Romary Courtois, un éleveur entre convictions et compromis
![Romary Courtois, un éleveur entre convictions et compromis](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/6613260.jpeg)
Couzon. Romary Courtois, un éleveur entre convictions et compromis. Samedi et dimanche, Romary Courtois, éleveur de cochons et de brebis, a proposé des visites guidées de son exploitation dans le cadre de la campagne « Manger bio et local, c’est l’idéal », organisé par Allier Bio. Une occasion d’évoquer avec passion un métier qui souffre de pressions multiples.
Pour situer ses choix de pratiques agricoles, il a tenu à dire son goût prononcé pour le bocage et son coup de cœur en 2007 pour le site de Conflans : une cinquantaine d’hectares en petites parcelles, tout ce qu’il faut pour combiner agriculture et biodiversité. Car Romary Courtois, naturaliste, peut parler du rôle de la chouette effraie et du renard pour limiter la population de rongeurs, parler des effets de la sécheresse sur le paysage, rappeler le respect qu’on doit aux arbres, véritables pompes à nutriments, et dire son amour de la haie, qu’il laisse autant que possible en libre évolution.
Il veut développer un projet en agroforesterieCette gestion permet la présence d’espèces animales typiques des milieux ouverts comme l’alouette, et des milieux forestiers comme le pic noir. Un écosystème vertueux, sans compter que la haie fourragère, d’ormes, de frênes ou de mûriers, constitue un véritable appoint pour l’alimentation des brebis. Autant de choix que Romary Courtois définit comme un travail conservatoire et patrimonial, parce qu’il s’agit bien de prendre soin d’un paysage hérité de plusieurs siècles. Le bocage est un équilibre entre agriculture et respect du vivant. Il a fait ses preuves. Attaché à cet environnement, Romary Courtrois s’interroge désormais sur l’avenir de l’agriculture face au changement climatique et s’apprête à développer un projet en agroforesterie (*) : la plantation d’arbres sur huit parcelles en huit ans, pour l’ombre, le fourrage, la captation du CO² et pour les enjeux entre sol et eaux de pluie. Il s’agira de modules de 100 mètres de long sur 5 mètres de large où seront plantés en deux lignes des arbres de haut jet, des arbustes, des buissons… Ou comment combiner l’état des lieux et l’expérimentation des solutions. Romary Courtois, labellisé bio et homme de projets, a aussi confié ses doutes et la nécessité des compromis : il ne peut rien faire sans camion, sans tracteur et sans carburant, et il ne maîtrise ni le prix du cochon, ni celui de l’aliment. Un jeu d’équilibre qu’il exerce et réussit en pleine conscience des enjeux.
(*) Accompagné par la société OCO, créée en 2021 par Franck Bertonèche, François Malhuret et Mannaïg de Kersauson. .