Saîf-Eddine Khaoui, le sens du jeu et des priorités au Clermont Foot

Pascal Gastien dit de lui qu’ "il est capable de mettre le jeu dans le bon sens". Mais Saîf-Eddine Khaoui a aussi le sens des priorités quand il parle de son cas personnel, qu’il place bien après celui de l’équipe, au cœur d’une fin de saison où seul le maintien lui importe.

Il a la tête au Clermont Foot, et au match de dimanche, à Toulouse, Saîf-Eddine Khaoui. Mais l’esprit du milieu clermontois est aussi occupé - et surtout préoccupé - par les événements qui touchent la Tunisie en ce moment.

Dans son pays, le chef de l’État, Kaïs Saïed, a parlé de menace pour l’identité tunisienne en évoquant l’immigration venue d’Afrique subsaharienne. Une série de violences et d’agressions, perpétrées par des Tunisiens, ont ensuite été commises, ces derniers jours, à l’encontre d’immigrés noirs.

Très touché par cette actualité, Saîf-Eddine Khaoui a donc du mal à parler de son cas sans penser "aux choses qui [l]’ont un peu dégoûté, attristé". Il ne sait pas, par exemple, s’il a envie de revêtir à nouveau le maillot de la sélection, lui qui reste sur une déception avec sa non-convocation pour la Coupe du monde au Qatar, et qui affiche 28 sélections et 4 buts avec les Aigles de Carthage. "Je me concentre sur Clermont", évoque le joueur de bientôt 28 ans, sans penser à la prochaine trêve internationale.

Il se concentre surtout sur le maintien, et sur la perspective de jouer un match compliqué à Toulouse. "On voit qu’il n’y a aucun match facile, alors à nous d’être disciplinés comme on a su le faire jusqu’à présent. On a une longueur d’avance (sur la zone rouge, NDLR), mais si on se repose là-dessus, on sait que la Ligue 1 ne pardonne pas".

Là aussi, son cas personnel passera donc après tout ça. Il est pourtant en fin de contrat en juin prochain, et il n’évoque pas de pourparlers pour une éventuelle prolongation. "C’est mon agent qui s’occupe de ça", balaie-t-il, en prenant de rappeler qu’ "on a encore la saison à finir, et si on commence à penser à tout ça, on risque de perdre le fil et c’est là que les problèmes pourraient commencer".

Ce qu’il sait, en revanche, c’est que sa deuxième saison à Clermont ne ressemble en rien à la première. Mais que cette dernière, lancée tardivement par une arrivée en fin de mercato, n’aura pas été inutile dans sa carrière.

"J’ai beaucoup appris sur mes émotions, mon mental, évoque Saîf-Eddine Khaoui. Ce n’est pas une année de perdue, sauf peut-être niveau foot. Mais à côté de ça, pas du tout"

Quoi qu’il advienne, le milieu offensif, deux buts et trois passes cette saison, pense encore collectif avant de le faire pour lui. "J’ai hâte d’être maintenu, le plus vite possible, pour tout le club, les salariés". 

Laurent Calmut