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Апрель
2023

"200 ouvertures d’usines depuis deux ans" : Macron a-t-il dit vrai ?

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La désindustrialisation, c’est fini ? L’exécutif veut le croire. Lors de son allocution télévisée du lundi 17 avril, Emmanuel Macron a notamment insisté sur son bilan économique. "C’est par la réindustrialisation que nous retrouverons notre force et que nous créerons des emplois mieux payés", a assuré le président de la République, enchaînant : "En France, dans des vallées et des cantons, des usines ouvrent à nouveau : 200 depuis deux ans." La bonne nouvelle est reprise dans l’argumentaire des représentants de la majorité présidentielle, tel le député Karl Olive, qui, sur le plateau de CNews, le 20 avril, assurait : "On pâtit depuis vingt ans d’avoir paupérisé ce pays, parce qu’il n’y avait pas suffisamment d’industrialisation. Aujourd’hui, vous avez un maximum d’entreprises qui viennent s’implanter dans le pays."

Le déclin industriel français n’est plus à démontrer. Dans l’Hexagone, le nombre d’emplois du secteur a dégringolé de 5,5 millions à 3,8 millions entre 1978 et 2003. L’année dernière, 3,2 millions de personnes travaillaient dans l’industrie, d’après les chiffres de l’Insee, soit seulement 12 % du total des salariés. Une augmentation est néanmoins perceptible ces derniers mois : d’après les chiffres transmis à L’Express par la Direction générale des entreprises, à Bercy, "80 000 emplois industriels ont été recréés en deux ans et 200 usines, ouvertes sur les deux dernières années". L’affirmation du président de la République sur ces nouveaux sites reprend l’analyse de Trendeo, un cabinet spécialisé dans l’emploi et l’investissement qui surveille l’activité industrielle depuis 2009.

Des annonces en série

Selon les données que Trendeo a transmises à L’Express, 182 usines ont été créées en 2021 et 150 en 2022. Des chiffres auxquels il faut soustraire les 129 sites fermés sur la même période, pour parvenir à 203. Au total, 10 961 emplois "neufs" ont été créés à travers ces usines. Une évolution positive, même si la tendance semble ralentir entre les deux années. Elle ne parvient pas non plus pour l’instant à enrayer la dégringolade de l’emploi industriel en France. Depuis 2009, 48 263 postes issus de l’industrie ont été rayés de la carte. Surtout, le rapport ne matérialise pas toujours des usines sorties de terre à l’heure où nous écrivons ces lignes. "Ces données sont très fiables, mais elles s’appuient sur des annonces faites par les entreprises. La réalité peut donc varier à la marge, remarque Catherine Mercier-Suissa, maître de conférences en sciences économiques à l’IAE de Lyon. Si une entreprise a des difficultés, elle peut notamment revoir le nombre d’emplois à la baisse – ou inversement." A titre d’exemple, l’entreprise espagnole Vicky Foods a annoncé en mai 2021 l’ouverture d’une usine en Bourgogne, projetant d’embaucher 240 employés. La première pierre a à peine été posée le mois dernier.

Ces 200 usines ouvertes – ou sur le point de l’être – renseignent toutefois sur les secteurs les plus porteurs. "Les grands projets d’aujourd’hui sont rassemblés autour de la production de batteries, de semi-conducteurs, ou encore de véhicules électriques", observe David Cousquer, fondateur et gérant de Trendeo. Les plus grosses créations de sites – d’un millier de postes chacun - figurent dans ces domaines. Trois d’entre eux sont dans les Hauts-de-France. En juin 2021, le groupe chinois Envision a ainsi annoncé l’installation d’une usine de batteries à Douai (Nord). Cette gigafactory représente un investissement de près de 2 milliards d’euros, avec 1 200 emplois annoncés – et 2 500 projetés à l’horizon 2030.

En février 2022, la start-up grenobloise Verkor indiquait l’ouverture d’une usine à Dunkerque (Nord) rassemblant 1 200 emplois pour développer des "cellules de batteries bas carbone". Enfin, le franco-italien STMicroelectronics et l’américain GlobalFoundries ont déclaré en juillet 2022 vouloir ouvrir une usine de production de semi-conducteurs en Auvergne-Rhône-Alpes (1 000 postes à la clef), quand le français Alteo et le japonais Wscope ont indiqué en octobre dernier leur intention d’ouvrir un site (1 000 emplois) dans les Hauts-de-France.

Des extensions de sites

Derrière ces annonces se nichent d’autres usines, plus réduites. Une soixantaine de sites devraient compter entre 100 et 450 salariés. Le reste des emplois industriels annoncés ces dernières années sont rassemblés dans des usines comptant moins d’une centaine d’employés. "Les nouvelles usines ne sont que très minoritaires dans les créations d’emplois industriels, précise David Cousquer, de Trendeo. Le gros des créations d’emplois provient d’extensions de sites existants. Il correspond à l’ajout d’une équipe de nuit sur les sites automobiles, au passage d’un rythme de 2x8 à 3x8, à l’achat d’une machine installée dans un nouveau bâtiment, etc." Parler de "200 nouvelles usines" est donc une affirmation qui, dans la bouche du président de la République, manque légèrement de contexte. Les "nouvelles usines" en tant qu’entités inédites, représentent 1 création sur 5. Le reste correspond à des extensions de sites existants.

En termes d’emplois comme d’investissements, la région Hauts-de-France est de loin celle où la réindustrialisation paraît la plus importante, suivie de la Provence-Alpes-Côte d'Azur, d’Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore des Pays de la Loire. Outre la filière des batteries électriques, qui concentre une bonne partie de l’effort industriel, les nouvelles usines du territoire se concentrent sur la production de matériel informatique. En octobre 2021, le groupe français Actia a fait savoir qu’il renforçait son site de Colomiers (Haute-Garonne) de plus d’une centaine d’emplois. De nombreuses usines de production d’équipements électriques doivent également ouvrir, comme celle annoncée par Voltec Solar dans le Bas-Rhin. L’industrie alimentaire n’est pas en reste, avec l’installation d’une usine du belge Ecofrost dans la Somme.

