Budget 2026 : la France va emprunter un montant record de 310 milliards d'euros l'an prochain
La France devrait emprunter, comme prévu, le montant record de 310 milliards d'euros l'an prochain sur les marchés, malgré l'absence de budget pour 2026, a indiqué ce mardi 30 décembre l'Agence France Trésor (AFT), chargée de la gestion de la dette de l'Etat.
Les emprunts pourront débuter dès janvier et la somme annuelle sera "susceptible d’être ajustée, si nécessaire, en fonction de la loi de finances pour 2026", a-t-elle indiqué dans son programme de financement pour 2026. Ces 310 milliards d'euros, déjà annoncés en octobre, englobent le montant de l'ensemble des nouvelles obligations à "moyen et long terme", c'est-à-dire à échéance d'un an et plus, auxquelles sont soustraits les rachats anticipés de dettes par l'Etat.
Un record
Il s'agit d'un record, même si, rapportée à la richesse produite durant l'année, cette somme ne devrait représenter qu'environ 10 % du PIB, ce qui ne change pas drastiquement par rapport à 2025. Selon les chiffres de l'AFT, l'Etat a emprunté cette année en net 300 milliards d'euros de dettes à moyen et long terme, une augmentation par rapport à 2024, quand cette somme avait atteint 285 milliards d'euros.
Cette hausse intervient alors que la dette publique a atteint au troisième trimestre un nouveau record en valeur, à près de 3 500 milliards d'euros, et que les coûts de l'emprunt ont grimpé sur les marchés. La France a emprunté en 2025 en moyenne avec un taux d'intérêt de 3,14 % à moyen et long terme, contre 2,91 % en 2024, selon l'AFT. A échéance dix ans, référence sur le marché des obligations, il est passé de 2,94 % à 3,37 %.
Cela s'explique d'abord par une augmentation tendancielle de l'ensemble des taux en Europe car l'Allemagne, première économie du continent et longtemps chantre de la rigueur budgétaire, a décidé d'augmenter sa dette pour financer un plan d'investissement massif.
A défaut pour l'heure de budget pour l'année prochaine, une loi spéciale visant à permettre à l'Etat de percevoir l'impôt et d'emprunter sur les marchés a été promulguée samedi par Emmanuel Macron après le feu vert de l'Assemblée nationale et du Sénat. Les discussions budgétaires au Parlement doivent reprendre en janvier.
