Terrorisme: à Bruxelles, les pays de l'UE se promettent de mieux partager leurs renseignements
Les ministres de l'Intérieur et de la Justice des pays de l'UE se sont promis jeudi d'améliorer le partage d'informations contre le terrorisme, lors d'une réunion extraordinaire organisée à Bruxelles à la suite des attentats.
Il faut "accroître d'urgence l'alimentation systématique, l'utilisation cohérente et l'interopérabilité des bases de données européennes et internationales dans le domaine de la sécurité, des déplacements et des migrations", ont-ils notamment conclu dans un communiqué commun.
Aucune nouvelle mesure n'a toutefois été annoncée lors de cette rencontre décidée la veille, qui s'est tenue à quelques centaines de mètres de la station de métro où un kamikaze s'est fait exploser mardi.
Les Etats membres se sont engagés à accélérer l'application de mesures déjà décidées, notamment contre les faux documents d'identité, massivement utilisés par l'Etat islamique et les réseaux jihadistes, et contre le financement du terrorisme.
Et les ministres ont insisté pour que le Parlement européen adopte rapidement le "PNR", le registre européen des données des passagers aériens, en discussion depuis plusieurs années.
Cet outil de la lutte anti-terroriste devait être adopté en mars par les eurodéputés, mais le vote a été reporté, certains groupes parlementaires souhaitant qu'il soit adopté en même temps qu'un texte sur la protection des données personnelles.
"Nous mettons trop de temps pour mettre en oeuvre les décisions que nous prenons", a déploré le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
M. Cazeneuve a notamment demandé aux autres pays d'adapter "rapidement leurs aéroports" aux contrôles systématiques aux frontières extérieures de l'espace Schengen, qui pourront concerner à l'avenir également les citoyens de l'espace Schengen.
"Nous avons besoin urgemment d'une définition commune des suspects de terrorisme" pour nourrir de manière uniforme les bases de données, a plaidé le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière.
"Quelque chose doit changer", a exhorté de son côté le commissaire européen Dimitris Avramopoulos, s'agaçant des lenteurs des Etats membres à appliquer des mesures déjà décidées. "Les citoyens ont peur et sont fatigués", a-t-il averti.
Quant au ministre belge de la Justice, Koen Geens, il a estimé que la donne avait changé. "Nous avançons vraiment très vite vers une lutte intégrée contre le terrorisme", s'est-il félicité.
"Aujourd'hui, au moins trois collègues (ministres) sont venus pour me dire, à la suite des attentats de Bruxelles, qu'ils avaient des informations très importantes à me donner", a-t-il précisé pour illustrer son propos, sans donner plus de détails.