Législative partielle : la socialiste dissidente Martine Froger élue dans l'Ariège
La socialiste dissidente Martine Froger, soutenue notamment par la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a remporté, dimanche, l’élection législative partielle l’opposant en Ariège à la députée sortante Nupes/LFI Bénédicte Taurine.
La dissidente PS Martine Froger, soutenue par le numéro 2 du parti et la présidente de la région Occitanie, a remporté dimanche en Ariège une législative partielle aux allures de guerre des gauches dont la sortante LFI/Nupes a fait les frais.
Martine Froger, 61 ans, soutenue par la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga, et le numéro 2 du parti, Nicolas Mayer-Rossignol, a recueilli 11.758 voix (soit 60,19% des suffrages).
Pourtant arrivée en tête au premier tour avec 31,18% des voix, la sortante Bénédicte Taurine, candidate LFI de 46 ans officiellement appuyée par l'union de gauche (LFI, EELV, PS et PCF) n'a obtenu que 7.776 (39,81% des voix), dans un scrutin où la participation a été limitée à 38% du corps électoral.
Dans un tweet, Nicolas Mayer-Rossignol, qui était présent au côté de la candidate à Foix, s'est félicité de cette victoire, s'adressant directement à Jean-Luc Mélenchon, l'ex-candidat LFI à l'élection présidentielle.
"Cher @jlmelenchon, il va falloir vous y faire", écrit le numéro 2 du PS, avant d'ajouter : "en Ariège comme ailleurs, il y a des femmes et des hommes socialistes, qui portent fièrement leurs valeurs, qui ont envie que la gauche gagne et qui ne vous seront jamais... soumis".
"Lamentable combine politicienne"Sur le même réseau social, ce dernier lui répondait sur le même ton : "Voilà à quoi servent les 'dissidents du PS'. Refuge du vote Le Pen et Macron au deuxième tour pour battre l'opposition à la retraite à 64 ans. Lamentable combine politicienne. Mais la lutte continue".
Pour Carole Delga, également présente à Foix dimanche soir, la victoire de Martine Froger "veut dire que quand une gauche rassemble sur un projet équilibré, profondément européen, elle gagne".
"Si la gauche veut revenir au pouvoir, elle doit être unie, mais elle doit avoir un vrai projet de société qui soit rassembleur, ce n'est pas en clivant les gens qu’on va reprendre le pouvoir", a souligné la présidente de l'Occitanie, ajoutant : "Il faut en finir avec cette fable, soit vous adorez Jean-Luc Mélenchon, soit vous n’êtes pas de gauche".
Félicitations d'Olivier DussoptMartine Froger a également reçu les félicitations d'Olivier Dussopt, ministre du Travail, le parti présidentiel Renaissance ayant très clairement appelé à voter pour elle à l'issue d'un premier tour où sa candidate Anne-Sophie Tribout n'avait obtenu que 10,69% des voix.
"S'il existe bien sûr une place sur l'échiquier politique pour une gauche responsable, ce scrutin montre surtout que l'outrance et la radicalité ne paient pas et ne ressemblent pas", a écrit le ministre sur Twitter.
La nouvelle députée de la première circonscription de l'Ariège, Martine Froger, a affirmé à l'AFP : "Aujourd'hui, je fais le bonheur de la moitié du PS, je suis socialiste depuis 30 ans et je reste socialiste".
Quant à la députée sortante Bénédicte Taurine, déçue, elle a estimé que la victoire de Martine Froger, c'était "la victoire de la droite".
"Quand on regarde le report des voix, c’est l'ensemble de la droite qui se reporte sur Mme Froger", a-t-elle jugé, après avoir reçu la visite de plusieurs poids lourds de son parti pendant la campagne, comme Jean-Luc Mélenchon ou le député de la Somme François Ruffin.
Son analyse était partagée par plusieurs ténors des Insoumis.
Démocratie sociale : la rue a-t-elle encore son mot à dire ?
"En Ariège, les voix des macronistes, de la droite et de l’extrême droite ont éliminé une députée du peuple", a ainsi tweeté comme en écho la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot.
Le candidat du Rassemblement national en Ariège, Jean-Marc Garnier, était arrivé troisième du premier tour, avec 24,78% des voix.
AFP