Après Pékin en 2018, Paris en 2024 : les Lafarge, une famille de Haute-Loire passionnée par les Jeux olympiques

Chez les Lafarge, le sport est partout. Anne, la mère, enseigne le Pilates, Garuda et Swiss Ball. Laurent, le père, enseignant à Lamothe, a monté tout un projet pour ses élèves autour des Jeux olympiques. Maëlle, l’aînée, Héloïse, la cadette, et Timéo, le benjamin, sont de fervents supporters et pratiquants de trampoline pour les unes, de tennis de table pour le dernier.

« Le sport représente beaucoup pour nous, explique Anne. Avec Laurent, on s’est justement rencontré au sport. On a ensuite “obligé” nos enfants à en faire. Aujourd’hui, on en fait tous. Il véhicule des valeurs importantes. Les filles ont vu qu’il faut travailler pour y arriver ; Timéo a découvert qu’on peut voyager grâce à sa passion, mais également le côté compétition. »

Lorsque, le 23 juin 2015, la ville de Paris présente officiellement sa candidature à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’été 2024, toute la famille croise les doigts. Un peu plus de deux ans plus tard, la nouvelle de l’organisation des JO dans la capitale tombe et, à Fontannes où elle vit, la famille Lafarge se projette déjà. Quand ouvrira la billetterie ? Quels sports aller voir ? Quels seront les prix ?

Il faut dire que les Jeux, les parents connaissent déjà. En 2008, ils s’étaient envolés direction Pékin. « Beaucoup de gens nous ont demandés, à l’époque, si sans les Jeux nous serions venus. La réponse est non », note la mère de famille. Si cette destination n’était pas leur priorité, ils en gardent d’excellents souvenirs. On rembobine.

« J’ai toujours rêvé de voir les JO et ce, pas toujours à travers la petite lucarne. Je voulais voir ce que je voulais, quand je voulais. »

La question se pose d’aller à Londres en 2012. « On connaissait déjà la ville et puis… C’était presque trop près, plaisante-t-il. Alors on a opté pour Pékin. » À cette époque, internet n’est pas très développé. On ne trouvait pas autant d’informations qu’aujourd’hui. Comment acheter des places ? « Pour en avoir, on ne pouvait passer que par une agence. C’était Voyageurs du monde », annonce-t-il en dégainant une pochette estampillée, gardée précieusement.

Le couple, parti sans les deux grandes car « trop petites », transmet ses souhaits à l’agence de voyages. « On a dit qu’on aimait bien le volley, la gym, le plongeon et le trampoline comme Anne en a fait à haut niveau. » Verdict : ils arrivent à avoir des billets pour tous les sports demandés, mais également du beach-volley, de l’athlétisme et ont pu assister à l’épreuve de marche rapide, ouverte à tous. Chaque place leur a coûté… une vingtaine d’euros !

Les valises bouclées, Anne et Laurent atterrissent à Pékin. « On a découvert une autre culture », note Laurent. « On a découvert le beach-volley et son ambiance de boîte de nuit, sourit Anne. Mais ce que je retiens le plus, c’est la rencontre avec ceux qui sont devenus nos amis. » Sur place, ils se lient d’amitié avec un couple de Pékinois qu’ils ont revu depuis. « Elle, avait pu entrer dans l’enceinte des Jeux car elle travaillait chez Adidas. Lui était déçu car il n’avait pas eu de place », se souvient Laurent. Au fil des jours, l’amitié grandit et « pour l’athlétisme, Anne lui a laissé son billet. Il était heureux comme tout ! » Les deux hommes partent en direction du Nid pour assister à la finale du 100 mètres dames « où les Jamaïcaines font 1, 2 et 3 ».

L’ambiance des Jeux a marqué les deux Fontannois. « Tout le monde discute avec tout le monde. » Ils espèrent que ce sera la même chose à Paris, où ils seront, cette fois, avec leurs trois enfants. Du 30 juillet au 5 août, ils assisteront à « du beach-volley, foot, basket, waterpolo, hockey sur gazon, trampoline, tennis de table et tir à l’arc parce que j’ai gagné deux places sur Instagram », liste fièrement Timéo.

« Paris 2024, c’était l’occasion pour les enfants de voir des Jeux qui ne reviendront pas tout de suite. Les prochains sont à Los Angeles, donc il faut se loger, prendre des billets d’avion. Là, ça va être un chouette souvenir. »

Cette semaine olympique sera leur semaine de vacances. « On a dépensé 3.000 € pour les tickets, mais heureusement on est logé sur place, sinon ça aurait encore vite chiffré. » On est bien loin des prix payés en 2008. « Malgré tout le respect que j’ai pour Tony Estanguet, je pense qu’il a perdu la valeur de l’argent… » Vue l’excitation de Timéo, cette amertume passe rapidement.

Le jeune garçon de 13 ans ne tient plus en place. Les deux filles sont plus mesurées. Leur frère attend les grandes vacances avec impatience. Pour patienter, il s’équipe petit à petit pour être prêt le Jour J. « J’ai un survêtement Paris 2024, un t-shirt, un plaid… Et maman s’est acheté une couverture de passeport. » Vivement le début des Jeux !

Maryne Le Goff