Découvrez deux futurs quartiers d'Yzeure présentés au conseil municipal

Le bâtiment de la Maison des arts et des sciences, à Yzeure, ne sera pas démoli. Le constructeur yzeurien Scabb (*), unique structure à voir répondu à l’Appel à manifestation d’intérêt lancé par la Ville, a présenté son projet lors du dernier conseil municipal, jeudi 28 septembre.

En bref, entre les murs de l’ancienne école Henri-Laville, devraient être aménagés trois gîtes de 80 m² chacun, un logement, une salle commune tiers-lieux de 150 m² pour recevoir divers événements, une Maison d’assistantes maternelle (MAM) de 180 m², et un logement de 160 m². Autour, le constructeur propose d’aménager un "quartier d’habitat innovant et durable" de six petits pavillons d’environ 85 m². Juste à côté, dans la zone Mille clubs, également mise en vente par la municipalité, la Scabb propose la création d’un bâtiment de service (une étude notariale), ainsi que la construction d’un bâtiment dédié à l’hivernage et au stockage de camping-cars et caravanes.L'ancienne Maison des arts et des sciences en détails. Illustration Scabb

À noter que l’investisseur, pour lequel œuvre la Scabb, reste pour l’heure anonyme. Le projet a été approuvé au conseil municipal (malgré deux voix contre et quatre abstentions) : le chantier devrait commencer en 2024 pour se terminer en 2025.

Mais avant cette approbation, plusieurs élus ont manifesté leurs réserves, voire leur agacement. Le projet a d’abord posé question : "Une MAM est-elle bien nécessaire dans un contexte de baisse de la natalité ?", a soulevé Marie Lacquit (opposition, majorité présidentielle), "Est-ce cohérent, cet inventaire à la Prévert ? (notaire, camping-cars, MAM…)", a pointé Guy Chambefort (opposition de gauche).Mais c’est surtout le prix de vente qui a fait l’objet de débats.

"Les soldes sont terminées, pourtant on brade notre patrimoine !", s’est exaspérée Marie Lacquit. Les deux parcelles vendues (plus de 9.000 m² au total), avaient été estimées par les services de l’État à plus de 500.000 €. Or, elles partent pour 200.000 €. Le maire PS, Pascal Perrin, trouve de son côté que les deux lots ne sont pas bradés, car les coûts de désamiantage ont été largement sous-estimés : par exemple 7.500 € pour déconstruire le petit bâtiment devant la maison des arts, au lieu de 100.000 € environ en réalité.

Ensuite, l’édile a rappelé le "décret tertiaire" qui oblige à réduire de 40 % la consommation des bâtiments publics de plus de 1.000 m² avant 2030, et donc à réaliser des travaux coûteux (estimés à environ 1 million d’euros en l’occurrence) si la Maison des arts avait été conservée. Puis le maire a défendu le projet :

On amène une nouvelle activité économique, ça sera le premier notaire sur Yzeure ! Et quelques maisons en plus ajouteront certainement quelques enfants dans nos écoles, on en a besoin.

Pour Guy Chambefort, amer, l’estimation de l’État doit être respectée, avec une marge de 15 % maximum. "La préfète ne peut pas laisser faire ça", a-t-il affirmé, avant d’annoncer qu’il soumettrait la délibération "à qui de droit".

Emeric Enaud