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Май
2023

Pap Ndiaye défend son plan sur la mixité scolaire : "J’ai été aussi loin que possible"

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Pap Ndiaye défend son plan sur la mixité scolaire :

Le 17 mai dernier, Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale, a commenté son plan sur la mixité sociale et scolaire face à L’Express.

A la veille du long week-end de l’Ascension, Pap Ndiaye a reçu L’Express dans son bureau de la rue de Grenelle où trône encore le fameux bureau de Jean Zay, son illustre prédécesseur qui exerça entre 1936 et 1939. Quelques heures plus tôt, ce 17 mai, le ministre de l’Education nationale signait un protocole d’accord sur la mixité sociale et scolaire avec le secrétaire général de l’enseignement catholique… Enfin ! Attendu depuis des mois, son fameux plan, présenté en deux volets et portant à la fois sur l’enseignement public et privé, aura pris beaucoup de retard. Les mesures annoncées se révèlent également bien moins ambitieuses que prévu. Dans la première partie de ce long entretien, Pap Ndiaye se livre en exclusivité sur ce qu’il considère comme étant une avancée notable.

>> Polémiques autour du Conseil des sages de la laïcité, lutte contre le racisme, l’antisémitisme, questions autour des interventions des associations dans les écoles… Le ministre répond sans langue de bois dans la seconde partie de cet entretien à retrouver ce vendredi sur L’Express.

L’Express : Vous venez de signer un protocole d’accord avec le secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC) visant à favoriser la mixité sociale et scolaire. Quelles en sont les grandes lignes ?

Pap Ndiaye : Ce protocole est le fruit d’un travail mené depuis plusieurs mois puisque les premières réunions remontent à la rentrée de septembre. Le premier point important à souligner, et qui n’allait pas forcément de soi, est que le SGEC, qui représente plus de 90 % des établissements sous contrat, est en accord avec nous sur l’intérêt d’accroître la mixité sociale et scolaire. Nous partageons donc ce même but. Cet accord, signé ce mercredi 17 mai, vise d’abord à accentuer le partage d’informations afin que nous ayons mieux accès à certaines données comme, par exemple, le taux de boursiers relevé dans chaque établissement. Ensuite, le SGEC s’est engagé à encourager ses adhérents à remplir un certain nombre d’objectifs comme le fait d’augmenter le taux de boursiers ou de moduler les frais d’inscription. Mais attention, il ne s’agit pas de choisir uniquement les très bons élèves. Nous incitons l’enseignement catholique à accueillir davantage d’enfants ayant des fragilités sur le plan scolaire y compris par l’ouverture de classes SEGPA. Je pense également à ceux en situation de handicap aujourd’hui bien moins nombreux dans l’enseignement privé sous contrat que dans les établissements publics. Enfin, nous avons acté la création d’une instance de dialogue avec les autorités diocésaines dans chaque académie.

A quoi servira exactement cette instance ?

Ce dispositif nous permettra notamment de vérifier la progression des objectifs fixés. Le dialogue entamé par ce biais va également nous permettre d’affiner la répartition des moyens en fonction des mesures qui seront prises en faveur de la mixité sociale et scolaire. Chaque année, les rectorats disposent d’un volant de postes qu’ils répartissent entre les différents établissements privés sous contrat. Celui qui, par exemple, ouvrira une unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) ou une classe SEGPA, se verra ainsi favorisé par rapport à ceux qui ne le font pas. Le tout en respectant la règle des 20 % et 80 % qui correspond aux pourcentages de moyens versés d’une part au privé sous contrat, d’autre part au public. La modulation des moyens, que nous appliquons déjà en fonction des IPS (indices de position sociale, Ndlr) de chaque établissement, se fera dans ce cadre-là.

Dans ce protocole, il est question d’ "encouragement" ou d’"incitation" mais jamais d’obligation. Comment s’assurer que le privé sous contrat jouera bien le jeu ?

En effet, il n’y aura pas de contraintes. Mais est-il nécessaire de toujours penser la politique en termes de bras de fer ? Moi je préfère privilégier l’idée d’accord et de convergence. De toute façon, le SGEC, lui-même, ne peut obliger ses adhérents à se plier à de quelconques obligations puisque ces derniers restent indépendants et libres d’appliquer la politique de recrutement de leur choix. Encore une fois, cette fameuse instance de dialogue avec les autorités diocésaines que je viens d’évoquer permettra d’établir un suivi. La publication des IPS (indices de position sociale) est également un indicateur annuel extrêmement parlant, qui permet de mettre la lumière sur les évolutions sociales des établissements concernés. Tout cela sera regardé attentivement.

