Les aimables fantaisies du projet patriotique d'Arnaud Montebourg
0
L'anti-hollandisme apparaît comme un créneau aussi porteur, en 2016, que le fut l'anti-sarkozysme en 2011. Parmi les nombreux responsables politiques désireux de l'occuper, Arnaud Montebourg figure parmi les plus attendus. L'ancien ministre de l'Economie, démis par le chef de l'Etat en 2014, rêve de prendre sa revanche contre François Hollande.
Sa critique d'un quinquennat qu'il place sous le double signe du «reniement» et du «renoncement» peut lui valoir une large écoute dans un électorat de gauche décontenancé par le parcours hollandais. La charge de Montebourg serait néanmoins plus convaincante s'il avait l'honnêteté de reconnaître toute la part qu'il a prise à cette mésaventure.
La seule «faute» qu'il confesse est de «n'avoir pas réussi à infléchir, corriger» la politique gouvernementale. Comme n'a pas manqué de le lui rappeler Jean-Christophe Cambadélis, Montebourg oublie opportunément qu'il avait appelé à voter Hollande au second tour de la primaire alors que ce candidat portait les thèses les plus éloignées aux siennes. Le même opportunisme coupable explique que l'homme qui prétendait réorienter à gauche le quinquennat se soit, par la suite, allié à Manuel Valls.
Néo-chevènementisme
Animal politique doué pour saisir son époque, et adapter son discours aux attentes populaires, Montebourg a lancé sa candidature à l'élection présidentielle sous la bannière d'un «projet patriotique». Il n'a nullement ... Lire la suite