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Июль
2023

Hugo Clément, l’écolo que les écolos détestent : ses amis patrons, ses casseroles…

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Hugo Clément, l’écolo que les écolos détestent : ses amis patrons, ses casseroles…

Star des réseaux sociaux, le journaliste aux deux millions d'abonnés incarne une écologie cool, pas donneuse de leçons.

Tout commença voici sept ans devant un carton de pizza, commandée avec jambon de Bayonne. Devant les tranches de porc, révélation : basta les cadavres dans l’assiette, jamais plus de chair animale au bout de la fourchette. Vitrine diablement efficace du régime végétarien, Hugo Clément, 33 ans, paraît doté d’une énergie à épuiser un hamster sous amphétamines. Séance de trinquet (variante de la pelote basque) le matin, piscine municipale l’après-midi, quatre jours par semaine à Paris (à l’hôtel, pas le temps pour les courses), ses émissions Sur le front - soit 11 prime time par an sur France 5 -, sa propre entreprise de production, une chronique dans la matinale de France Inter, le média en ligne Vakita, une newsletter hebdomadaire, bientôt un roman graphique chez Fayard et un festival de musique électro cet hiver, Ocean Fest, deux jours à Nantes, une soirée à Biarritz, bénéfices versés à l’association Sea Shepherd ; un tourbillon devant lequel on finit par croire que les pois chiches grillés suffisent vraiment à nourrir son homme. Ajoutons à cette frénésie, l’obligation de satisfaire son 1,2 million d’abonnés Instagram, 800 000 sur TikTok, 900 000 via Facebook et encore 693 000 sur Twitter, soit quelque deux millions de fidèles (la plupart des abonnés ayant des comptes dans différents réseaux) qui font de lui le deuxième journaliste le plus suivi de France (derrière HugoDécrypte) et, partant, le chef d’orchestre d’une communauté qu’il lui faut quotidiennement nourrir et conserver. Vertige égomaniaque, lourde responsabilité dont il s’accommode avec méthode, déclinant ses contenus (le reportage de Vakita devient un article dans la newsletter Vakita, une story sur les réseaux ; les reportages de Sur le Front sont repris dans ses livres, Journal de guerre écologique ou encore Les lapins ne mangent pas de carottes). Le tout, bien ficelé, pédago, informé.

Depuis quelques années, le journaliste façonne une pensée écologique différente, empirique, apolitique, populaire, pas dogmatique, joyeuse, cool, ni culpabilisante, ni moralisante, une mouvance verte inclassable, entraînant une foule hétéroclite de 15-25 ans (les TikTok et Instagram) et de seniors (via France Télévisions, moyenne d’âge 57 ans), horrifiée à longueur de reportages par la souffrance des poussins, les sushis à la viande de cheval, la mort de nos forêts, la fonte des glaces, l’acidification des océans, les poulets en batterie plus nombreux sur terre que les oiseaux dans le ciel, les pesticides, et le sable de notre littoral. "Il faut agir maintenant, l’urgence c’est aujourd’hui, je défends une écologie du concret, pragmatique", explique-t-il, casquette rouge sur le crâne.

Moustiques, inaction du gouvernement et vacances à Minorque

Quand son ami Nicolas Plisson, un des fondateurs discret mais puissant, de Canal +, déjeunant avec lui croit bien faire en optant au menu pour le cabillaud plutôt que pour le civet de biche, il le corrige gentiment. Le contraire serait préférable, le poisson est victime de la surpêche, la biche, de la chasse ; deux horreurs mais la première menace plus la biodiversité. Tout chez lui est ainsi. Il pourfend l’élevage des animaux, mais estime bon d’adopter ceux confiés à des refuges. D’ailleurs, son foyer s’est enrichi d’une chienne, Pia - "qu’elle mange ses croquettes chez nous ou dans un chenil, c’est mieux chez nous, puisqu’elle est déjà vivante." Et le moustique ? "S’il me pique, je l’écrase, de la légitime défense", sourit-il. Et le tunnel Lyon-Turin ? "Je n’ai pas bossé le sujet, j’étais en famille ce week-end" ; et l’association Soulèvements de la terre, dont Gérald Darmanin vient d’obtenir la dissolution ? "Je ne suis pas contre la radicalité, mais je suis contre la violence" ; et le ketchup sur les tableaux de Van Gogh ? "C’est absurde, personne ne deviendra plus écolo comme ça" ; les Jeux olympiques ? "Une aberration écolo, mais je ne suis pas contre. On ne peut pas se priver de fêtes sportives, comme le Tour de France, mais il serait urgent de les concevoir moins polluantes."

