Jugés pour deux braquages commis dans le centre-ville de Clermont-Ferrand : "Je pensais pas que ça allait être réel"
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Âgés de 24 et 25 ans, Nathan Perez et Charlie Dhainaut sont jugés par la cour criminelle du Puy-de-Dôme pour deux braquages commis à Clermont-Ferrand en 2021.
S’agissaient-ils de braqueurs professionnels?? C’est la question qui se pose, depuis ce lundi matin 2 octobre, devant la cour criminelle du Puy-de-Dôme. On pourrait le croire, après l’enquête de la police judiciaire de Clermont-Ferrand et au vu des faits. Des repérages, des armes à feu, des "plans" pour s’évader de la prison de Riom… Avec un mode opératoire similaire.
"J’arrivais pas à m’arrêter…"Le 20 février 2021, le gérant d’Happy Cash, près de la place Gaillard, dans l’hyper centre clermontois, avait été braqué par deux malfaiteurs encagoulés et armés d’un fusil à pompe et d’un pistolet – des répliques – à l’ouverture du commerce, avant d’être ligoté et sommé de livrer la somme du coffre-fort. Quelques mois plus tard, à la fin du mois de juin, c’est le cogérant d’une autre enseigne similaire, Easy Cash, avenue des États-Unis, qui avait subi le même sort. Le traumatisme a laissé des traces. "J’ai dû renouveler toute mon équipe, les employés ont démissionné les uns après les autres", avait-il raconté aux enquêteurs.
"Vous nous livrez du vide !"Les deux victimes n’ont pas souhaité venir témoigner au procès des deux accusés, qui ont reconnu les faits au cours de l’instruction. "C’était deux jeunes qui fonctionnaient par la débrouille", assure un ancien colocataire du duo. Ces amis étaient adeptes de l’urbex, une pratique très physique d’exploration urbaine qui consiste à escalader des immeubles ou monuments. "Moi, c’était une période où j’étais très craintif d’être seul", indique Charlie Dhainaut. Dans cette colocation, ils regardaient des "films de braquages". "Pour moi, je pensais pas que ça allait prendre autant de proportions derrière. Jusqu’au moment des faits, je pensais pas que ça allait être réel. Pour moi, c’était de l’ordre du phantasme…", poursuit Charlie Dhainaut, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire.
Dans le box, Nathan Perez décrit, lui aussi, un sentiment de solitude. "Je venais de perdre ma mère. C’était une période de ma vie où je me sentais très seul, j’étais à la recherche de stabilité. Je suis allé vers la facilité… Pourquoi pas braquer??" Deux braquages ont été perpétrés. Mais y en aurait-il eu d’autres s’ils n’avaient pas été interpellés quelques mois plus tard?? "J’arrivais pas à m’arrêter… J’étais pris dedans", répond Nathan Perez, impassible. "Vous nous livrez du vide, moi j’essaie de remplir des cases !", s’offusque Me Renaud Portejoie, partie civile. La cour n’en saura pas plus pour cette première journée de procès qui doit s'achever ce mardi 3 octobre.
Julien Moreau