Quatre chauffeurs routiers roumains condamnés à Montluçon à un an de prison avec sursis après un vol de carburant

Trois hommes, de 27, 41 et 43 ans, et une femme de 42 ans, ont été condamnés à douze mois de prison avec sursis, ainsi qu’à des amendes de 500 € chacun, pour vol en réunion et avec violence, en comparution immédiate, ce mercredi 20 décembre, à Montluçon.

En détention provisoire depuis le 16 décembre, les quatre ressortissants roumains sont ressortis libres du tribunal. Ils avaient été interpellés dans la nuit du 14 au 15 décembre par les gendarmes, après un vol de carburant signalé sur l’aire de Quinssaines.

Il est 1 h 15 quand un chauffeur routier stationné là pour la nuit alerte les forces de l’ordre, après avoir été réveillé par un groupe en train de siphonner son réservoir.Il aperçoit deux personnes, dont une femme qui aurait sorti "un couteau ou un tournevis". Il décrit aux gendarmes le camion qu’il a vu détaler.

Celui-ci sera repéré trente minutes plus tard, garé sur une voie de refuge de l’A714, à Bizeneuille, quinze kilomètres plus loin. Sur place, deux Roumains, un couple de chauffeurs routiers, 43 et 42 ans. Les occupants d’un autre poids lourd stationné juste derrière apparaissent quelques minutes plus tard.

À la barre, le couple reconnaît le vol, mais nie toute violence. "Je tenais une lampe torche éteinte", précise la femme. L’homme, lui, "regrette" son acte, une première motivée par des dettes à payer, dit-il. Les sommes que son employeur lui avançait pour le trajet et que le prévenu n’utilisait pas lui revenaient. Il avoue avoir siphonné une centaine de litres. On est loin des 525 litres retrouvés dans le camion, répartis dans plusieurs bidons. "J’ai acheté cette essence en Espagne", oppose-t-il.

Les deux routiers du second camion nient toute implication. Oui, ils étaient bien garés sur l’aire de Quinssaines, ils faisaient une partie du voyage avec le couple, mais ils n’étaient pas présents au moment du vol.

Pourtant, dans leur véhicule, les gendarmes ont mis la main sur vingt jerricans de 25 litres de gasoil. "Je les ai achetés en Espagne, prétend le plus âgé des deux. C’était pour l’utiliser chez moi, en Roumanie. Ce n’est pas un carburant qu’on peut mettre dans le camion."

Pour le représentant du parquet, les explications ne tiennent pas : "C’est une scène unique à laquelle les quatre ont participé de manière concertée et cohérente", affirme-t-il, avant de requérir huit mois de prison ferme.

L’avocat du couple appelle de ses vœux un sursis simple, invoquant leur casier judiciaire vierge. Celui des deux autres hommes ne comporte également aucune condamnation en France. Et leur avocate plaide la relaxe : "La matérialité des faits n’est pas établie."

Les quatre devront verser 1.000 € à la victime au titre de son préjudice moral. Elle réclamait 20.000 €, "choquée d’avoir eu sa vie en danger pour du carburant".

Seher Turkmen