Un Stade Aurillacois sur courant alternatif pour sa première sortie de l'été face à Nevers (24-18)
Dans un Stade Hector-Rolland de Moulins globalement acquis à la cause des Neversois, vendredi 28 juillet au soir, Aurillac a livré une prestation inégale. D'abord dominé physiquement et chahuté dans les rucks, le Stade a vu quelques garçons tirer leur épingle du jeu et sait aussi sur quoi insister dans l'optique de la réception de Lyon, vendredi 11 août.
Trois périodes pour trois visages. C'est grosso modo ainsi qu'on peut résumer le premier match amical du Stade Aurillacois contre une USON parfois brouillonne avec du déchet à la main mais une dimension physique supérieure, qui a notamment empêché le Stade de s'exprimer.
Le premier des visages cantaliens est celui d'un groupe qui n'est pas parvenu à prendre le dessus physiquement, avec une conquête moyenne, et qui, partant de là, n'a pas eu particulièrement l'occasion de se montrer. Il y a quand même eu du mieux, - notammant en touche - au fil de la rencontre, dans le sillage d'un Cameron Dodson précieux dans l'alignement, puisqu'il était à la réception du lancer de Mchelidze qui amène l'essai du Géorgien sur maul, ou encore qui a chipé le seul ballon perdu par les lanceurs neversois.
Contre des Neversois qui ont conservé le même profil physique que l'an passé, Aurillac a pu mesurer l'importance de disposer d'avants d'expérience, avec notamment un Cam Dodson précieux.
Un contexte particulier pour la toucheÀ la décharge des Cantaliens, le groupe a travaillé sans deux lanceurs potentiels, les talonneurs géorgiens Luka Nioradze et Basa Khonelidze. Le premier étant pour encore un mois avec sa sélection (et plus si par bonheur il reste dans le groupe pour le Mondial) quand le second va vite revenir dans la boucle. Avant ce premier rendez-vous, Aurillac avait travaillé avec Loughnane en difficulté sur ses premiers lancers, Mchelidze, qui s'en est bien sorti pour un pilier repositionné au talon, et Djomboué qui a terminé le match.
Aurillac devrait, sans surprise, mettre l'accent sur ce secteur dans les semaines à venir, même si Martial Rolland soulignait que le travail des derniers jours avait été de grande qualité, avec un rendu plus propre que ce qui a été proposé vendredi. "Tout ne peut pas être parfait, et les matches amicaux servent aussi à ça", pointait le deuxième ligne, qui jugeait que l'entente était bonne au sein de l'alignement, et le fonctionnement plus prometteur encore que l'an passé.
Cela fait un peu bizarre, mais il faudra bien s'habituer à voir Hugo Bouyssou en jaune. En passant du Cantal à la Nièvre, le demi de mêlée a exporté des qualités connues, récompensées d'un essai.
Une communication à peaufiner en défenseEn panachant son groupe en trois équipes, là où Nevers avait opté pour une autre stratégie avec deux équipes définies qui se sont partagées les 90 minutes, Aurillac a parfois manqué de liant, avec quelques petites choses à revoir en défense. "On a parfois manqué de communication", reconnaissait Didier Tison après la partie. Une question de réglage, qu'on retrouve notamment dans la relation Niko-Pieters au centre, testée au coup d'envoi.
Si d'une part, le Néo-Zélandais a été précieux par sa puissance, et le Néerlandais très actif dans le travail défensif avec plusieurs coups sauvés, la relation manque encore de fluidité, avec quelques placements à revoir pour bonifier vraiment des ballons offensifs.
Didier Tison voulait retenir l'état d'esprit cantalien et reconnaissait les soucis en conquête. Mais le capitaine pointait, comme son entraîneur, un jeu décentralisé plutôt positif.
En termes de bonus, il faut aussi ressortir la prestation de quelques garçons qui ont montré du feu dans les jambes. De l'inusable AJ Coertzen, très remuant dans le premier acte, et récompensé par son essai en fin de partie, à Simeli Yabaki qui a donné à voir le visage qu'on avait eu plaisir à retrouver la saison dernière. Le Fidjien ne demande qu'à exploser et si les blessures le laissent tranquille, cela pourrait bien être son année. Dachi Papunashvili avait visiblement lui aussi des fourmis dans les jambes.
Le jeune Théo Cannet n'a pas paniquéLe temps de jeu partagé n'a pas permis à tous de se montrer à leur avantage, mais quelques jeunes ont tiré leur épingle du jeu, Hugo Bastard en tête mais aussi le jeune Théo Cannet. Ouvreur arrivé de Narbonne, l'Espoir a dû jouer les pompiers en 9 en raison de la sortie d'Hadinegoro sur protocole commotion. Et l'ex-Audois a clairement collé au ballon pour sortir une prestation encourageante.
Parmi les cadres alignés vendredi, Marc Palmier qui échappe ici à Ambadiang, a tenu son rang.
Avec 14 Espoirs issus du groupe champions de France, Aurillac avait fait la part belle à sa formation pour ce premier match, en les entourant de cadres. Là aussi, plusieurs individualités sont ressorties comme Palmier à l'ouverture et Neisen quand il a évolué en 15, particulièrement dans le troisième tiers-temps. Devant, en plus de Dodson, Masterson a l'air plutôt bien parti, tandis que Gbizié donne envie d'être revu très vite. Pour cela, il faudra attendre vendredi 11 août, et la réception du LOU, à 18 h 30, à Jean-Alric.
Texte et vidéo : Jean-Paul Cohade Photos : Séverine Tremodeux