On était au concert colossal de Taylor Swift à Paris et on vous raconte cette folle soirée
"Paris, je vous aime !". Devant une salle de La Défense Arena en fusion, Taylor Swift semble soudain submergée par l’émotion. Son Eras Tour, série de concerts la plus profitable de tous les temps, fait escale pour quatre soirs à Paris. Et pendant quelques secondes, la superstar américaine s’autorise une pause dans son show ultra-intense pour savourer.
Quelques précieux instants arrachés à une immense machinerie qui transforme chaque spectacle en un événement colossal et hybride, entre danse, comédie musicale, et concert.
"Quand j’étais adolescente, je n’aurais jamais imaginé venir jouer ici, même dans mes rêves les plus fous !", déclame-t-elle, vendredi 10 mai au soir, lors du deuxième concert, devant une foule en transe. Les 45.000 spectateurs sont venus d’un peu partout, et surtout des États-Unis, où la communauté des “Swifties” - les fans de la chanteuse - est la plus importante. Tout le monde ici connaît les paroles par cœur, même celles des titres les plus obscurs. Preuve qu’avec le temps, Taylor Swift a pu imposer son répertoire en or massif, au-delà des tubes matraqués par les radios.
Et pendant les 3 h 15 de ce spectacle hors norme, la star de 34 ans ne laisse jamais l’ambiance retomber. Accompagnée de musiciens, choristes et d’une impressionnante troupe de danseurs, elle revisite sa carrière unique, entamée en 2006, en quarante-cinq chansons, regroupées en chapitres - les fameuses “eras” - qui ont tous leur identité propre.
Entourée par des décors qui évoluent constamment, Taylor Swift ne donne jamais l’impression d’être dépassée par sa propre création. C’est bien elle qui contrôle tout, qui est au centre de chaque mouvement.
Tout d’un coup, un chalet en bois apparaît sur scèneÀ l’aise dans tous les styles, elle fait vibrer l’Arena aux sons de l’électro-pop urbaine de l’époque Reputation ou Red ou 1989, avant de surgir, comme une apparition, en robe de princesse pour illustrer ses tubes Fearless ou Love Story. Les tableaux se suivent et ne se ressemblent pas, sans briser la cohérence de l’ensemble.
Surprise également, au moment où l’ère Folklore et Evermore s’ouvre. Ces deux albums, aux sonorités folk, enregistrés pendant la pandémie, lui ont permis d’accéder à une nouvelle audience. Pour mettre les spectateurs dans l’ambiance, quoi de mieux que de recréer une atmosphère cosy, avec un chalet au fond des bois, une guitare et des banjos ? C’est exactement ce qu’elle fait…
Tout d’un coup, les yeux des 45.000 fans s’écarquillent en voyant débarquer une petite maison en bois sur scène. Mais comment fait-elle ? Toutes les folies semblent possibles sur cet Eras Tour qui dépasse toutes les limites.
À Lyon les 2 et 3 juinLe public s’en rend compte et chavire complètement au moment où Taylor Swift termine une version touchante de Champagne problems, seule au piano. Elle-même semble prise au dépourvu par cette longue ovation qui célèbre une chanson qui ne fait même pas partie de ses plus connues.
Mais, comme on dit aux États-Unis, "the show must go on", et quel show ! Les morceaux de son nouvel album, The Tortured poets department, accompagnés d’une chorégraphie vintage en noir et blanc très élaborée, puis ceux de Midnights (2022), clôturent cette longue soirée qui donnent aux fans l’envie d’en voir plus."On se retrouve à Liverpool ? (Ndlr : du 13 au 15 juin)", entend-on dans les allées de La Défense Arena.
Et oui, car ce n’est que le début. Si l’étape parisienne se termine ce dimanche soir, le Eras Tour va continuer à parcourir l’Europe jusqu’au 20 août. La tournée passe par Lyon les 2 et 3 juin pour deux concerts qui affichent évidemment complet…
Rémi Bonnet