La tête d'un réseau de trafic de stupéfiants du Puy-de-Dôme condamné en comparution immédiate
Les investigations avaient débuté en octobre 2022 du côté du lycée Murat, à Issoire. Et en début de semaine, plus d’une quarantaine de gendarmes (*) ont participé à l’interpellation de six personnes, dont trois étaient jugées, ce vendredi, à Clermont-Ferrand, dans le cadre d’une comparution immédiate.
Les mis en cause ont été interpellés à leur domicile dans les communes de Neschers, Saint-Nectaire et Mur-sur-Allier. En tout, ce sont 1,4 kg de résine de cannabis, 50 g d’herbe, 1.400 euros en liquide mais également un pistolet d’alarme et trois véhicules qui ont été saisis par les militaires lors des perquisitions.
"J’ai tout dépensé…"Les suspects, âgés de 18 à 23 ans, étaient surveillés de près par les enquêteurs depuis de nombreux mois. "Les enquêteurs ont fait un travail de Romain", relate la procureure Dominique Puechmaille. Chez l’un des prévenus, outre de la drogue, une dizaine de téléphones portables ont aussi été retrouvés. "C’était mes téléphones et ceux de ma famille, assure le jeune homme. J’avais aussi un pistolet d’alarme pour dissuader d’une éventuelle attaque." "Dans ce dossier, il y a une banalisation des stupéfiants", souligne son conseil, Me Saby.Lors de sa troisième audition, le Puydômois, ancien rugbyman de deuxième division espagnole, a avoué être la tête de ce réseau depuis un an et demi à deux ans et avoir gagné 44.000 euros. "J’ai tout dépensé, pour rémunérer des gens qui rendaient service et pour des dépenses d’essence, pour manger… Ça faisait un moment que je voulais arrêter ce trafic", poursuit-il. Il était ensuite prévu qu’il cède ce commerce illicite à l’un de ses co-prévenus qui occupait la fonction de nourrice. 'C’était pour payer mon essence pour aller de chez moi jusqu’au lycée. Je ne pensais pas en arriver là, c’était juste pour gagner un peu d’argent au début mais j’en ai pas profité."
"J’ai commencé à fumer du cannabis quand mon père est parti du domicile, quand j’avais 16 ans. Je vendais pour ne pas mettre de l’argent de mon compte", explique pour sa part le troisième suspect, qui assure qu’il ne connaissait pas les deux autres mis en cause, défendus par Mes Lambert et Paret. Louis Bonnet est condamné à?trois ans de prison, dont un avec sursis probatoire. Il est maintenu en détention. Les deux autres écopent de?douze mois de sursis probatoire pour l’un et de dix-huit mois de prison, dont douze avec sursis probatoire pour l’autre.
Julien Moreau
(*) Des gendarmes de la compagnie d’Issoire, le Psig et la brigade de recherches d’Issoire, mais également des militaires de La Bourboule, de Thiers, de Clermont-Ferrand et des groupes d’investigation cynophile.