Un faible nombre de relocalisations

Des relocalisations sont également à dénombrer. D’après le compte rendu du Conseil des ministres du 22 mars 2023, 49 ont été enregistrées en 2022. Le meilleur résultat depuis 2009. Depuis le début du quinquennat, "nous avons relocalisé sur notre territoire plus de 700 productions qui l’avaient quitté, du paracétamol aux bottes Aigle", souligne-t-on, à la Direction générale des entreprises, à Bercy, avant d’ajouter que, d’ici à la fin de l’année, "50 % des modèles de bottes pour enfants seront produits dans l’usine d’Ingrandes", dans la Vienne. Concernant le paracétamol, le projet n’est pas encore réalisé. Seqens, l’entreprise française qui fournit la molécule pour un tiers du marché mondial - en la produisant en Chine – avait annoncé l’ouverture de son usine dans l’Isère pour 2023. Ce devrait finalement être en 2024. Ses premières livraisons ne se matérialiseront pas avant 2025, voire 2026.

La preuve que ces projets de relocalisation restent difficiles à réaliser. "C’est encore un mouvement minoritaire, estime Anaïs Voy-Gillis, docteure en géographie, spécialiste des questions industrielles françaises et européennes. Ce processus sera très long, car des concentrations se sont désormais faites dans certains pays. Des écosystèmes et des chaînes d’assemblages entières se sont créés ailleurs." Les relocalisations représentent une goutte d’eau dans la dynamique de réindustrialisation française : Trendeo dénombre 800 postes relocalisés, soit seulement 1,5 % de l’ensemble des créations d’emplois du secteur. Dans le cas du paracétamol, la dernière usine française, Rhodia, avait fermé en 2008, alors que l’ensemble de la production était délocalisé à l’étranger. L’époque était alors encore au mouvement de désindustrialisation et de délocalisation entamé dans les années 1980.

L’électrochoc du Covid

Un redressement a été entamé dès 2016, mais c’est surtout la crise du Covid qui a fait office d’électrochoc. "Du côté des consommateurs comme des entreprises, la grande leçon a été qu’il ne fallait plus être dépendant à 100 % de nos fournisseurs chinois, note Catherine Mercier-Suissa. Après des années à chercher au moins cher, un nouveau discours s’est installé : les entreprises préfèrent diversifier leurs approvisionnements et, si elles le peuvent, acheter à proximité." D’après une enquête de Bpifrance de janvier 2022 auprès de 1 382 PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) industrielles, près de 20 % d’entre elles songeaient à reconstruire un site de production en France, dont 52 % assurent avoir choisi de le faire par "conviction".

Pour encourager ce retour, l’exécutif a continué le virage commencé par François Hollande avec le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), diminuant l’impôt sur les sociétés, les charges sociales, réduisant les impôts de production. Le plan France Relance, doté d’un budget de 100 milliards d’euros sur deux ans, a été fléché vers l’industrie à hauteur de 35 milliards d’euros. Près de 8 900 acteurs en ont été bénéficiaires, selon le comptage de Bercy, majoritairement des PME et des ETI. En octobre 2021, le plan d’investissement France 2030 a également été annoncé, prévoyant 54 milliards d’euros dans le but de "réindustrialiser le pays, investir massivement dans les technologies innovantes et soutenir la transition écologique", comme l’indique Bpifrance.

De grands projets en Allemagne

Mais les obstacles à la reconquête sont toujours là. "Si l’industrie doit se renforcer, des projets d’ampleur sont nécessaires, car ils font vivre un tissu de multiples sous-traitants sur le territoire", note David Cousquer. Dans l’enquête de Bpifrance, 56 % des répondants indiquent ainsi que "la relocalisation n’est envisageable dans leur filière que si le principal donneur d’ordres montre l’exemple". Encore faut-il que les projets d’ampleur affluent. "Pour l’instant, la France n’attire pas les très grands projets capitalistiques, qui vont plutôt dans l’Est de l’Europe, notamment outre-Rhin", observe encore le gérant de Trendeo. Elon Musk a d’ailleurs choisi l’Allemagne pour établir sa gigafactory Tesla, avec pour objectif d’y recruter 12 000 salariés une fois la production lancée. "Nous avons des freins en raison de questions de disponibilité et de coût du foncier sur ces grands projets, mais aussi des problèmes de main-d’œuvre : nous sommes en tension depuis plus de dix ans sur des emplois, comme les forgerons ou les chaudronniers, pour lesquels nous avons du mal à remplir les classes…" liste Anaïs Voy-Gillis.

A ces problèmes structurels s’ajoutent des freins conjoncturels, notamment la hausse du coût de l’énergie, ou les initiatives d’autres Etats. Le programme américain Inflation Reduction Act (IRA), subventionnant largement les projets liés aux technologies décarbonées construites aux Etats-Unis, rend moins compétitifs les investissements européens, et donc, français. L’élan symbolisé par l’ouverture des "200 usines" vantées par Emmanuel Macron pourrait bien être encore ralenti. Les annonces d’ouverture se poursuivent tout de même : le 4 mars, la start-up Totem a annoncé que le port de Marseille-Fos devrait accueillir d’ici à 2025 un site de construction de panneaux photovoltaïques. Avec ces 3 000 emplois directs, elle deviendrait la plus importante "giga-usine" de panneaux photovoltaïques d’Europe. L’espoir à l’horizon ?





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