Finlande: des milliers de manifestants contre le racisme à Helsinki
Environ 15.000 personnes, selon la police, ont défilé samedi dans le centre d'Helsinki pour protester contre la montée du racisme et les violences d'extrême droite, après la mort récente d'un jeune homme qui aurait été agressé par un militant néonazi connu.
Des milliers d'autres personnes ont manifesté pour les mêmes raisons en dehors de la capitale finlandaise, a annoncé la police dans un tweet.
Le Premier ministre Juha Sipila s'est joint à un cortège à Kuopio (centre).
"Les personnes sortent pour une bonne raison, parce que la montée de l'extrémisme violent préoccupe la grande majorité des Finlandais", a à cette occasion confié M. Sipila à la radio YLE, ajoutant que le gouvernement présenterait bientôt de nouvelles mesures pour s'attaquer à ce problème.
Des contre-manifestations, de bien moindre ampleur, se sont parallèlement déroulées à Helsinki, mais la police a maintenu les différents protagonistes à distance et aucune altercation n'a été signalée.
Le principal défilé dans la capitale qui a eu lieu sous le mot d'ordre "Arrêtez cela maintenant !" a été organisé par un groupe créé sur Facebook après la mort d'un jeune homme violemment pris à partie en marge d'une manifestation contre l'immigration début septembre.
Un néonazi âgé de 26 ans jouissant d'une réelle notoriété en Finlande, Jesse Torniainen, est soupçonné d'avoir frappé Jimi Karttunen, 28 ans, qui avait craché en direction des militants du Mouvement de résistance finlandaise, un groupuscule néonazi, à leur passage.
Il avait été déséquilibré par un coup de pied au thorax et sa tête avait heurté le sol : il est mort une semaine plus tard, le 16 septembre, d'une hémorragie cérébrale.
Jesse Torniainen, qui rejette toute responsabilité dans ce décès, a quant à lui été placé en détention.
Le groupe Facebook à l'initiative de la principale manifestation de samedi à Helsinki a dénoncé la "culture du silence" ces dernières années en Finlande qui "a encouragé la poussée du fascisme et du racisme".
La mouvance néonazie et les autres groupuscules radicaux d'extrême droite en Finlande se font plus visibles depuis l'arrivée en 2015 de 32.500 migrants sur le sol de ce pays nordique.
Des groupes d'autodéfense baptisés les Soldats d'Odin ont patrouillé l'automne dernier dans les rues de la capitale et de villes de province pour protéger la population de ce qu'ils nomment "des intrus islamiques".