Le gouvernement, dont il déplore - franchement, pour le coup - l’inaction, devrait à l’en croire financer prioritairement un plan pour isoler le bâti, premier moyen de réduire notre consommation énergétique. Sa maison est protégée par un mélange de laine de bois et de jeans recyclés, à ce propos il précise de lui-même que tout est facile quand on a de l’argent, et si un jour il souhaite montrer les Etats-Unis à sa compagne Alexandra, à la fille de celle-ci et à leur enfant, Jim, 3 ans et demi, ce sera deux mois, un voilier et un skipper, enfin qu’on ne le titille pas sur ses vacances passées à Minorque, ils s’y sont rendus en ferry. "Tu ne peux pas changer le monde en ne promettant que des choses horribles", d’ailleurs ce matin, il a pris sa voiture pour conduire sa fille à la maternelle, il pleuvait. Pas que des "choses horribles" donc, mais pas non plus "que des petits gestes", trop tard alors que la planète collapse.

"L’écologie ne doit pas être politisée, ça ralentit tout"

Authentiquement dédié au péril climatique, il assume, nécessité fait loi, ses déplacements professionnels en avion, ses amitiés avec une poignée de gros investisseurs, il défend les policiers ("ce sont des personnes"), il pleure sur les massacres de dauphins dans les îles Féroé, il condamne avec courage l’abattage rituel, il dénonce les émasculations de porcelets et, dévorant son fromage blanc au muesli, il promet d’arrêter, demain, le lait et les œufs, "je suis conscient de l’impact de ces produits sur les animaux". Sûr de ses choix, il ne demande conseil à personne avant de participer, le 13 avril, à la soirée-débats de Valeurs actuelles, sur la scène de laquelle il débat avec le patron du RN, Jordan Bardella. Un choix qui lui vaut une tornade d’insultes venue de la gauche et surtout des Verts, dont il s’affiche pleinement satisfait. Le jus de crâne ou l’introspection bileuse n’est pas le genre du champion de la glisse vivant à Biarritz. Avait-il pris la mesure de la transgression ? Réfléchi à cette invitation ? Pas une seconde, comme il le raconte. Février, coup de fil de Tugdual Denis, patron de l’hebdomadaire très à droite. Ça lui dirait de venir débattre ? Réponse mesurée, ça dépend avec qui. Tugdual Denis sait y faire, surtout depuis qu’il s’est amusé, en mars 2021, à lui poster, collée sur un carton, une reproduction de la Une de Valeurs actuelles titrée "Les écolos sectaires, enquête sur une nébuleuse qui nous pourrit la vie" avec son visage au milieu. Nouvel appel téléphonique, un débat avec Bardella ? Il accepte, demandant que le journal verse un don à une association consacrée aux droits des animaux, et ce sera 1 500 euros pour la Fondation Brigitte Bardot, puissante organisation en faveur du bien-être animal dont la présidente fut toutefois condamnée à six reprises pour injures racistes. "La biodiversité nous concerne tous, je ne comprends pas qu’on ne puisse pas parler à ceux qui ne pensent pas comme nous, 10 millions de Français ont voté Le Pen, c’est ainsi, c’est mieux pour tous si le RN devenait moins climatosceptique", explique-t-il, soulignant avoir dans l’entre-deux tours de la présidentielle publié sur son compte un comparatif des programmes des deux compétiteurs, conclu par cette phrase : "Le programme de Macron est plus avancé que celui de Marine Le Pen."

