Grèce: pour son ministre des Finances, il est temps de montrer qu'Athènes sort de la crise
Il est temps de "donner un signal clair" que la Grèce est en train de sortir de la crise, a affirmé le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos vendredi, jugeant possible un accord avec les créanciers (UE, FMI) "dans les prochains jours".
"Il est absolument crucial pour nous que le paquet global sur la dette et les réformes donne un signal clair aux citoyens grecs et européens, aux investisseurs grecs et internationaux, que la Grèce a franchi un cap", a déclaré M. Tsakalotos.
Il faut que tout le monde sache qu'"il y a une piste d'atterrissage pour sortir de la crise", que "le +Grexit+ n'est plus une option sur la table" et qu'il est de nouveau possible d'"investir, de consommer, de remettre de l'argent à la banque" en Grèce , a-t-il ajouté.
Le ministre grec des Finances s'exprimait à Amsterdam à l'issue d'une réunion avec ses 18 homologues de la zone euro, des représentants de la Commission européenne et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.
Au cours de cette réunion, les créanciers ont convenu d'engager le débat sur l'allègement de l'abyssale dette grecque, comme le souhaite Athènes, tout en menaçant de lui imposer de nouvelles réformes si celles déjà engagées s'avèrent insuffisantes pour respecter les objectifs budgétaires fixées à l'horizon 2018.
La zone euro espère parvenir à un accord jeudi prochain, alors qu'Athènes et ses créanciers peinent depuis des mois à s'entendre sur l'évaluation des réformes exigées en contrepartie du troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros décidé à l'été 2015.
Pour Euclide Tsakalotos, la Grèce "a produit ce qu'elle avait promis de produire" dans le cadre de cet accord. Il a cité la réforme des retraites, celle sur l'impôt sur le revenu et une série de mesures visant à tenir l'engagement d'un excédent budgétaire équivalant à 3,5% du PIB à l'horizon 2018 avant paiement des intérêts de la dette.
Concernant les nouvelles mesures qui pourraient être imposées en cas de dérapage budgétaire, des engagements (encore à préciser) que le FMI souhaiterait voir inscrits dans la loi, M. Tsakalotos a indiqué qu'il était "impossible selon la loi grecque de légiférer +sous conditions+".
"On ne peut pas proposer un vote disant qu'on fera ceci ou cela si jamais ceci ou cela se passe en 2018 ou 2019", a-t-il dit.