L’enseignement catholique avait dès le départ fixé des lignes rouges, refusant tout quota, tout rattachement à la carte scolaire ou toute affectation obligatoire des élèves… Ce qui laissait peu de marge de manœuvre. N’auriez-vous pas préféré aller plus loin ? Avez-vous des regrets ?

J’ai été aussi loin que possible, dans le cadre existant et auquel je ne peux toucher. Je préfère faire des petits pas plutôt que rien. Le fait d’avoir abouti à un engagement est une avancée importante. Cela nous permettra, par la suite, de revenir dessus et de dire : "puisque vous avez signé cet accord, comment faire pour aller dans ce sens ?" Et puis la teneur de nos échanges depuis plusieurs mois l’a confirmé : nous avons trouvé des interlocuteurs très aidants. Ce qui est d’autant plus remarquable que, ces dernières semaines, du côté de la droite dure, on a voulu jouer sur l’idée que nous allions relancer je ne sais quelle guerre scolaire. Or le secrétaire général de l’enseignement catholique l’a répété dans des interviews ou des entretiens privés : il ne s’agit pas de guerre puisque nous partageons les mêmes objectifs.

La clé n’est-elle pas d’agir sur la sectorisation et la carte scolaire puisque, bien souvent, la composition sociale des établissements scolaires n’est que le reflet du quartier dans lequel elle se trouve ?

Le privé, contrairement au public, échappe à la sectorisation donc c’est un levier que nous ne pouvons pas actionner. Mais il est vrai que les phénomènes de ségrégation sociale que l’on observe dans les établissements scolaires sont en grande partie liés à des phénomènes qui échappent à l’école. Je pense notamment à la question de l’habitat. Différentes expérimentations menées dans plusieurs endroits du territoire ont montré qu’il était possible d’agir. Je pense notamment aux secteurs multi-collèges, fonctionnant sous forme de binômes d’établissements, qui affichent un bon bilan à Paris. Ou encore à l’initiative toulousaine qui a consisté à fermer plusieurs collèges défavorisés pour déplacer des élèves et leur permettre d’effectuer leur scolarité en centre-ville.

Dans la partie de votre plan sur la mixité sociale et scolaire consacrée au public, vous incitez les acteurs locaux à s’inspirer de ces expérimentations. Mais, là encore, le ministère n’a pas la main…

Oui, c’est exact. Heureusement, un grand nombre de départements se montrent très allants sur cette question. La Haute-Garonne, bien sûr, qui est engagée depuis 2015, mais aussi la Gironde, la Loire-Atlantique et bien d’autres. Nous les encourageons en leur apportant l’aide humaine nécessaire aux opérations de re-sectorisation. Nous mettons particulièrement l’accent sur les départements, en charge des collèges, puisqu’il s’agit de l’échelon le plus critique. Le tri social se poursuit encore plus tard mais s’effectue plutôt entre les lycées généraux et technologiques et les lycées professionnels qui accueillent encore trop souvent les élèves les plus fragiles.

Vous encouragez aussi les rectorats à puiser dans une "boîte à outils" afin de rendre certains établissements scolaires publics plus attractifs. Comment cela se traduit-il ?

Dans certaines zones où la mixité est peu présente, comme en Seine-Saint-Denis qui compte une trentaine de collèges en très mauvaise situation sur les 130 existants, notre levier le plus puissant est l’implantation de filières attractives. Grâce à la publication des IPS on sait désormais que l’aménagement d’une section internationale dans un établissement peut faire bondir ce fameux indice de position sociale. Voilà pourquoi j’ai décidé d’en créer dans les établissements d’éducation prioritaire de plusieurs départements. D’autres pistes sont possibles comme la création de classes bilangues ou d’équipements sportifs supplémentaires. Les changements de nom d’établissements peuvent aussi parfois être utiles et acter une forme de renaissance symbolique.

Avez-vous fixé un calendrier ?