Il n’en démord pas : "L’écologie ne doit pas être politisée, ça ralentit tout, j’essaie de mettre de la complexité dans l’écologie politique." D’ailleurs, ajoute-t-il, "au RN, il y a des gens engagés sur la cause animale, comme dans tous les partis". Durant les quatre, cinq jours qui suivent ce débat, il se fait vilipender sur son terrain favori, les réseaux sociaux, prenant la mouche au point de répondre à ses détracteurs. Jérôme Auslender, adjoint au maire de Clermont-Ferrand, avocat de profession, écrit ainsi depuis son compte Instagram : "Sous couvert de dépasser les clivages et de parler à tout le monde, Hugo Clément participe à la banalisation et à la légitimation de l’extrême droite." Dimanche 16 avril, le contenu obtient 10 000 "likes", approbations. Dont celui de Cyril Dion, cinéaste et organisateur des Marches pour le climat. Le lendemain, Hugo Clément bloque, puis débloque Jérôme Auslender, et, entre une heure et deux heures du matin, lui reproche par écrit de le diffamer, avant de l’inviter à un débat sur sa chaîne Vakita. Lundi, les posts d’Auslender sont supprimés sur Instagram. "C’est surprenant et je m’interroge car rien dans ces commentaires n’était injurieux, j’y vois une atteinte à ma liberté d’expression", commente l’élu, qui réfléchit à une action judiciaire et cherche l’origine de cet excès de zèle de la plateforme. Dans cette même nuit, le ton monte, toujours en messages privés, entre Clément et un jeune militant écolo, Vipulan Puvaneswaran. Celui-ci s’étonnera d’être, la semaine suivante, déprogrammé par Quelle époque !, émission produite par la société d’Hugo Clément, dans laquelle il devait présenter son livre Autonomies animales, même si ces changements d’invités sont fréquents sur les plateaux. Mêmes échanges musclés avec Claire Nouvian, militante écolo, qui retweeta un post le critiquant. "Comme si je n’avais pas le droit d’avoir mon opinion", soupire la documentariste. "Ce ne sont pas des coups de sang, j’ai bien fait d’agir ainsi, d’ailleurs je précise ne pas avoir le pouvoir de faire supprimer du contenu sur Instagram, répond Hugo Clément. Quand on sort de sa bulle, on prend des coups, j’aime le terrain hostile." "Il est convaincu d’avoir fait le bon choix, il croit que l’hystérie ne doit pas l’emporter sur tout", conclut son copain, Maxime Switek, journaliste à BFM.

Famille classe moyenne et anniversaire au Meurice

La bonhomie sous contrôle, le rire rapide, il ne retire ses lunettes de soleil qu’à contrecœur sous le ciel gris. Une enfance dans la grande banlieue de Toulouse, les après-midi à vélo dans les herbes folles entre les pavillons, le chat Eclipse, parents profs d’EPS. Son père, marié une première fois, a passé une thèse, sous la direction de Pierre Bourdieu, il enseigne la sociologie du sport à l’université, vote socialiste et regarde le 20 heures. Une ascendance expliquant ce premier message posté par le fiston, sur Facebook, en 2016 : "La quasi-totalité de la classe politique actuelle est le produit d’un système de domination et de reproduction sociale contrôlé par et pour les élites." Sa mère travaille également son doctorat en sociologie, elle enseigne désormais celle du genre à l’université. Famille classe moyenne, maison de grands-parents, du premier lit paternel, accrochée au-dessus de Collioure, la nature est merveille, randonnées, plongées, barbecues le week-end, poubelles non triées.

Classe de seconde, réforme du bac Fillon, contrat première embauche de Villepin, il découvre le combat militant. Blocus du lycée, deux semaines à dormir dans la cantine, un intendant veut l’en déloger, croche-pattes, le gamin se défend. Conseil de discipline. Les parents s’impatientent. Il rentre dans le rang. Bac ES, hypokhâgne, Sciences Po Toulouse. Un studio en ville, financé en travaillant à La Dépêche du Midi. Un stage décroché à Washington dans le bureau du correspondant de TF1. "Un bulldozer timide", se souvient Pierre Grange, aujourd’hui son rédacteur en chef, un petit nouveau que l’actualité sert : il arrive le jour de la mort de Michael Jackson. L’école de journalisme à Lille, ESJ, dont il sort diplômé en 2012, accompagné de son ami pour toujours, Martin Weill, même bonne gueule, même dégaine, même humour, encore très gras. Première casserole, rendue publique cinq ans plus tard au cœur de la campagne MeToo. Une camarade, Nassira El Moaddem, raconte que la paire chambrait son nom arabe en la surnommant "Saddam", diffusant sur son passage le clip La Zoubida, un air raciste chanté par Vincent Lagaf. "C’est n’importe quoi cette histoire, totalement aberrant, mais ça ne sert à rien que je démente, ceux qui ne m’aiment pas continueront d’y croire", glisse-t-il, résigné.

