Top 14 : les choix payants de Christophe Urios après la victoire de l'ASM Clermont face à Bayonne
La victoire bonifiée de l’ASM Clermont face à Bayonne (46-14), samedi soir, a conforté Christophe Urios dans ses choix. Un cap clair fixé par l’entraîneur et axé autour de la valeur travail.
Depuis qu’il est arrivé à Clermont-Ferrand, il y a maintenant dix mois, Christophe Urios martèle sans cesse le même message. Sans travail, son équipe ne parviendra pas à retrouver son lustre d’antan. Et ce n’est pas la victoire face à Bayonne, toute aussi belle et large soit-elle, qui a fait varier d’un iota son discours.
"Je veux que l’on comprenne bien ce que je dis. Car je veux que ça soit clair. L’histoire de Clermont s’est construite par le travail. C’est la culture du club qui est comme ça. Il suffit également de regarder la région pour se rendre compte qu’ici, tout se construit par le travail. On peut me parler de jeu, qu’à l’ASM ça joue bien… Tout ça c’est de l’enfumage. L’état d’esprit et la mentalité reposent sur le travail. Et franchement on l’a perdu, le club l’a perdu."
Ces mots répétés de semaine en semaine par l’entraîneur en chef ont été suivis de faits dans les jours qui ont suivi la défaite à Lyon après une deuxième mi-temps indigente. Outre la mise à l’écart du capitaine Irae Simone après une énième prestation en deçà, la pépite clermontoise Baptiste Jauneau fut, elle aussi, dans le viseur de Christophe Urios. Le demi de mêlée a vécu la première mi-temps du match face à Bayonne depuis le banc de touche. Une punition qui semblait nécessaire tant les dernières prestations du numéro 9 n’étaient pas en adéquation avec son potentiel.
Un message qui a visiblement touché le jeune joueur puisque son entrée fut plus que convaincante. Baptiste Jauneau a insufflé beaucoup de dynamisme et d’entrain puis s’est montré surtout décisif. Sur la réalisation d’Alex Newsome (54e), c’est lui qui a délivré à l’arrière une merveille de passe sautée. Et sur l’essai de pénalité, c’est encore lui a qui a effectué la course nécessaire pour mettre sous pression Sireli Maqala, contraint de pousser volontairement le ballon hors des limites du terrain. Le piquer un peu s’est donc avéré payant.
Personne au-dessus de l’équipe"Ce genre de décision fonctionne toujours sauf si tu es un grand con, s’exclame Christophe Urios. Si le joueur pense que l’entraîneur est un con et que c’est lui qui fait bien les choses, ça ne fonctionne jamais. Cela n’a pas fait plaisir à Baptiste. Il a passé une mauvaise semaine et je sentais bien que quand il me disait bonjour il avait un peu les boules. Baptiste est un très bon joueur, très talentueux. Il va faire une grande carrière. Mais à un moment donné il faut qu’il comprenne, comme d’autres d’ailleurs, qu’il est surveillé. Il doit donc s’appliquer à jouer simplement et ne surtout pas commencer à vouloir porter l’équipe. Cela ne marche pas. Et c’est ce qu’il faisait depuis le début de la saison. Aujourd’hui, il n’y a pas un seul joueur capable d’être au-dessus de l’équipe. C’est quand l’équipe tourne bien que les meilleurs joueurs ressortent. C’est vieux comme le monde."
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Le message doit certainement être adressé aussi à Killian Tixeront une nouvelle fois décevant malgré la bonne prestation collective face à Bayonne. Actuellement, le troisième ligne aile n’évolue pas dans ses standards habituels, notamment au niveau de ses déplacements (une seule course pour deux mètres franchis). Sa sortie rapide (47e) n'était d'ailleurs pas tout à fait le fruit du hasard. Christophe Urios ayant disposé un banc à six avants, il possédait toute la latitude pour faire du turn-over dans son pack. Une mise en place d’ailleurs saluée par le camp d’en face.
"Ils voulaient montrer que le match à Lyon était une erreur. On l’a vu avec leur banc en 6-2 et les joueurs utilisés qui ont été capables de porter le ballon", soufflait l’entraîneur bayonnais Grégory Patat. Des décisions toutes motivées par un seul but : le labeur produit par les hommes sur le terrain.
Arnaud Clergue