Présidence FFR: Laporte dévoile son programme contre "l'immobilisme"
Limitation des mandats, formation, opposition au Grand Stade, sont les grandes lignes du projet présenté jeudi soir à Bègles par Bernard Laporte, candidat à la présidence de la Fédération Française de Rugby (FFR) qu'il souhaite réformer en profondeur.
"On veut une Fédération qui bouge, un rugby qui avance et il n'y aura plus de retour en arrière. L'immobilisme d'aujourd'hui est terminé", a promis M. Laporte en dévoilant ses 44 engagements, rassemblés sous le slogan "1885 clubs, un seul rugby".
Pendant ses sept mois de campagne, l'ancien sélectionneur dit avoir senti "un certain malaise et un mécontentement des dirigeants des clubs. Je me suis rendu compte que le rugby amateur était en train de mourir financièrement et humainement".
"Aujourd'hui, être dirigeant dans un club amateur, c'est tellement de contraintes, de difficultés que les gens s'en vont. C'est 90 % d'ennui et 10 % de plaisir", a-t-il poursuivi.
En cas de succès en décembre prochain, Bernard Laporte souhaite changer les statuts via une Assemblée Générale et limiter à deux le nombre de mandats d'un président de fédération, alors que l'actuel patron de la FFR Pierre Camou brigue un troisième mandat.
"On a supprimé les formateurs"
"Ca, j'y tiens. Tout le monde dit +c'est toujours les mêmes+. Bien sûr c'est toujours les mêmes depuis trop longtemps. Quand vous avez fait huit ans à fond, vous laissez votre place. Un autre arrivera avec un autre enthousiasme, une énergie qui est nécessaire dans ce genre d'entreprise", a-t-il insisté.
Moins de six mois après le fiasco de l'équipe de France lors de la Coupe du monde en Angleterre, l'ancien sélectionneur a aussi fait de la formation son principal cheval de bataille.
"Avec le nombre important de joueurs étrangers dans les clubs, en Equipe de France, la formation n'avance pas, se tarit. En 2009, ils ont supprimé les 70 cadres techniques mis en place en 2007 après la Coupe du monde. On les a balayés d'un revers de main et on s'étonne aujourd'hui qu'il n'y a plus de joueurs formés", constate l'ancien secrétaire d'Etat aux sports.
Contre le Grand Stade
Au sujet du calendrier, pierre d'achoppement d'une partie des maux désignés du rugby, Bernard Laporte se montre plus flou. Faut-il réduire le nombre de clubs en première division ?
"C'est au monde professionnel de voir ça", répond-il. "Mais cela me gène que Oyonnax, Agen, ne représentent plus l'élite du rugby français, ce sont de véritables bastions. Je trouve que ce n'est pas une solution de réduire mais je ne veux rien imposer".
Enfin, concernant le Grand Stade que la FFR va construire à Evry (Essonne), arlésienne de cette campagne fédérale, Laporte a indiqué qu'"au départ", il trouvait que "c'était une bonne idée", mais qu'il a changé d'avis compte tenu de l'évolution du dossier.
"On parle souvent de la Fédération anglaise avec Twickenham, c'est cent fois mieux quand vous avez votre local et que tout ce qui rentre est pour vous", admet-il.
"L'idée était bonne mais quand vous annoncez (un coût de) 600 millions d'euros, que vous devez en amener 200 (en fonds propre, ndlr) et qu'au final vous en amenez 320.000 euros, ce n'est pas pareil. La faisabilité du dossier n'existe plus. Pour moi, c'est mettre en danger l'avenir de notre fédération. Si je gagne, c'est clair, il n'y aura pas de grand stade", a-t-il conclu.