Réforme des retraites : quels sont les secteurs qui poursuivent la grève ce mercredi ?
![Réforme des retraites : quels sont les secteurs qui poursuivent la grève ce mercredi ?](https://www.lexpress.fr/resizer/Wb9149RYypXWPVF9UW1lOxnmOjo=/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/lexpress/XMAJNLRRIBBKLKE4DRE23I4OGM.jpg)
Alors que le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a salué mardi 7 mars une "mobilisation historique" contre la réforme des retraites, faisant état de "20 %" de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier qui avait réuni 1,27 million de participants selon les autorités, plusieurs secteurs ont déjà annoncé de nouvelles mobilisations ces prochains jours. L’Express fait le point sur les secteurs touchés.
Les transports
La circulation sera de nouveau perturbée, mercredi 8 mars, à la SNCF comme à la RATP. Le trafic des TGV comme des TER, ainsi que les métros et les RER, seront touchés par la grève reconductible envisagée par les syndicats contre le projet de réforme des retraites. Dans le métro, hormis les lignes 1 et 14 (automatisées) et la 4 où le trafic sera normal, les autres lignes ne proposeront qu’entre un quart et la moitié du service habituel. Elles fermeront pour certaines plus tôt que d’habitude, même si elles seront généralement ouvertes aussi en dehors des heures de pointe, contrairement à la journée de mardi.
La RATP a toutefois annoncé une amélioration du trafic, notamment dans le RER et les bus. Le RER connaîtra ainsi un trafic plus régulier avec deux trains sur trois sur le A et un sur deux sur le B. Bus et tramways rouleront quasiment normalement.
La RATP s’avance aussi sur la journée du jeudi 9 mars et prévoit une nouvelle amélioration du trafic avec un métro qui ne serait plus que "perturbé", un RER A roulant quasiment normalement comme les autobus et tramways, mais un RER B "très perturbé".
Du côté de la SNCF, le trafic "restera perturbé". L’entreprise ferroviaire recommande à ceux qui le peuvent de reprogrammer ou d’annuler leurs déplacements et de privilégier le télétravail. Dans le détail, 1 train sur 3 circulera en moyenne sur le réseau TVG Inoui, 2 trains sur 5 en moyenne sur les axes Nord et Est, 1 TVG sur 4 sur l’axe Atlantique et 2 sur 5 sur l’axe Sud-Est. De province à province, 1 TGV sur 10 seulement circulera. Concernant les OUIGO, 1 TGV sur 3 devrait circuler. Du côté des TER, il faudra compter sur 1 train sur 3 en moyenne. Les Intercités seront encore plus impactés avec un trafic "très fortement perturbé" : 1 Intercité sur 5 en moyenne et pas de train la nuit.
Le secteur de l’énergie
La CGT a revendiqué mardi après-midi avoir la main sur 21 000 mégawatts (MW) de production électrique chez EDF, où près de la moitié des salariés étaient en grève. Les grévistes étaient responsables d’une baisse de production de quelque 13 000 MW sur les centrales thermiques et nucléaires, un niveau "historique" selon le syndicat, équivalent à une douzaine de réacteurs, et bloquaient 8 000 MW de puissance disponible sur les barrages.
Des grévistes ont procédé à des coupures sauvages à Annonay (Ardèche), fief du ministre du travail Olivier Dussopt, ainsi qu’autour de Boulogne-sur-Mer et à Périgueux, contraignant le tribunal judiciaire à interrompre ses audiences. Enedis a annoncé qu’il allait porter plainte.
Un blocage pourrait entraîner des retards dans la maintenance de centrales nucléaires : celui du site de Velaines (Meuse), où sont stockées des pièces. Des barrages ont aussi été érigés dans plusieurs zones industrielles, à Lesquin près de Lille, à Boulogne-sur-Mer, à Valenciennes ou à Amiens, bloquant ou filtrant les camions.
Du côté des raffineries, "la grève reconductible sera effective dans l’ensemble" des sites français, "sur l’ensemble des importations", a estimé Emmanuel Lépine, secrétaire CGT de la fédération de la chimie, lors d’une assemblée générale jeudi. Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi à la sortie des sept raffineries de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos). Si ces blocages se poursuivaient, ils pourraient mener à l’arrêt des raffineries, faute de place pour stocker le carburant produit, puis à des pénuries dans les stations-service, même si les professionnels estimaient mardi ce scénario encore peu probable.
Le secrétaire général de la CGT des électriciens et gaziers, Sébastien Ménesplier, a enfin promis "une semaine noire dans l’énergie", avec coupures ciblées, blocages, occupations, et toujours "des opérations Robin des Bois" à destination de la population.
L’éducation
Les sept principaux syndicats enseignants ont appelé le 14 février dernier à ce que les grèves permettent de "fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services" le 7 mars. L’intersyndicale a aussi appelé les personnels "à se mobiliser le 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes, pour dénoncer l’injustice sociale majeure de cette réforme des retraites envers les femmes".