueil sur lequel était inscrit « Réforme des retraites, départ à 64 ans ».
— La Montagne Vichy (@Montagne_Vichy) February 21, 2023
Présente à chaque manifestation, à Vichy, depuis le début du mouvement de contestation contre la réforme, Anne Thomas était encore dans le cortège, pancarte pendu au cou : « Moi, 64 ans, même pas en rêve ! », tonne cette ancienne infirmière qui exerçait en milieu hospitalier en région parisienne.Elle a raccroché la blouse, et ne se verrait pas la reprendre pour remettre ça. « J'ai des tendinites de partout, explique-t-elle. Je ne peux plus travailler, mais j'ai des enfants. Je manifeste pour eux. Pour les jeunes, il y a beaucoup de travail précaire : du temps partiel, des CDD. Lorsqu'ils auront 64 ans, ils n'auront même pas atteint le nombre de trimestres nécessaires pour partir à la retraite à taux plein. »
Présente il y a trois semaines à Clermont-Ferrand, Lili, assistante d'éducation dans un collège, disait manifester pour la première fois, à Vichy, ce mardi soir. Contre cette réforme et pour un « ras-le-bol » général : « Ce gouvernement ne gère rien. Il favorise une classe et en appauvrit les autres. Ce qui manque, ce n'est pas une réforme, mais un salaire pour avoir une bonne qualité de vie. J'ai trois enfants et je ne sais pas quoi leur dire. Faites des études ? Cela signifierait, pour eux, rentrer plus tard sur le marché du travail et partir plus tard à la retraite. » Faisant partie des femmes aux « carrières hachées », elle « n'ose pas penser » à sa situation personnelle. « Mais je ne regrette pas les années passées auprès de mes enfants. »
Le cortège s'est ensuite rendu devant la mairie, où il s'est disloqué. Avant la manifestation du 7 mars, l'intersyndicale appelle à un autre rassemblement pour un débat public autour de la réforme des retraites, jeudi 23 février, à 19 heures, à la bourse du travail, boulevard de la Mutualité, à Vichy.
Texte Estelle Dissay ; photos François-Xavier Gutton