Étiquetage européen : Israël suspend le rôle de l'UE dans le processus de paix
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a "ordonné la suspension des contacts diplomatiques avec les institutions de l'Union européenne et ses représentants sur cette question", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
La Commission européenne avait approuvé le 11 novembre la mise en œuvre de l'étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967, à savoir la Cisjordanie et le plateau du Golan.
Israël avait aussitôt dénoncé cette mesure et "suspendu son dialogue diplomatique l'UE au sein de plusieurs forums" prévus dans les semaines à venir. Les Palestiniens avaient eux salué un "pas dans la bonne direction", quoique "insuffisant".
Le communiqué officiel israélien affirme dimanche que cette suspension des contacts avec Bruxelles sera en vigueur en attendant une "réévaluation" du rôle de l'UE dans le processus de paix. Il assure que les contacts avec les responsables nationaux représentant les États membres de l'UE ne seront pas affectés par cette mesure.
"Il est important de clarifier qu'Israël maintiendra les contacts diplomatiques avec les États européens –tels que l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France– mais pas avec les institutions de l'Union européenne", souligne-t-il.
Une majorité de produits agricoles
Un haut responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a estimé que cette mesure israélienne visait à forcer l'UE à revenir sur sa décision concernant l'étiquetage. "Israël a déjà stoppé le processus de paix", a-t-il affirmé. "L'UE est notre partenaire et nous le respectons".
Le processus de paix pour mettre un terme à près de 70 ans de conflit entre Israël et les Palestiniens est au point mort depuis plus d'un an, quand avait échoué une énième médiation américaine. L'UE cherche à relancer le processus de paix par l'intermédiaire du Quartette pour le Proche-Orient (qui regroupe l'Union, les États-Unis, l'ONU et la Russie).
"Depuis l'entrée en fonction de la nouvelle équipe à la tête de l'UE (il y a un an) nous avons clairement dit en Israël que nous nous félicitions des contributions de l'UE au processus de paix. Ce qui arrive pourrait nous forcer à reconsidérer" cette position, avait prévenu le 11 novembre à Bruxelles le chef de la mission israélienne auprès de l'UE, David Walzer.
"La position de l'UE sur les colonies est très claire. Elles sont illégales au regard du droit international. (L'étiquetage) n'y change rien. Je ne pense pas qu'il affectera notre rôle à l'avenir" dans les négociations de paix, avait pour sa part commenté une source de la Commission.
Les marchandises concernées par l'étiquetage, en majorité des produits agricoles (fruits, légumes, vins) et des cosmétiques, représentent "moins de 1%" du total des échanges commerciaux entre l'UE et Israël, soit 154 millions d'euros en 2014, selon des chiffres de la Commission.
Mais plus que son impact sur la balance commerciale, le gouvernement de Benjamin Netanyahu craint que la mesure européenne ne "soutienne et encourage" le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre l’État hébreu, qui monte en puissance.
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