"Hors de question que la ville devienne la proie des bandes" : récit d'un après-midi qui a choqué Aurillac
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L'agression armée, en plein centre-ville, à un moment de grande fréquentation, ce jeudi 7 décembre, a surpris un nombre important de témoins présents autour du Square d'Aurillac (Cantal). Les interpellations ont été rapides, mais les éternels débats sur le sentiment d'insécurité dans la cité géraldienne sont relancés. Encore.
« J'ai entendu un bruit de carrosserie, j'ai cru que c'était un accident de la circulation, raconte un témoin. Mais après, je n'ai pas compris pourquoi un homme était debout en train de taper sur le capot d'une voiture. »
La scène est hallucinante, en plein centre-ville d'Aurillac, à deux pas du marché de Noël en cours d'installation ce jeudi 7 décembre, alors que les habitants de la cité géraldienne vaquent à leurs occupations. Une Clio grise, avec deux femmes et un homme à l'intérieur, est arrêtée par quatre ou cinq jeunes – le chiffre varie selon les témoins –, visages découverts, frappant la carrosserie.
Scène rapideCela ne dure que quelques secondes. Sur place, les éléments recueillis auprès des nombreux témoins, racontent une scène dans laquelle revient régulièrement un certain nombre d'éléments identiques : les quatre à cinq hommes sont armés, l'un tient un chien, décrit comme un berger malinois, près du collier, bras tendu, comme s'il était prêt à attaquer. Une chaîne de vélo est régulièrement citée également. Les agresseurs viennent de la rue des Carmes, puis filent, après avoir brisé la vitre de la portière passager, en direction de la rue des Frères-Charmes.
Ensuite, la portière passager s'ouvre, et la victime s'extrait. « Un jeune homme se tient le bras, comme s'il était cassé », décrit un témoin. Conscient, il est assis devant la pharmacie, puis s'affale par terre. Il est évacué à 16 heures par les pompiers d'Aurillac, avec le Smur d'Aurillac.
Au même moment, la police technique et scientifique évacue la Clio grise, après l'avoir photographiée sous tous les angles. Les taches de sang – certaines partent vers la pharmacie, comme la victime, d'autres vont vers la rue des Frères-Charmes – sont également prises en photo.
Interpellations dans la fouléeRapidement, les policiers s'intéressent à un immeuble de la rue Jean-Baptiste-Champeil, où plusieurs perquisitions sont menées par les policiers aurillacois. C'est là que trois individus ont été interpellés peu de temps après la commission des faits et ont été placés en garde à vue « du chef de tentative d'homicide volontaire » a confirmé le parquet d'Aurillac. Le chien décrit sur la scène aurait été retrouvé à cette occasion.
— Pierre Chambaud (@Pierre_Chambaud) December 7, 2023Deux rues plus loin, à 18 heures, le conseil municipal s'ouvre. Pierre Mathonier, maire (PS) d'Aurillac, indique aux élus que le pronostic vital de la victime est engagé. « Il a été transporté vers le CHU de Clermont-Ferrand », annonce-t-il. « C'est un acte de violence inacceptable. Il est hors de question qu'Aurillac devienne la proie des bandes », lâche-t-il.
Sur les réseaux sociaux, toujours sensibles sur cette question dans la cité géraldienne, le débat s'enflamme déjà. Même sous une photo présentant les illuminations de Noël, sujet consensuel, une femme s'inquiète : « Vu ce qui s'est passé cet après-midi, désolé, je passe mon tour, surtout avec des enfants ».
Pierre Chambaud