Amélie Oudéa-Castéra : "Le relais de la flamme olympique va être le vrai démarrage des Jeux"
Alors que le Belem, qui arrivera la semaine prochaine, le 8 mai, à Marseille, avec à son bord la flamme olympique, était en train de passer le détroit de Messine, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, est revenue, ce mercredi 1er mai, dans un entretien qu’elle nous a accordé, sur ces « dernières semaines de ligne droite ».
J-85 et, plus proche encore, J-6. Dans six petits jours, le 8 mai, la flamme olympique, partie de Grèce la semaine dernière, arrivera à Marseille (Bouches-du-Rhône). Un moment fort qui, à 85 jours désormais de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 donc, doit permettre, insiste Amélie Oudéa-Castéra, de « rapprocher » encore les Français de l’événement.
Dans cette logique, la ministre des Sports sera d’ailleurs ce jeudi 2 mai dans le Cher et la Nièvre pour lancer les opérations « Le sport au cœur des villages » et « Bouge ton camping ! » organisées dans le cadre de la Grande cause nationale 2024.
À quoi ressemblent vos journées à 85 jours de la cérémonie d’ouverture ?
C’est extrêmement intense avec encore quelques boulons à serrer, mais beaucoup de satisfaction de voir qu’on est bien dans nos temps de passage et le sentiment que nous sommes, en équipe, en train de préparer de grands Jeux pour les Français et pour l’image de la France dans le monde.
Qu’attendez-vous du passage de la flamme ?
Je pense que pour les Français, cela va être le vrai démarrage des Jeux. Je rappelle quand même que ces Jeux sont les plus décentralisés de l’histoire avec des épreuves dans 73 collectivités hôtes et que le relais de la flamme se fera sur presque 70 jours de traversée dans 450 villes de France, y compris en Outre-mer, donc il y a une dimension territoriale très forte à la fois dans le relais et dans les Jeux. Ce sont vraiment les Jeux de tous les Français.
Qu’en est-il des infrastructures dans ce sprint final ? Vous aviez répété mi-mars : « tout sera prêt ». Valérie Pécresse, elle, est passée au présent le week-end dernier en disant que « L’Île-de-France est prête comme jamais ». Vous confirmez ?
Nous sommes en effet dans les semaines où nous passons du futur au présent. Il reste encore des journées pour affiner, affûter tout notre dispositif, mais oui, on commence à pouvoir dire : « Nous sommes prêts ».
Ces dernières heures, un nouveau préavis de grève, venu cette fois des éboueurs, a cependant mis un peu plus de pression sur l’été. Êtes-vous confiante quant à la tenue des Jeux dans un climat serein ?
Nous avons à cœur que ce dialogue social se passe bien. Nous avons pris, du côté de la fonction publique, un certain nombre de mesures d’accompagnement. Et en complément de cela, nous avons la volonté que dans les entreprises, publiques et privées, il puisse y avoir la conduite d’un dialogue social serein avec à la fois une juste rémunération et une juste compensation des efforts qui sont faits par l’ensemble des travailleurs qui concourent au succès des Jeux et en même temps, un esprit de responsabilité qui soit celui de tous les acteurs. La France est très honorée de recevoir ces Jeux et je pense que c’est important que chacun contribue à montrer le meilleur visage de notre pays.
Un peu plus près du terrain désormais, l’objectif de top 5 de la France aux Jeux olympiques est-il réalisable ?
C’est notre objectif, ça l’est plus que jamais et c’est réalisable. Les projections le montrent, nos sportifs sont en grande forme. Nous avons énormément investi pour la haute performance et j’ai vraiment toute confiance dans les équipes et dans la dynamique qui est la nôtre aujourd’hui. Moi, mon métier, en tant que ministre des Sports, c’est de porter ce message qu’il ne faut rien lâcher dans la préparation.
Et aux Jeux paralympiques ?
L’objectif est d’être dans le top 8 avec la volonté de doubler notre nombre de titres. On en avait eu 11 à Tokyo et on voudrait en décrocher autour de 22 à Paris. Et là aussi, notre dynamique est bonne, positive.
En parlant de ces Jeux paralympiques, il s’écoulera 17 jours entre la fin des Jeux olympiques et le début des paralympiques. N’avez-vous pas peur que la flamme retombe ?
Je pense que nous allons être portés par l’élan olympique et je pense que les Français auront hâte de retrouver cette atmosphère lors des Jeux paralympiques. Elle va se combiner avec la rentrée et il y aura évidemment des enjeux organisationnels particulièrement forts, mais également une vraie envie du « match retour ». On aura envie de prolonger la magie, envie de prolonger tout cet élan que nous aurons donné à la pratique physique et sportive au cours de l’été à travers toutes les opérations de la grande cause nationale et des plans d’animations sur le territoire pour que ces Jeux permettent, vraiment, d’insuffler ce geste sportif à tous les Français.
En attendant, estimez-vous, qu’à l’heure actuelle, les Français se sont vraiment approprié ces Jeux ?
Je pense que cela ne va faire que monter en puissance. Chaque jour qui va nous rapprocher de la cérémonie d’ouverture va permettre, grâce au relais, de montrer un visage extraordinaire de notre pays. Nous attendons donc beaucoup de l’arrivée de la flamme à Marseille.
Seine : tous à l'eau ? Alors que l’interrogation demeure toujours autour de la Seine (le 8 avril, l’association Surfrider a par exemple écrit une lettre ouverte dans laquelle elle fait part « de ses inquiétudes croissantes quant à la qualité » de l’eau), la maire de Paris, Anne Hidalgo, a promis, mardi, un « grand plongeon » en juin. Emmanuel Macron, lui aussi, avait dit vouloir s’y baigner, sans pour autant donner de date. Interrogée hier à ce sujet, Amélie Oudéa-Castéra a répété : « Je l’ai dit, je me baignerai, j’aurai à cœur de marquer cette très très belle dynamique de projet qui est la nôtre maintenant depuis trois ans et qui nous permettra d’être au rendez-vous de la baignabilité, à la fois pour les épreuves des Jeux et ensuite en héritage pour les Parisiens, les Franciliens, les Français et plus largement pour les visiteurs du monde entier. Dans un contexte de réchauffement climatique, cette baignabilité marquera une belle étape dans l’évolution de notre cadre de vie. »
Propos recueillis par Jean-Adrien Truchassou