Les PME auvergnates de l'aéronautique tiennent toute leur place au Salon du Bourget

Le Salon international de l’air et de l’espace réunit depuis lundi tous les acteurs de l’industrie aéronautique mondiale. Les entreprises auvergnates sont de la partie : pour elles, c’est un temps fort au cours duquel elles rencontrent leurs clients et nouent des contacts informels.

Le Salon international de l’air et de l’espace, qui se tient depuis lundi sur l’aéroport de Paris-Le Bourget, est une ruche. Tout le monde de l’aéronautique a élu domicile ici pendant le temps de cet événement qui est l’un des plus importants au niveau mondial. Les plus grands noms de l’industrie, d’Airbus à Boeing en passant par Dassault, ont ici leur chalet. Ce sont les stars du salon. Ce sont elles, aussi, qui font les gros titres en annonçant l’une après l’autre, souvent, les commandes faramineuses qu’elles contractualisent pendant cette semaine.

Mais à côté de ces locomotives, des milliers d’entreprises, des PME, sont également présentes au Bourget. Elles tiennent un stand dans les multiples halls qui bordent la piste. Et parmi elles, les entreprises auvergnates tiennent toute leur place. La plupart se regroupent sous les couleurs de la Région Auvergne-Rhônes-Alpes, au sein du Hall 4.

Aux dires des participants, cette édition 2023 du salon « a une saveur particulière ». L’affluence n’a pas attendu le milieu de semaine pour connaître son pic. « On ne s’est pas vus depuis 2019 (l’édition 2021 avait été annulée en raison de la crise sanitaire, NDLR). On a tous traversé une crise très dure. Aujourd’hui, tout le monde à le sourire », s’amuse Fabrice Roux, de RJ Group, société basée à Lussat.Événement international, le Salon du Bourget est « the place to be » pour toutes les entreprises du secteur.

« L’aéronautique est en train de repartir. Il faut qu’on y soit. On n’a pas hésité. »

Surtout, en cette période de sortie de crise, il est important de dire que le pire appartient au passé. Dans ce petit milieu de l’industrie aéronautique, la présence est normale. C’est dans l’absence que certains tendent à lire des messages inquiétants.

Salon du Bourget : les entreprises auvergnates présentes sur ce rendez-vous international de l'industrie aéronautique Florian Marlier, de l'entreprise Marlier (Pérignat-sur-Allier)

Sur le stand du groupe Marlier, Jérémy Marlier, le directeur général, ne ménage pas ses efforts. Lundi, premier jour du salon, il a déjà rencontré une quinzaine de ses clients. Son entreprise, basée à Pérignat-sur-Allier, réalise des contrôles non-destructifs des pièces selon plusieurs techniques. La moitié de son chiffre d’affaires se fait dans le domaine de l’aéronautique. Autant dire que sa présence au Bourget n’est pas remise en cause.

« Ça nous apporte de la visibilité. Et surtout, ça nous permet de rencontrer nos clients. Nous en avons 280 : si on voulait les voir au fil de l’année, ce ne serait pas jouable en termes de temps. »

Personne ne le nie : pour une entreprise, être présente sur le salon du Bourget pendant une semaine coûte cher. Très cher. « Le retour sur investissement est difficile à mesurer », reconnaît Jocelyn Lardet, à la tête de Jet Cut, une entreprise basée à Yssingeaux (50 emplois) et Clermont-Ferrand (25 emplois). Tous les bénéfices de la présence des entreprises sur le salon ne se comptent pas en monnaie sonnante et trébuchante. Il y a aussi l’émulation et l’intérêt de faire vivre le réseau qui, au niveau régional, s’articule au niveau du Cluster Aerospace Auvergne-Rhône-Alpes.

Salon du Bourget : les entreprises auvergnates présentes sur ce rendez-vous international de l'industrie aéronautique

Ce sont plus de 150 établissements de la grande région qui sont représentés sur le salon cette année, c’est-à-dire autant qu’en 2019. « La présence de la Région nous permet d’avoir pas mal de moments de réseautage, d’échanges avec les entreprises de la région », insiste Pierre-Matthieu Barbat (Inoprod). Cocktails, conférences, réunions… Les connexions qui se créent dans ces moments-là pourront se concrétiser, plus tard, en activité pour les uns ou pour les autres. Elles pourront également s’avérer précieuses lorsque les entreprises devront unir leurs forces pour répondre en commun à des appels d’offres. C’est l’effet « chasse en meute » qui donne plus de force au collectif.

Le Salon du Bourget, enfin, c’est une fête de l’aéronautique. C’est la raison pour laquelle certaines entreprises, à l’instar de Jet Cut, offrent la possibilité à leurs employés de monter au salon, en parcourir les allées et admirer les démonstrations en vol « pour découvrir ce à quoi ils contribuent », explique Jocelyn Lardet.

Dorine Bourneton, pilote paraplégique native de Thiers, s'est lancée dans un nouveau projet.Dorine Bourneton connaît bien le Salon du Bourget. Cette Auvergnate, qui a perdu l’usage de ses jambes lors d’un accident d’avion pendant son adolescence, y a fait une présentation de voltige en 2015. Femme de projets, elle s’est lancée dans une nouvelle aventure, comme en atteste le badge qu’elle exhibe fièrement dans les allées du Bourget : elle s’est engagée aux côtés de l’explorateur suisse, Bertrand Piccard, et de l’ancien astronaute, Michel Tognini, sur Solar Airship One. Ce dirigeable 100 % électrique devra effectuer un tour du monde sans escale, sans carburant fossile et sans émission de CO2, à l’horizon 2026.

Jean-Baptiste Ledys