A Clermont-Ferrand, Vincent Cot : tennis et chanson sont dans ses cordes

Gérant du magasin Tennis Pro à Clermont-Ferrand, Vincent Cot est aussi « Vince Cot ». Le chanteur sera en concert avec neuf musiciens et une choriste à l’AvanC, à Royat, le samedi 4 mai. Rencontre avec un passionné de musique et de tennis qui a plus d’une corde à son arc.

On l’imagine aisément, au volant de sa voiture, quand il quitte Clermont-Ferrand pour Saint-Ours-les-Roches, où il habite depuis qu’il est enfant : Vincent Cot se branche sur la musique et répète ses chansons.Photo Yann Cabello

Toujours (au moins) deux choses en même temps, pour ce quadra survitaminé. Pas de temps à perdre: le gérant de Tennis Pro, occupé 70 heures par semaine, du mardi au samedi, à corder et à vendre,  dans son magasin du boulevard Aristide-Briand, à Clermont-Ferrand, raquettes et accessoires de tennis, padel et badminton, prépare son concert.

Il sera sur la scène de l’AvanC, à Royat, le samedi 4 mai à 20 heures. A ses côtés, neuf musiciens et une choriste. Tous professionnels. Il nous promet "un voyage survolté menant droit aux sources du rock’n roll." Le 17 décembre 2022, Vincent Cot avait déjà réuni 350 fans pour un concert "test" à La Puce à l’oreille, à Riom.

La Route du feu, son premier album, est sorti en février 2023. Il a écrit les textes, travaillé avec des amis, des musiciens... ; enregistré au studio Elyore, à Saint-Pardoux, avec Christophe Dumouchel ; mis en boîte la musique à distance (les pianos à Montluçon ; les batteries à La Roche-Blanche, avec Eric Toury). "C’est un projet lié à l’amitié", confie-t-il.

A ses côtés, des grands noms de la scène auvergnate, à l’instar de Christian Arfeuil, ancien de SOS, qui a écrit la musique de deux chansons (Ma Babydoll et Les Couleurs de ta vie) ou encore Chris Chester (J’ai parlé à une fille ; Le Grand Oiseau blanc). Neuf titres, en tout, qu’il chantera au milieu de reprises, pour 2 h 55 de show. Un concert unique.

Concert. La Route de feu, A l’AvanC, 3, chemin du Breuil, à Royat, à 20 heures. Plus d’infos sur vincecot.com. Points de vente habituels.

Ce soir-là, le gérant Vincent Cot laissera la place à "Vince" (prononcer le "i"). Ce soir-là, il fermera sans doute sa boutique  plus tôt, les raquettes aux cordages cassés attendront ; ce samedi, sa passion ira vers la musique, qui le tient depuis l’enfance, depuis que son tonton Alfred, boucher rue Anatole-France, à Clermont-Ferrand, lui a donné le goût :  "Il me faisait écouter plein de choses."

Entre deux séances de tennis dispensées par "un monsieur de 85 ans avec un panier de balles qui me disait que je ne ferais pas de match tant que je ne serais pas parfait techniquement."

Les années ont passé. "Le jour de mes 18 ans, à 10 heures, j’ai créé le club de tennis de Saint-Ours. J’étais le plus jeune président de France de la Fédération française de tennis", rigole-t-il. Classé 15/3, cette encyclopédie vivante du tennis, aussi bien local que mondial, joue au CUC à Clermont et dispute  une trentaine de matchs par an. "Je ne peux pas faire plus."

Il n’y a pas que le tennis dans sa vie, on l’a compris : en 1993, Vincent a 17 ans. Il accompagne sa mère à la Maison des Sports de Clermont. Johnny fait sa tournée du Parc des Princes. "Et là, boum ! Ça m’a électrocuté." Grand éclat de rire. On ne l’arrête plus.

"Je l’ai vu 63 fois", confie-t-il.

En concert privé à Monaco ; dans tous les stades, au Stade de France sous la pluie ; à La Cigale ; à Bercy... Le seul que je n’ai pas fait, c’est Las Vegas.

Photo Yann CabelloEn avril 2017, après la mort du taulier, il monte un concert posthume avec des classiques (Gabrielle, L’Envie, Que je t’aime... ), mais aussi des raretés, des inédits. La Puce à l’oreille affiche complet. "Nous avons refusé 100 personnes."

Il y a Johnny Halliday, mais pas que. Paul McCartney – "Il restera le plus grand. C’est le compositeur qui a tout changé, comme Lully, Beethoven ou Schubert", s’enflamme-t-il.

Les Beatles ont tout inventé, tout transformé.

Il a vu Paul McCartney au stade Anfield Road, à Liverpool – "ça n’a pas de prix de voir un Beatle chez lui" ; Queen à Londres ; Roger Water à Berlin, "la plus grande scènographie de tous les temps", quand le fameux mur des Pink Floyd (The Wall) est détruit à chaque concert par un avion.Photo Yann Cabello

Il y a Springsteeen à Dublin ; Queen à Hyde Park et bien d’autres, pour qui Vincent n’hésite pas à sauter dans le premier avion. Mais aussi Bashung, en concert de résidence à la Coopé à Clermont – "Nous étions quatre dans la salle" ; la première de Christophe dans la capitale auvergnate ; Polnareff à Bercy, "au premier rang" ; les Doors au Bataclan, pour les 40 ans de la mort de Jim Morrison... ; les Stones, sept fois...

Vincent a raté Bowie et Michael Jackson : "Le magasin était noir de monde." Pas le temps de filer à Lyon... "Je m’en veux à mourir."

Et s’il fallait choisir ?

La réalité, c’est le magasin ; le rêve, c’est la musique.

Quand il était jeune, Jean-Jacques Goldman, comme Vincent, cordait les raquettes dans le sous-sol du magasin de sport de ses parents, à Montrouge. Entre cordage et cordes, le  chanteur préféré des Français, lui, a choisi...

De Beaumont à Saint-Ours-les-Roches. Né à Beaumont, le 24 octobre 1975. Il passe son enfance à Saint-Ours-les-Roches, où il habite toujours.De Pontgibaud à Lyon. Collège Saint-Gabriel de Pontgibaud, lycée Godefroy-de-Bouillon à Clermont, Bac B (économie), école de commerce américaine à Lyon, école du commerçant de la Chambre de commerce de Clermont-Ferrand. Du stagiaire au gérant. Stage de 2 mois au rayon tennis de Go Sport à Clermont, puis pendant les vacances et tous les samedis. "Je voulais travailler dans le tennis". Le 17 janvier 1997, il ouvre son magasin boulevard Aristide-Briand à Clermont.De Vincent à Vince. Janvier 2001, concert pour les Resto du coeur à Saint-Ours ; 2001-2022, groupe Influence, avec des reprises ; 2022, fin d’Influence et sortie de l’album de Vince Cot.

Véronique Lacoste-Metteyveronique.mettey@centrefrance.com