Lucas Gosgnach, médaille d'or Web technologie dans le Puy-de-Dôme : "Les WorldSkills, une histoire de fou !"
Le jeune homme de 19 s’apprête à refaire sa valise. En novembre, il commence les sélections et l’entraînement pour les finales mondiales des Worldskills. Anciennement les Olympiades des métiers, cette compétition est un véritable "Jeux olympiques des métiers", sourit Lucas Gosgnach. Aux dernières finales nationales, à Lyon, il a remporté la médaille d’or dans la catégorie Web technologie. C’est le sésame pour la suite.
Préparation physique et mentale"C’est un véritablement entraînement. Nous sommes préparés physiquement et mentalement dans des centres spécifiques. Déjà, avant les finales nationales, nous avions eu trois fois trois jours. Et, franchement, c’était nécessaire. Au moment de la compétition, ce sont vraiment trois jours intenses. Il y a du monde, du bruit. Les autres compétiteurs à côté. La pression est maximale. Quand j’ai eu fini, j’étais incapable de savoir ce que j’avais donné. Comment me situer. D’autant que, moi, je suis apprenti. La plupart des autres sont à l’École 42, l’une des meilleures formations du moment dans mon secteur".
Les WorldSkills sont ouverts aux élèves comme aux salariés de moins de 23 ans.
Dans l’industrieLucas Gosgnach est en deuxième année de BTS système numérique au centre de formation des apprentis industrie au Pôle Formation Auvergne à Cournon-d’Auvergne en alternance deux semaines par mois, dans l’entreprise AR2C, à Riom.
J’ai beaucoup de chance, car l’entreprise voulait développer cette partie web technologie et je me retrouve dans une petite équipe avec un collègue. Nous sommes très autonomes
Une liberté qu’il connaît déjà pour avoir créé sa petite entreprise à 16 ans. "Je continue aujourd’hui. Je conçois des sites pour des entreprises, des associations… C’est une vraie richesse parce que je prends aussi du recul pendant la compétition. Je sais faire la différence entre ce que l’on doit fournir à un client et ce que l’on doit produire pour gagner une médaille en cochant plusieurs cases". Mais "clairement, j’ai gagné plusieurs années d’expérience avec les WorldSkills".
Une belle vitrineTous les médaillés français, dans 69 métiers, vont se retrouver ce mois de novembre. "Le podium est remis en jeu pour savoir qui va représenter la France aux finales mondiales des WorldSkills, à Lyon en 2024 mais aussi au Euroskills, l’équivalent européen". Un planning très chargé en plus des examens. "J’ai le soutien de mes formateurs, ils m’aident beaucoup".
"Pour nous, c’est extrêmement valorisant d’avoir dans notre centre de formation un compétiteur aux Worldskills", souligne Éric Meynieux, le directeur du Pôle formation Auvergne.
Nous sensibilisons nos élèves et nous essayons d’en inscrire tous les ans, mais nous n’avons pas encore été confrontés à cette situation d’un candidat qui part aux finales mondiales. Côté planning, avec les examens qui approchent, nous allons voir comment articuler tout cela
Une vitrine d’autant plus valorisante pour le Pôle formation Auvergne qu’elle permet de lutter contre les idées reçues et les préjugés concernant les métiers de l’industrie. "Dans certains secteurs comme la mécanique-usinage ou la maintenance, nous avons plus d’entreprises qui nous demandent un apprenti que de jeunes à leur proposer", pointe le directeur.
La compétition des Worldskills a aussi pour ambition d’aider les jeunes à déterminer leurs parcours professionnels. C’est pour cela qu’elle reste ouverte au public. Et que, comme le répète Lucas Gosgnach, c’est vraiment une aventure hors du commun".
Pratique. Les équipes d’Auvergne-Rhône-Alpes Orientation préparent dès aujourd’hui la 48e édition des prochaines sélections régionales. Pour en savoir plus auvergnerhonealpes-orientation.fr/actions/worldskills/
Cécile Bergougnoux