Les "bouches cousues" de la "jungle" de Calais dans leur 17e jour de grève de la faim
![Les](http://i.huffpost.com/gen/4118184/images/s-CALAIS-GREVE-FAIM-mini.jpg)
Difficile de connaître tous les tenants et aboutissants de cette action spectaculaire, le nouveau baraquement qui les abrite, situé à une centaine de mètres de la zone qui a été totalement évacuée cette semaine, étant précautionneusement fermé. Devant leur porte a été posée une affichette, avec l'inscription: "Nous sommes en grève de la faim. Nous avons besoin de repos. Merci de le respecter. Merci".
"Je suis assez fatigué. Certains ont la bouche un peu infectée, des médecins nous mettent de la crème", murmure Mokhtar, dissimulé derrière un masque chirurgical. "Ils (les Français, ndlr) ont détruit nos maisons", dit-il, regrettant de "ne pas avoir de réponse" à leur action de la part des autorités. "Nous avons nous-mêmes décidé de faire ce geste", déclare-t-il. Une façon de récuser toute manipulation, notamment des "No border", dont un familier du camp devine la main dans cette opération.
Le ministre de l'Intérieur a lui-même évoqué une possible manipulation de ces migrants, d'autant que des membres du groupe tenaient des pancartes en français interpellant le Défenseur des droits, une institution spécifiquement française. Selon Bernard Cazeneuve, cette action n'aurait pu avoir lieu sans des acteurs "qui sont présents en permanence, manipulent, instrumentalisent".
![calais grève faim](http://i.huffpost.com/gen/4118166/thumbs/o-CALAIS-GRVE-FAIM-570.jpg)
"Il va y avoir plus de personnes"
Interrogé par Le Petit Journal, un de ces Iraniens dit espérer que les autorités les entendront grâce à cette action. "Cela fait longtemps qu'on est ici et personne ne nous a jamais entendus, dit-il. Je veux que tout le monde connaisse notre situation et les conditions de vie horribles dans la jungle. Personne ne se préoccupe de nous. L'hiver ici il fait vraiment froid. On vit dans des tentes, dehors, c'est horrible."
Cet Iranien s'est cousu la bouche pour dénoncer les conditions de vie dans la jungle de Calais #LPJ pic.twitter.com/jMw3gvpozk
— Le Petit Journal (@LPJofficiel) 14 mars 2016
"Nous attendons des garanties", confie Ismaël à Nord Littoral. Nous ne voulons pas tous rester en France, notre objectif reste l’Angleterre."
Selon Mokhtar, ces hommes - on n'a pas vu de femme avec eux - viennent de différents endroits de leur pays et ne se connaissaient pas avant de se retrouver dans la "Jungle". Ils seraient désormais neuf à avoir la bouche cousue. Mais "il va y avoir plus de personnes qui vont le faire", prévient-il.
Si ces images ont suscité chez les autorités une "profonde émotion", la préfecture du Pas-de-Calais a jugé que "rien" ne justifiait "de telles extrémités", alors que l’État mettait "tout en œuvre pour sortir les migrants des conditions indignes dans lesquelles ils survivent dans la zone sud" de la "jungle".
Lire aussi :
• Deux migrants iraniens se cousent les lèvres à Calais pour protester
• Un nouveau groupe de réfugiés Iraniens se fait coudre la bouche
• Ces modes d'actions radicaux qui marquent les corps (et les esprits)
• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici
• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost
• Retrouvez-nous sur notre page Facebook
» À voir également sur le Huffpost :