Le Clermontois Rémi Cavagna, leader de la Semaine Coppi et Bartali : "Rester bien placé au général et suivre les meilleurs"
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Passé à l'attaque dès la première étape de la Semaine internationale Coppi et Bartali, remportée en solitaire ce mardi à Riccione (Italie) et en conséquence leader au général, Rémi Cavagna va adopter maintenant une tactique défensive. Dans l'espoir de rester bien placé au classement d'ici au chrono final, dont le Clermontois de la Soudal - Quick-Step sera le favori, samedi prochain.
Rémi, vous avez renoué avec la victoire, ce mardi à Riccione, en Italie. Dès la première des cinq étapes de la Semaine internationale Coppi et Bartali !
C'est bien de commencer comme ça. J'avais pour objectif de gagner une étape et je pensais surtout au contre-la-montre (la 5e et dernière étape, ce samedi, sur 18,6 km à Carpi, ndlr). Je voulais aussi prendre cette course jour après jour, comme une classique, sans me focaliser sur le général.
Vous vous êtes imposé en solitaire avec une demi-minute d'avance sur le peloton. Comment avez-vous construit votre victoire ?
À 50 kilomètres de l'arrivée, cela a commencé à accélérer alors qu'on était un groupe d'une quarantaine de coureurs, derrière des échappées (5 coureurs, ndlr).
J'ai vu que tout le monde semblait fatigué et j'ai attaqué. Je me suis retrouvé tout seul alors qu'il restait encore 45 kilomètres.
Je me suis dit que c'était peut-être trop tôt, qu'il ne fallait pas faire le fou. Mais j'ai eu vite 30 à 40 secondes d'avance. Puis, j'ai rattrapé l'échappée et je suis reparti aussitôt (à 36 km de la ligne, ndlr).
Ce n'était pas encore gagné avec deux côtes dans le final...
Oui, d'autant qu'un gars de l'échappée (le Belge Lennert Teugels, ndlr) est resté dans ma roue. J'ai réussi à le lâcher dans l'avant-dernière ascension (6,6 km à 3,7% de moyenne), dans la partie la plus raide. Après, j'ai gardé mon tempo. Il y avait encore une montée dure, à 10 km de l'arrivée. Un vrai mur, à 12%. Là, je savais que c'était crucial. Si je le passais, ça pouvait le faire. Car ensuite, c'était du faux plat descendant. Et dans cette montée, j'ai bien résisté. Je n'ai perdu que 20 secondes. J'ai maintenu un écart de 40 à 50 secondes sur le peloton, sauf dans le dernier kilomètre où il a un peu diminué. J'ai quand même conservé 32 secondes à l'arrivée.
— Soudal Quick-Step Pro Cycling Team (@soudalquickstep) March 21, 2023
Non seulement vous gagnez mais en plus c'est un de vos coéquipiers, le Suisse Mauro Schmid, qui règle le peloton derrière vous !
C'est super que Mauro ait gagné le sprint pour la deuxième place. Lui aussi est en forme. Je ne suis pas tout seul. Il a bien contrôlé la course et réagi à toutes les attaques derrière moi. Cela aide vraiment quand on a un collègue qui fait le travail à l'arrière.
Vous voilà leader au général. Vous allez faire le forcing pour défendre ce maillot ?
Avec les bonifications, j'ai 36 secondes d'avance. C'est un bon matelas et le but sera de résister même si les étapes qui arrivent sont dures. Je vais essayer de rester bien placé au général et de suivre les meilleurs.
Cela va être une tactique défensive. Il faudra garder un bon tempo si je suis lâché, ne pas perdre trop de temps, en vue du contre-la-montre final.
Cela ne va pas être simple mais je suis confiant. Je suis bien parti ; maintenant, il faut continuer comme ça.
Vous vous sentez donc capable de conserver votre maillot de leader ?
Oui, parce qu'on a une bonne équipe, avec des grimpeurs. Ils seront à mes côtés dans la montagne. En descente et dans les parties techniques, il faudra éviter les chutes, faire attention. Et comme le niveau est hétérogène, il faudra aussi veiller à ne pas prendre de cassures. Le placement va être crucial. On devra rester bien placé, dans les dix premiers. Avec le maillot de leader, on doit courir devant.
Interview Raphaël Rochette