Déchéance: SOS Racisme manifeste contre le PS pour la première fois de son histoire
Cofondé par l'actuel ministre Harlem Désir et longtemps inspiré par le socialiste Julien Dray, SOS Racisme condamne en effet le projet de révision constitutionnelle confirmé par François Hollande en vue d'inscrire dans la Loi fondamentale la déchéance de nationalité visant les binationaux coupables d'acte de terrorisme.
Les militants de SOS Racisme devant le siège du @partisocialiste pour dire non a la #decheancedenationalite pic.twitter.com/K58AmrxAbx
— SOS Racisme (@SOS_Racisme) 4 Janvier 2016
Vent debout contre cette mesure jugée "discriminatoire", l'association au célèbre slogan "Touche pas à mon pote" avait prévu de se rassembler symboliquement ce lundi 4 janvier à partir de 18h30 place Jacques Bainville dans le 7e arrondissement de Paris, juste à côté du siège du Paris socialiste, rue de Solférino. L'occasion "alors que se tiendra le Bureau national de rentrée de ce parti, d'appeler ce dernier à rester fidèle à ses principes et à refuser le projet d'extension de déchéance de la nationalité pour les binationaux proposé par l'exécutif", affirme SOS dans un communiqué.
Du jamais vu tant le Parti socialiste a plutôt eu tendance à s'inspirer des campagnes de terrain de l'association, quitte à y promouvoir des jeunes cadres ou à offrir des circonscriptions à ses anciens présidents, à l'image de l'actuel député de l'Essonne Malek Boutih.
Engagé depuis plus de vingt ans dans la lutte contre les discriminations, SOS Racisme estime que le projet d'extension de déchéance de la nationalité "n'a sa place nulle part en République. En tant que parti disposant du premier groupe parlementaire, le Parti socialiste a une responsabilité première dans l'adoption ou non de cette réforme naguère combattue par la totalité de la gauche et même bien au-delà de ses rangs".
Contre le "principe même" de déchéance
Cette mesure controversée, longtemps portée par l'extrême droite puis par la droite de l'ex-UMP, divise profondément la gauche, y compris au Parti socialiste aù le rpemier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a toutes les peines à dissimuler son malaise. Pour esquiver les accusations de discrimination qui émanent de la société civile et de ses propres rangs sans contredire la parole du chef de l'Etat, une partie du PS prône désormais d'étendre la déchéance de nationalité à l'ensemble des Français, quitte à transgresser le droit international qui proscrit (plus ou moins) le fait de rendre apatrides des individus.
Une éventuelle porte de sortie pour la gauche socialiste qui ne convainc guère chez SOS Racisme. "Ils ont compris qu'ils avaient marché sur une mine. Ils ne savent plus comment reculer", balaye son secrétaire général Guillaume Ayné. Selon ce cadre de l'association, "on peut comprendre que l'exécutif cherche une mesure symbolique contre le terrorisme. Mais SOS Racisme est contre le principe même de déchéance de nationalité qui induit historiquement une différenciation entre Français".
Si le PS ne prend pas position contre cette constitutionnalisation, SOS Racisme s'estimera "contraint" de partir en camagne contre lui, prévient l'association.
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