Le Cercle des nageurs guérétois plébiscite un bassin nordique avec six lignes pour le futur centre aquatique de Guéret
Nordique ou couvert ? À Beausoleil ou à Fayolle ? Premier usager de la future piscine de l'Agglo de Guéret, le Cercle des nageurs guérétois a son avis sur la question. L'idéal : le confort du nordique et les dimensions du couvert.
Le Cercle des nageurs guérétois est impatient, évidemment, de pouvoir à nouveau disposer d’« un outil pour travailler correctement ». « L’urgence, c’est d’avoir une piscine », sourit Charles Freby, directeur sportif, technique et entraîneur du CNG. Il a bien sûr été très attentif aux scenarii proposés par l’Agglo du Grand Guéret et a des idées précises sur les besoins auxquels devrait répondre ce futur centre aquatique. Consulté il y a près de deux ans, au tout début des discussions du projet, le CNG n'a pas été reconsulté depuis et le regrette car il a une expertise sur les usages de ce futur bassin qui n'est pas à négliger.
Nordique ou couvert ?Sa préférence va au bassin nordique, pour plusieurs raisons. « Ça a peu d’incidence sur la pratique, même en hiver, nager en nordique, c’est plus un état d’esprit, quand on l’a goûté une fois, après, on a du mal à s’en passer », confie Charles Freby qui donne l’exemple de ses nageurs de compétition qui « sont heureux de nager en extérieur quelle que soit la saison ».Charles Freby, directeur sportif, technique et entraîneur du CNG souhaiterait pouvoir accueillir des compétitions de haut niveau dans le futur bassin @ Bruno Barlier
Dans l’eau, aucune sensation de froid, « elle est chauffée entre 27 et 28 °C en général et les cinquante premiers centimètres au-dessus de l’eau sont tempérés grâce à la chaleur de l’eau », explique l’entraîneur. En plein air, il y a aussi une qualité d’air plus saine, « on respire beaucoup mieux que dans un espace clos où il peut y avoir des chloramines ».
Il souligne aussi qu’un bassin ouvert est très attractif l’été et plus agréable qu’un bassin couvert qui peut devenir étouffant. Notamment quand la baignade est interdite à Courtille à cause des cyanobactéries. « Et plus le bassin sera grand, plus on pourra accueillir du monde, c’est une plus-value pour le territoire. »
Plus de confort finalement et économiquement, plus intéressant puisqu’il fait baisser les coûts de construction (pas de structure couverte) et de fonctionnement. « Qu’on chauffe l’eau dedans ou dehors, c’est sensiblement la même chose, certes un peu plus coûteux en extérieur mais par contre, dans ce cas, on n’a pas besoin de chauffer la halle des bassins », précise Charles Freby. Et par des caractéristiques d’inertie, l’air est plus dur à chauffer que l’eau. Lorsque le bassin n’est pas utilisé, il suffit d’avoir une couverture performante pour contenir la déperdition de chaleur.
Cinq ou six lignes d'eau ?Mais avec le scenario du bassin nordique, seulement cinq lignes d'eau sont proposées, ce qui empêche l’accueil de compétitions régionales et nationales. Un gros bémol pour le CNG qui « préférerait pouvoir accueillir des compétitions du plus haut niveau possible ».
« Six lignes, c’est un minimum pour nous », insiste Charles Freby qui pense aussi au rayonnement sportif du territoire. Il cite l’exemple du bassin d’Aubusson, « plébiscité chaque année pour accueillir les compétitions interclubs qui ont une répercussion nationale ».Selon la profondeur du bassin, qui n'a pas encore été arrêtée, certaines disciplines comme la natation synchronisée ou le water-polo ne pourront pas être proposés par le Cercle des nageurs guérétois pour des raisons réglementaires.
Et de rappeler que la piscine de Guéret accueillait un meeting de label régional. « On a eu des nageurs internationaux qui sont venus nager à Guéret dont certains ont participé à des championnats du monde et à des jeux olympiques ». Évidemment impossible avec seulement cinq lignes… « Négocier un bassin nordique avec six lignes », ce serait le compromis idéal pour Charles Freby.
À Beausoleil ou à Fayolle ?Le plus « logique » pour le directeur sportif et technique serait une implantation « sur le site actuel ». Il pense à l’acheminement de l’énergie pour chauffer le site avec « le réseau de chaleur à portée » mais aussi à une accessibilité facilitée, notamment des scolaires. « Je le vois avec les bassins mobiles, les écoles de Guéret viennent à pied, c’est pratique, les collégiens et lycéens (hormis Favard) venaient aussi à pied. Sur Beausoleil, ils devront prendre le bus. Ce qui induira nécessairement un coût de déplacement.
Des détails qui ont leur importanceLa profondeurElle va déterminer quels sports vont pouvoir être proposés et donc jouer sur l'attractivité du bassin de l'Agglo. « Si le bassin n’est pas assez profond, on ne peut pas faire de natation synchronisée, ni de water-polo par exemple, parce qu’on ne peut pas faire de figures ou on peut se blesser », précise Charles Freby.
La sécuritéIl faudra aussi réfléchir à la forme des bassins intérieurs pour optimiser la sécurité et la surveillance. « Des erreurs ont été faites à La Souterraine, avec beaucoup d’angles morts, il faudra veiller à ce qu’elles ne soient pas reproduites sur le bassin de Guéret. »
L’énergieCharles Febry préconise également des réflexions autour des énergies renouvelables pour faire fonctionner le site. « Le réseau de chaleur, ça peut être une première chose mais pour tout ce qui est électrique, pourquoi pas installer des panneaux solaires qui font eau chaude pour les douches et électricité ? ». Certaines piscines sont notamment à énergie positive. A l'heure du dérèglement climatique, ce sont des données qui comptent.
Texte : Julie Ho Hoajulie.hohoa@centrefrance.comPhotos : Bruno Barlier, archives Stéphane Lefèvre