Dans le public, nous nous sommes engagés à réduire les différences de recrutement social entre établissements de 20 % d’ici à 2027. Du côté de l’enseignement privé sous contrat, notre objectif est de doubler le taux de boursiers en cinq ans, c’est-à-dire de passer de 9 % à environ 18 %. Il s’agit là d’une moyenne, ce qui veut dire que certains établissements pourront en avoir un peu plus ou un peu moins. Rappelons que dans le public, le taux de boursiers est aujourd’hui de 29 %.

Allez-vous affecter des moyens supplémentaires pour réussir ce projet de mixité ?

Ne négligeons pas le fait que les rectorats disposent de marges de manœuvre, notamment sur l’implantation des sections attractives, des options, et modulent les moyens des établissements, notamment en fonction de leur profil social. Les collectivités ont aussi des possibilités en la matière, avec le périscolaire, bien entendu, qu’elles financent. Et puis n’oublions pas non plus les cités éducatives qui se développent beaucoup, avec des budgets assez importants : elles peuvent aussi investir pour venir en soutien aux élèves et favoriser des initiatives favorisant la mixité sociale et scolaire.

Le fait que vos enfants soient inscrits à l’Ecole alsacienne a pu susciter beaucoup d’incompréhension. Cette situation ne vous a-t-elle pas porté préjudice ? Votre engagement personnel pouvant être jugé moins crédible par certains… .

Je demande à être jugé sur ce que je fais et pas sur le choix des écoles où vont mes enfants. D’autant que les raisons pour lesquelles ils vont dans tel ou tel établissement ne sont peut-être pas celles qu’on peut imaginer.

Votre présentation de ce plan sur la mixité sociale et scolaire, déjà plusieurs fois retardée, a fait un flop la semaine dernière. A la place du texte détaillé promis pour le 11 mai, les journalistes ont reçu un SMS laconique sur les objectifs prévus dans le public, remisant les annonces sur le privé à plus tard. Pourquoi ce nouveau report ?

Nous avons choisi de décaler les annonces d’une semaine pour des raisons purement conjoncturelles liées au calendrier gouvernemental puisque, ce même jour, le Président de la République annonçait ses grandes mesures sur la réindustrialisation. Ce report d’une semaine n’est pas la mer à boire.

On a pu lire dans la presse qu’Emmanuel Macron vous aurait demandé de revoir vos ambitions à la baisse en dernière minute ou de vous faire plus discret sur cette question. Ces affirmations sont-elles exactes ?

Non, nous avons juste redoublé de précautions en vérifiant, notamment, que dans certaines régions où le privé est très implanté, tout le monde était en phase. Mais nous n’avons pas changé la moindre ligne à ce qui était prévu. Je faisais allusion tout à l’heure à l’offensive récente d’une partie de la droite ces dernières semaines : je réaffirme que cette mobilisation n’a eu aucune incidence sur la finalisation de notre plan. J’ai aussi pu lire que l’on me comparait à Alain Savary. Comparaison que je réfute ! Ce qui s’est passé en 1984 n’a rien à voir avec notre démarche d’aujourd’hui car le gouvernement de l’époque était dans une démarche beaucoup plus offensive. Moi je n’ai jamais mis un million de personnes dans la rue, c’est tout de même une grande différence ! En revanche, si l’on fait le parallèle avec Alain Savary, compagnon de la Libération, créateur des zones d’éducation prioritaire… Là, j’achète ! Pour en revenir aux attaques d’une certaine droite, je suis convaincu que celles-ci reflètent l’espoir de certains de rallumer une guerre scolaire. Ce qui leur permettrait de s’appuyer dessus pour remobiliser leurs troupes et avancer contre le gouvernement. Hélas pour eux, la guerre de Troie n’aura pas lieu.

Est-il vrai que, face au manque de soutien de l’Élysée et de Matignon, vous avez songé à démissionner ?

Ah jamais ! J’ai été toujours soutenu : je vous rappelle que cette question de la mixité figurait dans le plan d’action des 100 jours de la Première ministre.

Vous étiez mercredi matin dans un collège à Fontenay-sous-Bois, pour rencontrer des élèves qui luttent contre l’homophobie, et vous avez été accueilli par des bruits de casseroles. La séquence des retraites ne paralyse-t-elle pas l’action du gouvernement ?

Je ne les ai ni vus ni entendus, mais on m’a dit. Quant à la séquence retraite, oui, elle nous a obligés à décaler des annonces. C’est vrai pour le plan mixité, mais aussi pour la réforme des lycées professionnels ou la revalorisation des enseignants, annoncés après le vote et après la séquence retraite.





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