Loi travail: un manifestant blessé gravement mardi, un engin artisanal mis en cause
Un "engin artisanal" lancé mardi par un manifestant au cours d'affrontements en marge de la mobilisation contre la loi travail, serait à l'origine de la blessure d'un jeune homme, dont le haut du dos était ensanglanté, a indiqué samedi une source policière à l'AFP.
Mardi, alors qu'ils sont entre 80.000 personnes et 1 million, selon les sources policière ou syndicale, à manifester dans les rues de Paris, de violents affrontements éclatent en tête de cortège sur différentes étapes du parcours avec jets de projectiles contre tirs de grenade offensive ou de gaz lacrymogène.
Dans ces heurts rarement aussi violents, deux manifestants sont gravement blessés: une personne "empalée" sur une grille, a été suturée. Et, un autre manifestant suisse, confondu un temps avec le premier, se retrouve face contre terre, le haut du dos ensanglanté avec un trou noir juste au-dessus de la nuque, avait décrit un photographe de l'AFP.
L'IGPN (Inspection générale de la police nationale, dite la "police des polices") a immédiatement été saisie.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le ressortissant suisse a été touché par "un engin artisanal lancé vraisemblablement par un autre manifestant", a indiqué à l'AFP une source policière confirmant une information du journal Libération.
L'homme, "pris en charge par les secours", a été transporté dans un hôpital où "les médecins ont vu que le projectile, un tube de 4 cm de diamètre, était encore niché dans son cou", a précisé la même source, ajoutant qu'il avait été opéré et qu'il "n'aura pas de séquelles".
Au total, 29 policiers et 11 manifestants ont été blessés au cours de cette dernière mobilisation, avait annoncé la préfecture de police (PP) de Paris.
D'une rare violence, le défilé de mardi a causé d'importants dégâts: vitrines de banques, d'opticien, de serrurier, de restaurants, supérettes, salons de coiffure ou un centre d'imagerie médicale volent en éclats. Près de la station Duroc, les fenêtres du ministère des Outre-Mer sont brisées, de très nombreux slogans tagués sur les murs, et le ministère rebaptisé "ministère des Colonies". La baie vitrée de l'hôpital Necker, spécialisé dans les soins apportés aux enfants, est très endommagée.
Lors de la précédente mobilisation, le 26 mai, un jeune homme prénommé Romain D. avait été grièvement blessé à la tête après le jet d'une grenade par un policier. Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec usage ou menace d'une arme".