Vase clos, Ligue des champions et union sacrée : dans les coulisses de la si précieuse victoire du CA Brive à Vannes
Grâce à son succès 26-21 à Vannes jeudi soir, conjugué aux défaites de Nevers et Mont-de-Marsan vendredi soir, le CA Brive est sixième avant la dernière journée. Fou ! Plongez dans les coulisses de la victoire en Bretagne.
En cette fin de saison, il est quelque part écrit, bien caché, qu’il ne peut rien arriver au CAB. Et ce n’est pas la défaite à l’ultime seconde de Nevers à Béziers ou bien celle de Mont-de-Marsan à Montauban qui viendra démentir cela.
Car ces revers permettent à Brive d’occuper la sixième place pour un petit point avant la dernière journée grâce au succès à Vannes, jeudi. Un succès collectif chez le leader breton. Et qui puise ses origines dans les deux jours passés sur place, entre discours de cadres et moments passés ensemble.
« Les joueurs ne remontent plus, vite dans leur chambre »Mais d’abord, rembobinons un peu le film. Et soyons tout à fait honnêtes. L’annonce du CA Brive de partir en Bretagne préparer son match contre Vannes deux jours avant avait pu laisser dubitatif. Des doutes légitimes, car ces dernières saisons, lorsque les Corréziens prenaient ce genre d’initiatives et qu’ils annonçaient la couleur du combat en avant-match, ils passaient à côté. Mais ça, visiblement, c’était avant.
Car les deux jours passés au Brit Hôtel de Theix-Noyalo, au milieu des quelque 8.000 habitants sans réellement d’autres activités au programme que de passer du temps ensemble et travailler, ont porté leurs fruits.
Pas question de céder aux sirènes des charmes que peut offrir la cité vannetaise. Pas même un petit tour sur le vieux port. Rien. Pas avec Pierre-Henry Broncan qui, de son propre aveu, a retrouvé un groupe cette semaine. Un vrai. Au sens premier du terme.
« On a partagé des choses simples de la vie. A mon arrivée il y a quelques semaines, après le repas, chacun regagnait rapidement sa chambre pour s’isoler. Cette semaine, ça n’a pas été le cas. L’état d’esprit du groupe était totalement différent. Chacun allait vers l’autre. On a regardé la demi-finale Real - Bayern Munich ensemble, on s’est créé des choses », expliquait, jeudi soir, le manager qui a tout de même eu besoin de pousser une désormais traditionnelle gueulante à l’échauffement.
« Ah là, ils m’ont énervé ! J’ai gueulé et je suis parti. Je n’ai pas besoin d’élèves, mais d’hommes en plus des joueurs qui prennent leurs responsabilités sur et en dehors du terrain. Et contre Vannes, ils les ont prises, c’est bien », glissait Pierre-Henry Broncan.
Des hommes et des joueurs qui étaient 32 durant cette petite semaine vannetaise avec, notamment dans les rangs, Saïd Hirèche et Thomas Laranjeira, emblèmes de l’abnégation et du courage du club ces dernières saisons.
La parole des cadres Hirèche et Laranjeira« Quand ces joueurs-là parlent, tu écoutes. Pour nous, derrière, Thomas, c’est une légende. Si on ne le respecte pas lorsqu’il prend la parole, on ne comprend rien au rugby. Il sait trouver les mots pour nous rassurer avant les matches et quand il est en bord de terrain. Et puis quand c’est l’un des meilleurs buteurs du club qui t’amène le tee, ça te met encore plus en confiance », confessait Léo Carbonneau.
Au soir de cette 29e journée de championnat, Brive s’est donc retrouvé. Ou il s’est peut-être même trouvé. La réception de Biarritz s’annonce dingue !
Benjamin PommierPhotos : Stéphanie Para