Hollande au Congrès: Mélenchon dénonce une "sidérante contribution à l'imaginaire sécuritaire"
Le porte-voix du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé lundi la "sidérante contribution à l'imaginaire sécuritaire" du président François Hollande dans son discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
L'ancien candidat à la présidentielle a néanmoins salué dans un tweet l'"heureuse volte-face" du président sur la Syrie, M. Hollande ayant annoncé qu'il allait demander la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, afin de constituer une coalition internationale contre l'Etat islamique, comprenant la Russie.
Il a cependant critiqué la "sidérante contribution à l'imaginaire sécuritaire sur la nationalité, les migrants et la délinquance antichambre du terrorisme".
Le président a annoncé des mesures concernant une prolongation de l'état d'urgence mais aussi l'éventuelle déchéance de nationalité pour les binationaux, la mise en place de contrôles coordonnés aux frontières de l'Union européenne, la formation d'une garde nationale constituée de réservistes et une réforme constitutionnelle.
Dans un deuxième tweet, M. Mélenchon a loué la "très bonne remise en cause de la politique budgétaire", du président qui a estimé que le "pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité" budgétaire européen.
Le pacte de stabilité prévoit que les membres de la zone euro maintiennent un déficit public inférieur à l'équivalent de 3% de leur PIB, un objectif que la France n'a toujours pas réussi à atteindre sept ans après la crise financière de 2008.
Les dizaines de milliards d'économies dans la dépense publique que suppose cette réduction du déficit représentent pour le Front de gauche un choix d'austérité budgétaire qu'il rejette.
De son côte, le secrétaire national du Parti de gauche, Eric Coquerel, a estimé que François Hollande "avait bel et bien engagé notre pays en guerre sans jamais avoir fait voter le Parlement", dans un communiqué envoyé lundi soir à l'AFP.
En outre, la proposition du chef de l'Etat de déchoir de leur nationalité les binationaux menaçant la sécurité de la France "renvoie à l?idée nauséabonde qu?il y deux sortes de citoyens", juge-t-il.
Avec ces annonces devant le Congrès, "la dérive sécuritaire de la Vème République a franchi un nouveau cap", ajoute-t-il, estimant que "plus globalement Hollande constitutionnalise un Patriot Act".