Révélations attendues au procès Vatileaks
Samedi matin, une audience à huis-clos d'environ une heure s'est tenue, durant laquelle tous les prévenus étaient présents avec leurs avocats, a rapporté par la suite le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican. Cette audience "technique" a permis de présenter les résultats des expertises réclamées par les deux "corbeaux" présumés, Mgr Vallejo Balda et Mme Chaouqui, anciens membres ou collaborateurs de la commission chargée par le pape de le conseiller pour la réforme du système financier et économique du Vatican. Ces expertises concernent des e-mails et messages échangés via l'application Whatsapp, sur des ordinateurs et téléphones saisis par la justice vaticane, afin d'établir qui sera retenu dans l'acte d'accusation.
Le prélat espagnol, jusqu'alors aux arrêts domiciliaires, a été extrait d'une cellule de la gendarmerie vaticane pour assister à l'audience. Il y avait été placé "il y a quelques jours" après avoir "enfreint aux conditions de son statut judiciaire lui interdisant de communiquer avec l'extérieur", a précisé le père Lombardi. L'audience de lundi, qui doit se poursuivre mardi, sera consacrée à l'audition des témoins. La liste de ces derniers comprend le nom du numéro deux du Saint-Siège, le cardinal secrétaire d'Etat Pietro Parolin, mais on ignore s'il témoignera cette semaine. Deux autres proches de Jorge Bergoglio sont également sur cette liste: Mgr Konrad Krajewski, chargé des oeuvres de charité du pape, et le cardinal Santos Abril y Castello, archiprêtre de la basilique Sainte-Marie Majeure.
Tous les prévenus risquent entre quatre et huit ans de prison. Le procès avait été interrompu fin novembre pour permettre aux juges de collecter et d'étudier différents fichiers informatiques. Ce nouveau scandale est le second après celui survenu en 2012 dans l'entourage de Benoît XVI, déjà surnommé "Vatileaks". Il touche indirectement le pape François, engagé dans une réforme difficile de la Curie et qui a souligné sa volonté de continuer la lutte contre la corruption. Il est embarrassant pour lui car les accusés prétendent défendre sa politique d'ouverture et de modernisation, mais aussi parce que deux journalistes y sont jugés, au mépris de la liberté de la presse garantie en Italie.
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