Bientôt des armes létales pour la police municipale de Vichy
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Conseil municipal décalé et riche, ce mardi 5 décembre à Vichy. Avec notamment des délibérations animées autour de l’armement de la police municipale.
Pas un lundi, une fois n’est pas coutume. Les élus municipaux ont débattu de la vie de la cité mardi 5 décembre, mais pas de quoi changer la donne pour autant. Majorité et opposition ont campé sur leurs positions, notamment sur les questions régaliennes. Comme la sécurité, et ce point à l’ordre du jour, sur la convention « de coordination de la police municipale et des forces de sécurité de l’État ».
De la prévention...et de la répressionUne formalité ? Non, pas cette fois. En préambule, Frédéric Aguilera, maire LR de Vichy, a tenu à rappeler son attachement aux deux volets en la matière, « la prévention et la répression ». Et son soutien à la police nationale qui, localement, selon lui, manque d’effectifs.
Il a aussi insisté sur la montée en puissance de la police municipale, entre autres au niveau de son amplitude horaire. En justifiant, enfin, le déploiement des caméras de sécurité. « 312 caméras sont en service sur la voie publique, dont 84 depuis le 1er janvier. Sur 2022, les images ont fait l’objet de 218 réquisitions par la police judiciaire, soit plus de quatre fois par semaine. Et 52 % de ces réquisitions ont permis de résoudre des affaires. »
"La police municipale est souvent en première ligne"Globalement, selon le maire, « la police municipale est souvent en première ligne, et son armement est insuffisant pour répondre aux enjeux actuels ».D’où la reconduite de la convention avec les forces de sécurité de l’État, et cette précision de taille : les policiers municipaux de Vichy seront équipés d’armes létales, « après la validation d’une formation », d’ici à l’été 2024. Une date d’autant plus importante pour Frédéric Aguilera, qu’à cette époque, « les forces de sécurité de l’État seront mobilisées autour des Jeux olympiques de Paris ».
Politique assumée, donc, par la majorité municipale, mais inquiétude de la part de l’opposition. « Quels moyens sont alloués à la police municipale, pourrions-nous disposer d’éléments chiffrés ? », a interrogé Arnaud Petelet-Valero.
L'équipement des policiers municipaux de Vichy comportera bientôt des armes létales.Et l’élu écologiste d’énumérer les armes dont disposent déjà les agents municipaux, demandant finalement : « Votre objectif ici n’est donc pas d’armer la police municipale, elle l’est déjà, mais de la doter d’armement létal. Pourquoi a-t-elle a-t-elle besoin d’armes létales ? Quel est l’intérêt, si ce n’est une nouvelle fois de faire le choix de dépenses non nécessaires ? »
Au-delà du coût, c’est bien autour de la philosophie du projet qu’a porté le débat. « Globalement, Vichy est une ville calme, même si elle a aussi des problèmes, a répondu Frédéric Aguilera. Mais si elle est calme, peut-être est-ce grâce aux moyens mis en place, et parce que la police municipale est active depuis de nombreuses années !"
"Je n’ai pas d’obsession pour les armes, mais la société est de plus en plus violente, et j’ai une responsabilité quand je demande aux agents d’intervenir de jour comme de nuit."
Et Arnaud Petelet-Valero d’intervenir à nouveau, pour demander un bilan chiffré des interventions policières dans la ville. « Ces données sont publiques, a rétorqué Frédéric Aguilera. Et je ne veux pas attendre l’embrasement pour réagir et prendre mes responsabilités. »
Devant l’insistance de l’élu d’opposition à obtenir un « diagnostic », le maire a enfoncé le clou : « Si vous étiez en responsabilité, vous auriez une autre position. L’une des premières mesures que j’ai prises, quand je suis devenu maire en 2017, c’est d’attribuer des armes non létales aux policiers municipaux. Oui, il faut rappeler que dans cette ville, on veut vivre en tranquillité. » La délibération a été adoptée, les deux élus du groupe de gauche se sont abstenus.
Matthieu Perrinaud