Que risque l'enseignant d'Aubervilliers qui a inventé son agression au cutter par un soutien de Daech ?
Après avoir été hospitalisé, blessé superficiellement au cou et au front, l'enseignant de 45 ans a été de nouveau entendu et a avoué avoir monter de toute pièce son récit selon lequel il avait été poignardé vers 07H10 par une personne gantée et cagoulée mentionnant Daech, alors qu'il préparait sa classe.
Selon l'article 434-26 du code pénal, l'enseignant encourt six mois d'emprisonnement et 7500 euros d'amende pour avoir "dénoncé mensongèrement à l'autorité judiciaire ou administrative des faits constitutifs d'un crime ou d'un délit qui ont exposé les autorités judiciaires à d'inutiles recherches".
Contexte de menace très élevée en France
Mais la prétendue agression intervient dans un contexte de menace toujours très élevée en France, un mois après les attentats du 13 novembre à Paris et alors que Daech a visé dans l'une de ses revues fin novembre directement les fonctionnaires de l’Éducation nationale, accusés d'être "en guerre ouverte contre la famille musulmane".
Dans la matinée, la section antiterroriste du parquet de Paris avait été aussitôt saisie de l'enquête ouverte pour tentative d'assassinat sur un enseignant en relation avec une entreprise terroriste et un dispositif de recherche avait été déployé pour retrouver l'agresseur imaginaire.
Des mesures exceptionnelles qui pourraient alourdir les répercussions judiciaires pour l'enseignant qui sera en tout cas relevé de ses fonctions dès mardi. Ses élèves "seront accueillis par un enseignant remplaçant", a précisé Najat Vallaud-Belkacem dans un communiqué après la diffusion des conclusions de l’enquête qui ont révélé que l’enseignant s’est mutilé.
"On va désormais creuser sa personnalité pour voir s'il y a d'éventuelles fragilités", a expliqué une source proche du dossier auprès de L'Express. Marie Leblanc, une jeune femme qui avait inventé une agression antisémite dans le RER D, avait été condamnée en juillet 2004 à quatre mois de prison pour "dénonciation de délit imaginaire", une peine assortie d'une mise à l'épreuve pendant deux ans avec obligation de soins psychiatriques.
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