Colombie: les trois principaux gangs sont désormais une "cible" militaire
Trois gangs criminels, considérées comme les plus dangereux et les mieux armés de Colombie, sont désormais une "cible" militaire, les forces armées pouvant en outre recourir à des bombardements pour les combattre, a annoncé vendredi le ministre de la Défense.
Le ministre Luis Carlos Villegas a déclaré lors d'une conférence de presse que ces trois bandes criminelles, jusque-là appelées BaCrim, seraient désormais désignées comme "groupes armés organisés" et "cible de la police ainsi que des forces militaires".
"Tous les outils dont dispose l'Etat dans le cadre du DIH (droit international humanitaire) peuvent être utilisés contre les groupes armés organisés les plus dangereux, ce qui signifie que peuvent être utilisés la surprise", l'embuscade, le soutien aérien au mitraillage et aussi les bombardements aériens, a ajouté M. Villegas.
Le ministre avait annoncé jeudi la publication d'une nouvelle directive qui permet "l'usage de toute la force de l'Etat, sans exception, contre les groupes armés organisés" dont les trois principaux sont le Clan Usuga, Los Pelusos et Los Puntilleros.
Cette nouvelle stratégie implique une militarisation qui n'a jusqu'à présent été utilisée que contre les mouvements de guérilla, acteurs du conflit armé qui déchire la Colombie depuis le milieu du XXe siècle, et entre dans le cadre de la campagne lancée par le président Juan Manuel Santos contre les gangs, pour la plupart issus de la démobilisation des milices paramilitaires d'extrême droite.
M. Villegas a souligné que ces gangs sont "entraînés avec des armes lourdes" et disposent de vastes campements. Il a précisé que "l'usage maximal de la force se fera avec prudence, en respectant le principe de proportionnalité" en fonction de la dangerosité et de l'armement de chaque gang.
"J'espère que cela fera réfléchir ces structures quant à leur soumission à la justice", a ajouté le ministre de la Défense.
Les experts considèrent ces bandes criminelles, très actives dans le trafic de drogue et les mines clandestines, comme le principal défi sécuritaire de la Colombie en cas de signature d'un accord de paix en cours de négociation avec les guérillas d'extrême gauche.