Didier Wampas, un fou chantant en concert à Saint-Flour
En vacances au Canada avant de reprendre une tournée des festivals qui passera par Saint-Flour vendredi soir, Didier Wampas évoque le feu toujours intact qui l’anime.
Vous êtes habitué des grandes scènes et là, vous vous produirez dans un petit festival. Cela change votre approche du concert ?
Ça fait aucune différence pour moi. Au contraire, je préfère de plus en plus les petites scènes, les petits festivals. J’aime la proximité avec le public. Je ne fantasme pas du tout sur le fait de faire une tournée des zéniths.
Pourtant, même dans les grands festivals, vous savez avoir cette proximité, vous finissez souvent dans la foule…Oui mais c’est compliqué parfois. Le temps de descendre de scène, de sauter les barrières, d’aller vers les gens, ça me prend toute une chanson. Autant jouer dans des petits endroits, c’est plus pratique !
Un certain sens du contact.
Après quarante ans de carrière, vous avez toujours la même motivation à monter sur scène ?Oui. C’est toujours un moment intense, faut tout donner. C’est comme quand on fait un sport, c’est toujours excitant de faire un match. Et puis c’est quand même une chance énorme de pouvoir faire ça, monter sur scène pour chanter ses chansons, c’est génial.Depuis votre début de carrière, vous creusez toujours le même sillon musical, alors que d’autres s’en détournent, même Iggy Pop fait du jazz. Pourquoi ?Je ne sais pas, je réfléchis pas. Je prends ma guitare, je chante une chanson, et ça donne ce que ça donne. C’est pas toujours pareil, ça peut être punk, ça peut être des chansons d’amour, des balades… J’essaye pas de rentrer dans des petites cases définies, je chante ce que j’ai envie de chanter.
Dans vos paroles, il y a souvent de l’humour, de la distance…Il y a des groupes qui font vraiment de l’humour, les Fatals Picards, Marcel et son orchestre, c’est pas mon credo. Je veux pas me prendre au sérieux, mais je veux pas faire du rock rigolo. Pour moi, ma référence, c’est Trenet, il se prenait vraiment pas au sérieux, mais ça ne l’empêchait pas de faire de la poésie, d’écrire de superbes chansons.
Dans vos chansons, il y a toujours un refrain entêtant, un gimmick qui reste, vous commencez la composition par ça ?C’est de la spontanéité. J’essaye vraiment de ne pas trop réécrire les chansons. Je prends ma guitare, et souvent, la chanson elle est faite en temps réel, en trois minutes. Et les paroles pareil, je les écris, et je garde presque tout le temps le premier jet. Si je réécris, j’ai l’impression que ça ne sonne pas vrai. Alors des fois c’est peut-être un peu simpliste, mais c’est comme ça…
Et des fois, ça fait des tubes. Manu Chao, vous vous y attendiez ? Et ça a changé quoi ?C’était une surprise. Quand tu fais du rock en France, tu peux pas t’attendre à passer à la radio, y a tellement peu de rock, et de moins en moins, c’est tellement improbable.
Depuis, y’a rien qui a changé, et en même temps le regard des gens, lui, est différent. La notoriété nous a aidés à faire plus de concerts, il y a des endroits qui ne nous voulaient pas avant, on faisait pas les Vieilles Charrues. Mais nous, on n’a pas changé, on ne se prend pas au sérieux.
En concert vendredi 12 mai, dans le cadre du Spring Festiv’à Saint-Flour (Cantal), dans un festival organisé par des lycéens, qui fête ses dix ans, et dont il fait partie des deux têtes d’affiche, avec les Fatals Picards le lendemain. Renseignements et billetterie sur le site du festivalCet été, on pourra aussi voir les Wampas au festival aux champs de Chanteix (Corrèze) le 9 juillet, ou à Narcy, dans la Nièvre, le 28 juillet.
Yann Bayssat