Voyage musical avec Saodaj et Bafang aux Lendemains qui Chantent, à Tulle (Corrèze)

Le groupe réunionnais Saodaj présentera son premier album aux Lendemains qui Chantent, à Tulle (Corrèze), le jeudi 23 mars. Ça va balancer et faire réfléchir aussi.

Cela ne sera pas une avant-première, mais ça y ressemblera. Leur premier album, Laz (L’âge en créole réunionnais) est tout juste sorti à l’international le 3 mars que déjà le groupe Saodaj s’annonce en concert dans la salle des Lendemains qui chantent, à Tulle (Corrèze), le jeudi 23 mars.

Au programme, des chansons en créole et en français et une musique follement communicative, bourrée de percussions et de sonorités originales, traversée par les voix inspirées de Marie Lanfroy et Jonathan Itéma. « On bouge beaucoup pendant les concerts », prévient la chanteuse.

Aux concerts, elle préfère la création pour « la liberté totale qu’elle offre. Mais si on crée, c’est aussi pour le partager. » Entre énergie, transe musicale et profondeur des textes, « on a envie de donner de l’émotion au maximum. »

Des émotions, les compositions de Saodaj en sont riches, autant que le maloya (musique traditionnelle de La Réunion) dont elles tirent leur essence. « On s’en émancipe avec des instruments différents, précise Marie Lanfroy. On amène une dimension novatrice. »

Leur maloya nomade est donc parti d’un accord percussions-voix pour s’enrichir de sonorités de violoncelle ou de guitare électrique. « Ces instruments ont un potentiel de création sonore assez large, apprécie-t-elle. Cela nous permet de jouer et de créer des ambiances sonores incroyables. Mais c’est un balbutiement, j’espère que ce mélange sera encore plus poussé sur le prochain album. »

Les textes, composés principalement par Marie Lanfroy et Jonathan Itéma, sont également la fusion de leurs inspirations et de leurs langages poétiques. « Depuis le titre Ils arrivent (sur les migrants, NDLR), je ne peux plus écrire une chanson sans faire passer le texte et le message avant la musique. Cela me permet d’habiter beaucoup plus mes morceaux, d’être plus honnête. Écrire m’aide à digérer ce monde. »

Les injustices et le monde comme il va pour elle, pour son acolyte, le patrimoine et l’histoire réunionnais, « la mémoire fragile », la transmission. « J’offre juste un regard, un ressenti, en étant toujours dans la poésie et la métaphore. »

« Ce sont des messages humanistes, mais il faut que ça nous transcende et nous transporte. J’aime que la musique soit universelle, pose la chanteuse. Que chacun puisse ressentir ses émotions et y trouve le message qu’il veut. » 

Afro-rock avec Bafang

Sur scène comme sur son explosif premier album, Elektrik Makossa (sorti à l'automne 2020), le duo de Bafang réveille les esprits et les corps avec un afro-rock exubérant. 

L'alchimie est unique entre la puissance grasse du stoner et la douceur déchirante d’un blues du désert, entre les pulsations hard-rock et le groove d'une world music. On y retrouve du Royal Bood, du Jimy Hendrix, du Tinariwen, du Manu Dibango, du Earth Wind and Fire... Une fusion effusion à ne pas manquer !

Soirée Saodaj et Bafang, jeudi 23 mars à 20 h 30, aux Lendemains qui Chantent. Entrée, 15 €. Billetterie en ligne sur dlqc.org.

Blandine Hutin-Mercier