103news.com
World News in French
Октябрь
2023

Hafsia Herzi : “La réalisation a été la clef de la liberté pour moi”

0

Ce qu’il y a de très beau dans Le Ravissement, c’est la façon dont on te sens en totale empathie avec ton personnage. Tu te sens proche d’elle?

Hafsia Herzi – Déjà, le scénario était super bien écrit. J’ai eu tout de suite de l’empathie pour mon personnage de Lydia. Je ne sais pas si c’est parce que je suis mère moi-même ou si c’est autre chose de plus profond, un rapport à l’envie ou à l’injustice par exemple. Mais je ne veux pas trop intellectualiser. Quand la réalisatrice a commencé à me parler, je lui ai vite dit que je voyais où elle voulait en venir. Mais en fait, c’était plus pour ne pas trop en dire que parce que j’avais véritablement une compréhension totale du personnage. J’aime qu’il reste des zones d’ombre et des non-dits. Autrement, cela crée des attentes et cela rend impossible la surprise. C’est comme trop apprendre son texte par cœur, ça crée une mélodie qui fige l’expérience du tournage. Je n’avais pas envie de ça.

Tu dirais que l’instinct reste ton meilleur atout en tant que comédienne ?

Par curiosité, j’ai fait quelques jours dans un conservatoire d’arrondissement, mais ça ne m’a pas plu. Après, l’instinct c’est bien, mais il faut quand même un peu de technique aussi. Ma préférence va naturellement aux metteurs en scène qui laissent une place à l’instinct. Iris Kaltenbäck a une vision du jeu qui correspond heureusement à la façon dont j’envisage mon métier. C’était très écrit, mais ouvert aux propositions, à la fois en répétition et en tournage.

Est-ce que ta façon de jouer à changé depuis que tu réalises tes propres films ?

Oui, j’ai plus conscience de l’importance de la technique. Je sais que chaque prise est importante. Je suis donc peut-être un peu plus sérieuse et précise dans mes placements par exemple. Dans La Graine et le mulet, la caméra se déplaçait en fonction des acteurs, mais ce n’est de loin pas le cas tout le temps.

Et dans le choix des films auxquels tu participes en tant que comédienne, ça a changé quelque chose ?

Depuis mes premiers rôles, j’ai voulu aller vers un cinéma qui me ressemblait. J’ai fait très attention aux rôles que j’acceptais, en ayant à cœur de ne pas tomber dans les clichés. Mes choix sont réfléchis. Par exemple, avec ce rôle dans Le Ravissement, j’ai l’impression de franchir un palier en termes de maturité et de complexité. Avec l’âge, on me propose des choses nouvelles et intéressantes.

Tu évoques la question de la maturité, mais il me semble que tu endosses déjà cette qualité dans tes précédents films, comme par exemple dans Mektoub, où tu incarnes en quelque sorte la marraine de la bande de jeunes.

Même dans La Graine et le mulet, je m’occupe du père. C’est vrai que j’ai souvent incarné des rôles de jeunes femmes qui ont une forme de sagesse et de calme. Ça doit me correspondre aussi quelque part. Je suis contente de mon parcours. J’apprends à chaque expérience. Et c’est très pratique d’être actrice, parce que je suis en repérage et en casting constants pour mes propres réalisations.

Le désir de faire tes films, il remonte à quand ?

Depuis toute petite, j’écris. J’écrivais déjà à l’époque des disquettes d’ordinateur. Quand j’ai fait mon premier film, Abdellatif Kechiche m’a encouragée, conseillée et offert des livres sur l’écriture, en me disant qu’il fallait absolument que je suive ce désir. La question du désir, justement, joue aussi. Je trouve ça frustrant de ne dépendre que du désir de l’autre en tant qu’actrice. Ce n’est pas mon truc d’attendre. J’ai besoin de raconter ma vision artistique. Pour moi qui venait d’un milieu très pauvre, le cinéma a d’abord été une chance immense. Mais, j’ai vite réalisé que m’en tenir au rôle de comédienne n’était pas assez.

Tu as pu être frustrée par le manque de diversité des rôles qu’on te proposait ?

Il y a parfois eu de la colère quand je voyais le résultat de films dans lesquels je m’étais investie. Ça pouvait venir de clichés qui étaient véhiculés sur les femmes, ou les femmes arabes en particulier, mais aussi de scènes simplement mal filmées. La réalisation a été la clef de la liberté pour moi.

