Une équipe de Canal+ expulsée du Maroc
Selon un journaliste de Canal+, un journaliste et un cadreur préparaient un sujet sur les droits des homosexuels et avaient déjà tourné à Casablanca et Rabat. A Beni Mellal, tous deux ont été "dénoncés par des habitants du quartier qui soutiennent les agresseurs". Ils n'avaient pas demandé d'autorisation, "qui ne s'obtiennent quasiment jamais ou bien trop tard". Pour cette raison, ils ont été arrêtés et ont passé une douzaine d'heures à la préfecture de Beni Mellal, avant d'être confiés à la police de l'aéroport de Casablanca. Ils ont passé la nuit sous surveillance avant d'être mis dans l'avion lundi matin, selon la même source.
Leur sujet devait passer ce soir au Petit Journal.
Un responsable de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) à Beni Mellal, Abdel Rahim Hajji, a confirmé à l'AFP l'arrestation des journalistes. Le site Média 24 a affirmé, citant des personnes accompagnant l'équipe de Canal+, que les journalistes avaient été interrogés après leur interpellation. Une source officielle non identifié citée par ce même site a précisé que l'équipe avait été interdite de filmer car elle ne possédait pas l'autorisation spéciale nécessaire. Aucune confirmation n'a pu être obtenue auprès des autorités.
Dans un communiqué, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé l'arrestation et l'expulsion des deux journalistes, estimant qu'ils faisaient "simplement leur travail". "Les expulsions de journalistes étrangers par les autorités marocaines sont de plus en plus fréquentes et sont extrêmement inquiétantes pour l'avenir de la liberté de l'information dans le pays", a ajouté la responsable de RSF pour l'Afrique du nord, Yasmine Kacha. Plusieurs associations réclament l'abrogation de l'article 489 du code pénal marocain selon lequel l'homosexualité est passible de trois ans de prison.