Le Mini-Lab, un endroit où pratiquer l'art à la Micro-Folie de Brioude

Ils font partie des premiers à avoir testé la Micro- Folie. Et visiblement, le dispositif a bien plu aux élèves de CM1 de l’école Jules-Ferry de Brioude, en Haute-Loire. Les écoliers ont été le test grandeur nature de Jeanne Froment, médiatrice culturelle des lieux.

Sur l’écran géant de la salle au plafond armorié, une photo est projetée. "Qu’est-ce que vous voyez ?", demande-t-elle. De nombreux animaux sont listés par les écoliers. Et ça tombe bien, car la médiatrice leur a concocté un programme sur ce thème. "Avez-vous des exemples d’animaux qui n’existent plus ?" Griffons, dinosaures, tigres à dents de sabre, mammouths, et autres dragons sont énumérés avec enthousiasme.

Autre photo : deux squelettes apparaissent. Puis une taxidermie d’un bison à côté d’une sculpture représentant le même animal. Deux crocodiles dorés entremêlés prennent ensuite place sur l’écran. "Qu’est-ce que c’est ?", questionne Jeanne Froment. "Un collier ? Un bracelet ?" "C’est de l’or ou de l’or massif ?" Les réflexions fusent. L’exercice semble leur plaire. Leur imagination est sans limite. Face à une peinture, une jeune fille se lance : "On dirait un Chagall." La médiatrice ne laisse rien paraître, mais elle est impressionnée.

Honnêtement, quand elle dit qu’on dirait comme un rêve, avec la Terre en haut, le lapin… C’est fou. Le tableau s’appelle Le rêve et a bien été fait par Chagall.

Après la projection, tous sont allés dans la salle attenante pour découvrir le Mini-Lab mis en place. "L’idée est de faire une activité en lien avec ce que vous avez vu à côté", précise Marie Coreixas, cheffe de projet Micro-Folie pour la Ville de Brioude. Dessiner une chimère, partir à la découverte des animaux présents sur le plafond du Doyenné, faire deviner des objets et dessins… Bref, mettre en application ce que l’on a entendu, lu et compris auparavant.

"Cette médiation culturelle est importante car elle permet de développer l’oral autour d’œuvres que l’on peut voir ailleurs, les comprendre, les observer, indique Cindy Maroto, conseillère pédagogique en arts plastiques du premier degré au sein de l’Éducation nationale. Ce Mini-Lab est très complémentaire et important pour la phase orale car il vit via plusieurs sens : la manipulation, comme le dessin ou la sculpture. C’est aussi les sensibiliser à l’art, rencontrer des artistes, découvrir des œuvres. Mais surtout leur donner l’occasion de s’exprimer."

Tout le monde a le droit de prendre la parole, il n’y a pas besoin d’être érudit pour dire ce que l’on pense. On est sur la culture accessible à tous.

Après plus de deux heures de test grandeur nature, c’est l’heure du bilan pour Jeanne Froment et Marie Coreixas. "On est rincé", plaisantent-elles. Les voilà fin prêtes à assurer le reste. "Toutes les écoles peuvent venir. On fera des choses sur-mesure. Pour les collèges et lycées, on les démarchera au printemps." Histoire de se roder au maximum.

Maryne Le Goff