Hollande sur France 2: polémique autour de deux participants déprogrammés
Deux personnes devant faire partie des Français qui interrogeront François Hollande jeudi soir sur France 2 ont été déprogrammés par la chaîne, qui dément toute pression de l'Elysée, alors que cette demande aurait émané de la présidence, selon le journal Le Monde.
Nadine Hourmant, déléguée Force Ouvrière du volailler Doux, qui devait intervenir dans l'émission "Dialogue Citoyen", s'est émue lundi dans Le Parisien d'avoir été déprogrammée en raison de "pressions de l'Elysée", alors qu'une équipe de France 3 était venue la "filmer le 31 mars, lors de la journée d'action contre la loi travail, afin de préparer un reportage pour l'émission".
Un autre intervenant, agriculteur, s'est également fait déprogrammer, selon Le Monde.
Des sources internes ont assuré au quotidien que les deux participants avaient été déprogrammés sur demande de l'Elysée, et que le directeur de l'information de France Télévisions, Michel Field, avait envoyé le conducteur de l'émission à l'Elysée, des accusations que M. Field a démenties auprès du journal.
Contacté par l'AFP, France Télévisions admet que ces deux participants ont été écartés, mais assure n'avoir "jamais eu de pression de l'Elysée" et que "c'est une décision de la chaîne".
"On a décidé de réduire le panel de participants de six à quatre pour laisser le temps aux journalistes d'approfondir les sujets" et parce que le nombre de thématiques abordées a aussi été réduit (de quatre à trois: travail, terrorisme, crise démocratique), a indiqué une porte-parole.
"Le panel a été sélectionné pour son implication, pour sa capacité à représenter la société civile et les préoccupations des citoyens", les déprogrammations "ne sont pas liées au fait que leur profil pose problème", a-t-elle poursuivi.
Interrogé par l'AFP, l'Elysée a également démenti toute intervention dans l'organisation de l'émission: "C'est totalement faux, France 2 a déterminé le casting des citoyens qui allaient dialoguer avec le Président et des journalistes choisis pour l'interroger".
France Télévisions dit avoir fourni, "pour des raisons de sécurité", les "grands équilibres" de l'émission mais pas davantage. "On est au courant des grandes articulations de l'émission, et notamment la part réservée aux journalistes. Elles faisaient partie de la proposition de France 2, mais on ignore son détail", a indiqué l'Elysée.