On va te revoir aux côtés d’Isabelle Huppert dans le prochain Téchiné, mais tu es aussi en train de travailler sur l’adaptation du livre de Fatima Daas, La Petite Dernière.

Oui, c’est un projet qui est venu à moi. Je n’avais pas lu le livre, mais il m’a plu. J’ai rencontré Fatima et je lui fais lire chaque nouvelle version du scénario. Ce n’est pas une adaptation facile, parce que le roman est très déstructuré. Nous sommes en cours de financement. On a commencé un gros casting de non-professionnels, mais ce n’est pas un rôle facile à trouver. J’ai trouvé une personne en qui je crois beaucoup, mais je ne peux rien dire pour l’instant.

Il y avait déjà des personnages queers arabes dans ton premier film, Tu mérites un amour. C’est quelque chose qui te tient à cœur ?

Oui, c’est une sorte de devoir que je ressens. Même dans Bonne Mère, elle est d’origine maghrébine parce que je le suis, mais elle pourrait être blanche ou noire. C’est des histoires universelles, mais je suis toujours choquée comme ça peut être un problème pour certains financeurs. Je veux un cinéma libre, où je choisis qui je veux. Et puis, je suis plus inspirée par des personnages de femmes, peut-être que ça changera un jour cela dit.

Est-ce que le niveau de financement de ce prochain film te fera basculer dans une autre catégorie en tant que cinéaste ?

Ah non, pas du tout. Ce n’est pas un film cher et ça me va très bien. J’ai pas envie d’avoir la pression qu’implique de grosses sommes. Je veux juste faire le film et que tout le monde soit bien payé. De toute façon, on ne me donnera jamais de gros budget pour une histoire comme ça. J’espère tourner ça l’année prochaine.





Губернаторы России
Москва

Сергей Собянин. Главное за день





Москва

В Москве состоялась конференция, приуроченная ко Дню независимости Армении


Губернаторы России

103news.net – это самые свежие новости из регионов и со всего мира в прямом эфире 24 часа в сутки 7 дней в неделю на всех языках мира без цензуры и предвзятости редактора. Не новости делают нас, а мы – делаем новости. Наши новости опубликованы живыми людьми в формате онлайн. Вы всегда можете добавить свои новости сиюминутно – здесь и прочитать их тут же и – сейчас в России, в Украине и в мире по темам в режиме 24/7 ежесекундно. А теперь ещё - регионы, Крым, Москва и Россия.

Moscow.media
Москва

Сергей Собянин. Главное за день



103news.comмеждународная интерактивная информационная сеть (ежеминутные новости с ежедневным интелектуальным архивом). Только у нас — все главные новости дня без политической цензуры. "103 Новости" — абсолютно все точки зрения, трезвая аналитика, цивилизованные споры и обсуждения без взаимных обвинений и оскорблений. Помните, что не у всех точка зрения совпадает с Вашей. Уважайте мнение других, даже если Вы отстаиваете свой взгляд и свою позицию. 103news.com — облегчённая версия старейшего обозревателя новостей 123ru.net.

Мы не навязываем Вам своё видение, мы даём Вам объективный срез событий дня без цензуры и без купюр. Новости, какие они есть — онлайн (с поминутным архивом по всем городам и регионам России, Украины, Белоруссии и Абхазии).

103news.com — живые новости в прямом эфире!

В любую минуту Вы можете добавить свою новость мгновенно — здесь.

Музыкальные новости

Юрий Лоза

Лоза раскритиковал теорию эволюции Дарвина




Спорт в России и мире

Алексей Смирнов – актер, которого, надеюсь, еще не забыли

«Дуэль испанских тренеров». Сегодня ФК «Оренбург» в гостях сыграет с ФК «Химки» (Московская область)

В Тверской области временно прекращено движение по трассе М-9 «Балтия» в Нелидовском районе

Владимир Ефимов рассказал, каким будет комплекс «Олимпийский» после реконструкции


WTA

Теннисистка Касаткина прошла в полуфинал турнира WTA в Сеуле



Новости Крыма на Sevpoisk.ru


Москва

Сергей Собянин. Главное за день



Частные объявления в Вашем городе, в Вашем регионе и в России