Le voici embauché à la rédaction de France 2. "Un mélange de décontraction et d’assurance, il a la fringale, il provoquait la jalousie, il tranchait en refusant les codes de la gauche culturelle", se souvient son patron de l’époque, David Pujadas. Le débutant bosse dur et ne déteste pas montrer sa bobine. C’est ainsi que le détecteur de talents Nicolas Plisson le repère, l’invite à prendre un café, rite observé quatre ans durant tous les vendredis place Balard, à parler de télévision, de télévision et de télévision, et un peu du reste. Quand le fils de Plisson fête son 18e anniversaire dans une boîte de nuit parisienne, il rassure le père inquiet, prend les choses en main, rencontre les patrons de la discothèque, veille sur la soirée. En 2015, le producteur réalisateur Laurent Bon, sur Canal + d’abord puis à Bangumi, société créée avec Yann Barthès, cherche des nouveaux visages, Plisson lui présente son protégé. Qui rompt son CDI pépère dans une grande chaîne nationale pour devenir journaliste à Quotidien, émission divertissante, risquée. Mais celle-ci fait un carton, exposant Hugo Clément, devenu célèbre et conscient de son image. Vidéos de lui l’arcade sourcilière défoncée par un tir de flash-ball lors des manifs de gilets jaunes - on avait déjà vu à l’écran son coquard reçu lors de La Manif pour tous. "Un journaliste déterminé, pas donneur de leçon toujours enthousiaste, il avait envie d’être sa propre boîte, sa propre marque", résume le fin producteur Laurent Bon, veillant à ce que l’équipe de Quotidien serve avant tout Quotidien, l’effacement au service du collectif.

Juin 2017, deux de ses copains lancent une marque de chemise, il accepte de poser. "Je n’ai pas été payé, j’ai reçu deux chemises, c’est tout", se défend-il, précisant que l’une d’elles est l’unique en sa possession, portée pour présenter Sur le front. Peu après, il démissionne, rejoignant la plateforme Konbini, et maintient n’avoir que "rendu service", bénévolement, à des copains, comme il rend aujourd’hui service à l’hôtel des Hortensias à Biarritz, dont il vante les charmes en janvier dernier dans la revue Hôtel & Lodge, comme il vante ceux, luxueux, du palace parisien Le Meurice, où il fête les 35 ans de sa compagne. Celle-ci, gracieuse professeure de yoga, Miss France 2006, rencontrée dans le van les conduisant sur le tournage de Fort Boyard, fait de même, promouvant à son tour lors d’un portrait dans Elle le "shampoing solide formidable" de la marque Unbottled, pour laquelle elle a créé un savon et dont elle inaugure la boutique dans le Marais.

"The new Nicolas Hulot version Ushuaïa"

Printemps 2019, végétarien, Basque d’adoption, pacsé, et bientôt heureux père de Jim, il crée, avec le réalisateur Régis Lamanna-Rodat, rencontré chez Yann Barthès, sa boîte de production, Winter Productions, un nom qui leur passe par la tête, époque Game of Thrones sur Netflix. France Télévisions achète, via un contrat de développement, quatre émissions de Sur le front : des soirées événements, consacrées à un seul thème écologique, décortiqué, enquêté, fouillé, illustré. Succès d’audience. Premiers montages dans son appartement de 30 mètres carrés sous verrière. Le Covid ralentit la lancée, puis France 5 prend le relais, passe commande de 11 numéros. Une demi-dizaine de salariés, des pigistes, et un contrat signé pour produire Quelle époque ! avec Léa Salamé. "Ce n’est pas que de la gueule d’Hugo, il est sérieux, bosseur, sincère, malin, c’est the new Nicolas Hulot version Ushuaïa", analyse, fine mouche, l’aînée généreuse, qui le croise tous les mercredis dans le studio de France Inter. "Hugo Clément n’a pas d’ancrage partisan, il a finalement une approche pragmatique : il pense et propose dans le cadre économique - le système capitaliste - existant. C’est un élément distinctif par rapport à d’autres activistes", observe quant à lui son copain, Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po Paris, qui l’invita à participer dans cet établissement à un "tribunal des générations futures" avec la coriace Camille Etienne. Sujet du jour : "Faut-il déserter ?" Non, défend Clément, oui, hurle la salle étudiante, confortablement assise. "On n’a pas le temps d’attendre de sortir du système, et puis ok on met quoi à la place ? Ce débat est illusoire", analyse le tranquille, conscient que le pragmatisme n’est pas le meilleur ami des écolos. Qui ne l’apprécient guère : "On avait un temps pensé à l’inviter à nos universités d’été, confie Marine Tondelier, leur patronne, mais l’histoire de l’ESJ Lille nous a refroidis."

