Wall Street ouvre en baisse, les résultats déçoivent, Tesla décroche
Vers 14H00 GMT, le Dow Jones lâchait 0,56%, l'indice Nasdaq reculait de 0,53% et l'indice S&P 500 perdait 0,62%.
"Le marché cherche un catalyseur pour sortir du couloir dans lequel il évolue depuis quelques semaines, mais il ne l'a pas trouvé jusqu'ici", a commenté Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Au lieu de cela, il réagit mal aux résultats (de sociétés) et cela met les actions sous pression."
Parmi les vedettes de la cote, Tesla était sanctionné (-7,30%) malgré des résultats globalement conformes aux attentes.
La place new-yorkaise a surtout retenu l'écrasement des marges du constructeur, surtout liées à sa politique de prix cassés pour doper ses ventes dans un contexte de concurrence accrue et de moindre appétit des consommateurs.
Même en intégrant les remises, les marges sont décevantes, ont estimé les analystes de JPMorgan, qui ont abaissé leur objectif de cours sur le titre.
La déconvenue des investisseurs sur Tesla a eu des répercussions sur tout le secteur, et les concurrents Rivian (-2,96%) ou Lucid (-3,22%) ont ouvert dans le rouge, de même que les acteurs historiques GM (-4,21%) ou Ford (-4,13%), qui poussent, eux aussi, les feux sur le segment des véhicules électriques.
Autre événement de la séance, après le ballet des grands noms de la place, ces derniers jours, une volée de banques régionales ou de taille moyenne ont publié leurs résultats jeudi avant Bourse.
Parmi elles, KeyCorp (-4,93%), maison mère de l'enseigne de Cleveland (Ohio) KeyBank, était prise pour cible, après avoir fait état d'une baisse de ses dépôts de près de 5% depuis la fin 2022.
Autre victime du jour, la banque texane Comerica (-3,25%), qui a indiqué que la partie non assurée de ses dépôts, c'est-à-dire ceux qui dépassent la garantie publique de 250.000 dollars par client, avaient fondu de 23% au premier trimestre.
Parmi les quelques rares bonnes surprises, le groupe informatique IBM surnageait (+0,06%) après avoir rapporté une amélioration de ses marges, notamment grâce à des mesures d'économies.
Ailleurs au tableau des valeurs, American Express reculait(-3,84%) après avoir publié un bénéfice net trimestriel inférieur aux attentes, notamment du fait de provisions pour créances douteuses en nette hausse.
Le cigarettier Philip Morris (-4,60%) était aussi sanctionné après que son chiffre d'affaires est ressorti en-deçà des attentes au premier trimestre.
Autre raté, celui de la société d'investissement Blackstone, dont le chiffre d'affaires a été divisé quasiment par quatre sur un an, du fait d'un fort ralentissement dans le secteur de l'immobilier, où la firme new-yorkaise possède un portefeuille important. Le titre était néanmoins en hausse (+0,99%), pour partie grâce à l'augmentation des actifs sous gestion.
L'opérateur téléphonique AT&T (-8,17%) a lui manqué l'objectif de revenus fixé par les analystes du fait notamment de la décélération de son activité entreprises.
Pour ne rien arranger, Wall Street a dû encaisser plusieurs indicateurs macroéconomiques de mauvaise facture, à savoir une hausse des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage et un nouveau repli de l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie, tombée au plus bas depuis mai 2020.
"Après les données de ce matin, le temps est à l'orage", a réagi, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Les signaux négatifs de l'économie américaine enregistrés jeudi ont fait descendre les taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,53%, contre 3,59% la veille en clôture.