Devant les juges, le mari violent tente de discréditer la mère de ses enfants
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Un homme de 34 ans a été condamné à trois ans de prison ferme pour violences conjugales, au tribunal correctionnel de Moulins. Les faits sont accablants, pourtant son attitude de déni, de victimisation et de haine a aussi motivé la sentence.
Crachat, contention, étranglement, coups et claques, sans oublié, tirage de cheveux. Les deux faits de violences étudiés par le tribunal correctionnel de Moulins, vendredi, étaient probants et l’un était perpétré devant la fille aînée, issue d’une première union, de sa conjointe. Mais le prévenu nie : « Elle a tout inventé […] Jamais je ne lèverai la main sur elle […] C’est elle qui cherche », affirme Enzo Massaroni.
« Froideur »Son ancienne compagne et mère de ses deux garçons a été auscultée par des médecins experts qui ont certifié un premier fait de violences, en janvier 2021, entraînant une incapacité de 30 jours (un hématome cutané a nécessité une opération) et un second fait, en juin 2021, de dix jours. Mais le trentenaire nie, « elle a chuté toute seule sur le carrelage ».
Enzo Massaroni comparaissaient détenu. Il est en effet incarcéré au centre pénitentiaire de Moulins-Yzeure depuis décembre 2021, mais pas en raison des faits de violences sur la mère de ses enfants. Non, il attend son procès en cours d’assises, avec d’autres, pour détention, trafic d’armes et meurtre en bande organisée.
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Après son incarcération, il s’est défoulé sur son ancienne compagne via son téléphone : insultes, menaces de mort, appel à son lynchage sur internet… Devant les juges, il ne regrette rien et enfonce le clou, accusant la mère de ses enfants d’être « un monstre ». D’après lui, elle les nourrit mal, ils ont des retards, « elle parle mal et dit des gros mots », « elle a rendu notre fils handicapé » ; « elle profite des allocations ». Leur fils aîné est en effet reconnu autiste.
Jamais il ne remet en question son rôle de père régulièrement aux prises avec la justice, pour stupéfiants notamment, et sa présence en pointillé auprès de ses enfants, à cause de séjours en prison. Le procureur a souligné une « froideur », une « victimisation » et des « convictions », très inquiétantes.
Le tribunal l’a reconnu coupable de ces faits de violences, menaces de mort réitérées et appels téléphoniques malveillants et l’a condamné à quatre ans de prison dont une année de sursis, obligation de soins, interdiction de contact et de paraître auprès de son ancienne conjointe.
Enfin, à sa sortie de prison, il devra porter un bracelet anti-rapprochement (de quatre à huit km maximum). Mais les juges ont rejeté la déchéance de l’autorité parentale requise par le procureur, espérant que sa détention et les soins psychologiques lui permettront de prendre un recul salvateur.
Stéphanie Ména