Comment se porte le basket en Creuse ?

Compliqué de se faire une place dans le panorama sportif sur une terre de foot, de rugby et de vélo. Pour autant, après deux ans de pandémie, le basket creusois ne s’est jamais aussi bien porté. Grâce à une attractivité retrouvée et à ses jeunes pousses, la discipline compte bien continuer son développement sur le département.

Qui aurait pu prédire un tel rebond pour le basket creusois ? Pour cette saison 2022-2023, ils sont 1.266 à s’être dirigés vers le ballon orange. Jamais dans son histoire, la discipline n’avait autant fait le plein en Creuse. Personne ne l’avait vu venir. Pas même le président du comité départemental, François Le Calloch.

On s’attendait à se stabiliser. Au final, on est sur un nombre historique de pratiquants. Jamais nous n’avions passé la barre des 1.200 licenciés

C’est dire.

Mais ce développement n’est pas dû au hasard. Le basketball a toujours bonne presse auprès des jeunes. Et ça, certains clubs l’ont bien compris. Notamment à La Souterraine. Julien Borie, son vice-président, fait parler les chiffres d’entrée : « C’est très simple, il y a deux saisons nous étions 79 licenciés. Aujourd’hui nous sommes le plus gros club du département avec 195 pratiquants ».Entraînement aux l'AEL Guéret basketLe secret ? La jeunesse. « Nous avons relancé l’école de basket qui était en grande souffrance », souligne Julien Borie. En d’autres termes, le club sostranien parie sur ses jeunes pousses en les formant dès le plus jeune âge : 3 ans. Et ça fonctionne :

Aujourd’hui, sur 195 licenciés nous avons environ 120 jeunes 

Autant de basketteurs en devenir qui viendront remplir les différentes équipes de La Souterraine Basket Club.

D’ailleurs, les Sostraniens ne sont pas les seuls à miser sur leur formation. Du côté des AEL Guéret, la maxime c’est : « La jeunesse, c’est l’avenir ». Et c’est pour ça que le deuxième club de Creuse (180 licenciés) fait marcher l’école de basket. Sylvie Aubaisle, sa présidente compte une trentaine d’enfants chaque année. « On arrive à en garder une grande majorité. » Le but est bien évidemment de leur apprendre à jouer dans un premier temps. Mais plus largement « de leur inculquer l’esprit d’équipe et les valeurs de notre sport ».Entraînement aux l'AEL Guéret basket 

Les enfants ne sont, d’ailleurs, pas les seuls à arriver en nombre sur les parquets. L’adolescence se prend à vouloir marquer des paniers. « On a une arrivée massive de U15 (licenciés entre 13 et 14 ans). On ne sait pas d’où ils sortent ! », sourit. Un effet NBA (*) ? Ou peut-être les fruits des différents ateliers dispensés par le comité départemental sur le territoire. « On travaille avec l’Ufolep sur différentes activités pour promouvoir notre discipline », explique François Le Calloch.

De manière générale « les clubs appuient sur leur formation », commente François Le Calloch.

On s’est tous attachés à développer cet aspect ainsi que l’accueil des jeunes dans nos clubs. C’est la relève. À terme ils viendront briguer des places dans nos équipes seniors

Le résultat fait la fierté du président. Non seulement la Creuse sait sortir des pépites de son vivier, mais en plus ça permet de construire des équipes avec des talents du cru. Et ça, François Le Calloch l’assure : 

Il n’y a pas de mercenaires dans nos équipes 

Et la formation ne s’arrête pas à la pratique du basket-ball. Aux AEL, par exemple, on forme aussi des arbitres, dès le plus jeune âge. « Ça tourne bien », estime Gilles Couegnas, le coprésident. Et Sylvie Aubaisle d’ajouter : « On a un beau petit vivier au club. Certains se déplacent au niveau régional ! »Maintenant, l’objectif reste de confirmer cette attractivité retrouvée. Et selon Julien Borie, ça passe par les résultats sur le parquet : « Nos équipes fanions sont au niveau régional. Évidemment nous souhaitons les maintenir ».

Il est important pour un club de garder ses effectifs au plus haut niveau possible. Non seulement pour la visibilité du club en question. Mais aussi pour mettre en avant le savoir-faire des associations sportives. N’oublions pas que ces équipes peuvent représenter un objectif pour les plus jeunes pratiquants.Toutefois François Le Calloch l’avoue, avec la fusion des régions, la ligue Nouvelle-Aquitaine « est sensiblement plus relevée ». Et si les possibilités de performances sont un peu plus restreintes, cela n’empêche pas certains Creusois de se mettre avant.« Les seniors féminines de Guéret sont quatrièmes de leur poule de régional 2 par exemple ! ». L’entente sportive entre Bénévent et La Souterraine elle aussi tire son épingle du jeu puisqu’elle est sixième de cette même poule.

En bref, la formation de la jeunesse et les résultats des clubs creusois sont bons pour le développement du basket sur le département. Tout ça, sans oublier les différents événements organisés sur le territoire. De moyenne ou grande ampleur, ils participent à proposer et à faire découvrir la discipline.Julien Borie l’évoquait alors que La Souterraine accueillait les seizièmes et huitièmes de finale de la coupe de France féminine de basket :

Ce genre de manifestations est bon pour le territoire et le sport en Creuse. Ce sont des portes d’entrée vers la discipline pour les adeptes ou les curieux 

Quoi qu’il en soit, cette année est un millésime de grande qualité pour la balle orange. « Le basket se redémocratise et c’est tant mieux », commente Julien.La suite ? Continuer de se développer sans tronquer le développement des jeunes. Sylvie Aubaisle le souligne d’ailleurs : « L’un de nos objectifs, c’est de les aider à évoluer et pourquoi pas les voir partir plus haut ? On est toujours plus heureux de les voir s’en aller vers un gros club que chez les voisins ! » Même sport, certes, mais toujours concurrents.

Léo Candas

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