En Turquie, trois questions sur un coup d'État raté
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Pour la cinquième fois depuis 1960, des militaires turcs ont tenté un coup d’État. Mais à la différence de ceux de 1960, 1971, 1980 et 1997, ces putschistes ont échoué. Bilan: 265 morts, 1.400 blessés et déjà des centaines d’arrestations. Et un coup d’Etat très improvisé, mené par un groupe d’officiers opposés au régime du président Erdogan, lesquels avaient visiblement imaginé qu’une fois le putsch lancé, le reste de l’armée les soutiendrait, ce qui n’a pas eu lieu. A l’opposé, ce sont les forces de police et les nervis et militants de l’AKP (Parti de la justice et du développement), pour l’essentiel, qui se sont confrontés aux putschistes, comprenant aussi de nombreux conscrits selon certains témoins.
Voilà ce dont on est à peu près sûr. Reste à répondre à trois questions.
1.Qui sont ces putschistes?
Les autorités accusent les gülénistes. C’est le nom donné aux sympathisants de l’imam Fetullah Gülen, réfugié aux Etats-Unis depuis près de vingt ans et dont Ankara demande l’extradition à Washington.
Premier ministre à partir de 2003, Recep Tayyip Erdogan en avait utilisé les solides réseaux dans l’administration, la police, la justice et à l’étranger. A tel point qu’on avait pu dire de la Cemaat (comme on appelle leur communauté) qu’elle s’était alliée au régime islamo-conservateur de l’AKP, en tout cas entre 2007 et 2012, pour fomenter et mener les arrestations et procès ... Lire la suite