Il a de quoi hérisser les décroissants, tant il ne fait pas mystère de sa fréquentation de quelques grands patrons. Marc Simoncini, le fondateur de Meetic, "un copain", avec lequel il passe des week-ends à surfer, Xavier Niel, le patron d’Iliad, fondateur de Free, appelé souvent et rencontré trois, quatre fois par an, enfin Jacques-Antoine Granjon, le fondateur de Ventes Privées. En 2020, ils lancent le référendum d’initiative partagée sur le bien-être animal, un catalogue de six mesures dont l’interdiction de l’élevage intensif, de la corrida, de la chasse à glu. Si 15 parlementaires manqueront à l’appel, la tentative est analysée comme un succès. "La moitié des mesures sont passées dans la loi, Hugo est un type efficace, il transforme", note Xavier Niel. Ce trio, auxquels s’ajouteront Artémis, la holding personnelle de François Pinault, Mediawan, la famille Parisot et Jean-Charles Decaux, apportent à l’automne dernier le million et demi d’euros nécessaire au lancement du média en ligne, Vakita, tandis que lui et Régis Lamanna-Rodat conservent "une grosse majorité" des parts. Muet sur leur nombre d’abonnés, il assure dépasser ses objectifs. Ses contenus, efficaces, accablent l’élevage intensif, la chasse, la surpêche et l’industrie de la viande ; de quoi ne pas déplaire à ses financiers qui préparent l’alternative. Via son fonds d’investissement Kima Ventures, Niel soutient en effet plusieurs start-up consacrées à la protéine végétale, comme Umiami, nextProtein, 77 Foods, ou encore Les Nouveaux fermiers. Simoncini, via son fonds Daphni, fait de même, organisant le Plant-Based Contest, un concours lancé par Carrefour, dédié à l’alimentation végétale. Les abonnés de Vakita en ont-ils conscience ? "Il faut des méchants partout, sourit Xavier Niel, je suis content de manger encore un peu de viande d’élevage", il rappelle investir dans une centaine de nouvelles start-up chaque année. Marc Simoncini, lui, partage tout ce que fait Clément, même les plans brinquebalants.

En 2019, ce dernier est approché par Lamya Essemlali, de Sea Shepherd. Avec un collectif d’associations, elle projette de racheter le zoo breton de Pont-Scorff, en piteux état, afin "d’ensauvager les pensionnaires", soit replacer 560 animaux dans leur habitat naturel… "Hugo vit pour la défense des animaux, sa caisse de résonance est importante, il fait vraiment bouger les lignes", assure Lamya. Ni une, ni deux, cagnotte en ligne, 700 000 euros collectés via 23 000 donateurs, dont le généreux Simoncini. Sa vidéo ferait pleurer un viandard devant un aquarium : "La plupart d’entre nous rêverait de voir ces animaux en liberté, eh bien bonne nouvelle : on a une occasion unique de rendre cela possible." En arrière-plan, la tortue frissonne en rêvant de son île pacifique. En réalité, la gestion du zoo a été calamiteuse, laissant des dettes colossales. Dans la foulée, mise en demeure préfectorale, trois inspections des services vétérinaires, et voici les associations pliant bagage. L’argent de la cagnotte est perdu, et le zoo, avec ses occupants, confié à un nouveau gestionnaire professionnel. C’est qu’à force de foncer dans le tas, on trébuche parfois. Comme lorsque Hugo Clément réalise et diffuse un reportage sur la réserve du Vercors, à Valfanjouse, rachetée par l’Association pour la protection des animaux sauvages, omettant de signaler qu’il a soutenu sa levée de fonds via une cagnotte en ligne. Septembre 2021, petite tape sur les doigts du conseil de déontologie journalistique et de médiation : "L’obligation d’exactitude n’est pas tenue, cette omission volontaire constitue un manque de transparence qui nuit à la véracité de l’enquête, mais le grief de conflits d’intérêts n’est pas constitué."

Idole des instagrameurs, producteur de télé, éditorialiste à France Inter : que vise le surdoué des réseaux sociaux, écolo pragmatique à la phénoménale puissance de feu ? Ses bras, tatoués du poignet à l’épaule, n’en disent pas long, bien que bavards. A gauche, l’idéogramme de L’Art de la guerre (le livre de Sun Tzu), puis un pêcheur de sirène, un cerf chasseur et, en lettres anglaises, l’inscription "amour indélébile". A droite, la reproduction de La Liberté guidant le peuple de Delacroix, trois silhouettes féminines dansantes ; et, dans la face interne, le portrait réalisé d’après une photographie de sa mère enfant déguisée en cow-boy. Voilà longtemps qu’il n’en a pas fait de nouveaux, faute de place le dernier s’est installé sur l’épaule. Lors d’une séance de dédicaces dans une librairie du Mans, un lecteur lui a demandé comment qualifier sa croisade, son engagement ? "Un combat pour le bonheur", lui a répondu le trentenaire. C’est dire.





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