Pourquoi les agents du Département ont fait grève et se sont rassemblés à Aurillac ?
Au son des klaxons, saleuses et déneigeuses des services du Département ont bloqué le rond-point de l’avenue Gambetta, à Aurillac, au pied du conseil départemental, vendredi 8 mars. Adossé aux engins, un panneau : « Non à la VH (pour viabilité hivernale) à 1. VH à 1 = danger, salaire en baisse. » La principale raison de la colère qui a poussé 150 agents à se réunir à l’appel de la CGT.
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Sécurité et revenusLe Département souhaite que l’équipage des engins de déneigement et de salage soit réduit à une seule personne, ce que les équipes refusent, préférant rester à deux dans chaque engin comme c’est le cas actuellement. « Le conducteur s’occupe de la conduite et de l’étrave, le passager se charge de la saleuse et guide sur le côté droit, explique Jean Régis, co-secrétaire syndical à la CGT.
L’accompagnateur est aussi amené à descendre pour guider le conducteur lors de manœuvres. Quand le distributeur de sel est baissé, on ne le voit pas. Dans des zones de montagne, avec des routes étroites, c’est compliqué d’être seul. » Une expérimentation devait être lancée à partir du 21 février, mais les équipes ont refusé de s’y soumettre.
L’aspect financier entre aussi en compte : « Un chauffeur par camion, ça veut dire une seule astreinte. Le nombre d’astreintes et d’heures supplémentaires va être divisé par deux », calcule Jean Régis. Le responsable syndical regrette aussi que le dialogue soit compliqué avec la direction. Hier, une entrevue était prévue à 13 heures avec le président du Département.
"L'objectif n'est pas de faire des économies"De son côté, Bruno Faure défend son plan d’évolution du service routier : « L’objectif, ce n’est pas de faire des économies mais de gagner du temps de travail pour améliorer le service. S’il n’y a qu’un conducteur, la deuxième personne pourra effectuer des missions complémentaires ou l’on pourra augmenter l’amplitude horaire de déneigement. Il y aura un maintien des salaires et du temps de travail. »
L’élu revient aussi sur les critiques qui touchent la sécurité : « Ce ne sont pas 100 % des itinéraires qui se feront tout seul. Par exemple, le Perthus et Néronne continueront à être effectués à deux. » Le président avait ciblé cinq centres pour effectuer cette expérimentation avec des camions adaptés à la conduite en solo. « Tout est réuni, il faut qu’on essaye. Ensuite, on verra si ce n’est pas possible ou s’il faut l’adapter. »
Mathieu Brosseau